Torn Fabriks - Impera
Chronique
Torn Fabriks Impera
Arrivé sur le devant de la scène avec le sympathique et prometteur Ep
« Mind Consumption » le combo Lisboète n’aura pas mis longtemps pour repasser par la case studio (et ce malgré un changement de batteur), mais cette fois pour y mettre en boîte son premier long-format qui va se placer dans la droite ligne de ce qu’on avait pu entendre précédemment chez le trio. Car effectivement nulle surprise n’est à attendre ici tant celui-ci continue de jouer un bon vieux Thrash à l’ancienne assez épuré, à la technique assez sobre et à la durée globale relativement courte (aucun titre ne dépasse les quatre minutes), qui a tout pour faire un bon moment et vider la tête de l’auditeur. Simplicité = efficacité, tel semble être le crédo des Portugais bien décidés à perpétuer une vision pure et primitive du style sans pour autant se laisser aller à de quelconques excentricités, vu que ça ne va pas être d’une violence folle mais cela suffit largement finalement.
Et même si la construction globale de chacun des morceaux ici présents va être effectivement relativement similaire et interchangeable (provoquant de fait un léger sentiment de répétition) cela ne va pas avoir d’impact sur l’accroche générale durant les trente-sept minutes, qui vont filer à toute allure à l’instar du tempo qui reste majoritairement élevé et entraînant. Preuve en est la doublette « Outcome » / « Hallucinating Levels » qui va facilement s’écouter en proposant une vision très Américaine du genre tout en plaçant quelques plans plus posés et ralentis, histoire d’alourdir l’ensemble et de donner l’envie de headbanguer. Si tout cela est relativement efficace ça reste néanmoins assez quelconque, tant c’est franchement prévisible et auquel il manque un truc pour vraiment adhérer totalement... heureusement à partir du remuant et dynamique « Here » le disque va gagner en accroche et agressivité. Car avec son long solo et surtout son dynamisme implacable (emmené par une rythmique entraînante) on a droit à une énergie communicative et qui défoule, sans qu’on ait le temps de s’ennuyer outre-mesure. D’ailleurs l’intensité déjà élevée va encore grimper d’un cran avec les simples et redoutables « Leave Me Be » et « Red Alert » qui vont tout exploser sur leur passage en gardant une violence presque continue, où la densité est ici renforcée par l’apport de quelques plans mid-tempo parfaits pour secouer la tête et se lâcher ainsi complètement. D’ailleurs ce ressenti de lâcher-prise va être continuel après ces deux compositions impeccables, et notamment via le radical et furibard « We, Torn Fabriks » dont l’allure ne faiblit jamais et qui gratifie l’auditoire de quelques accents Hardcore prononcés, qui s’accordent totalement à la virulence débridée que l’on peut entendre ici tout en ayant envie de faire un bon gros pogo dans la fosse.
Et histoire de conclure cette seconde partie d’opus de très bonne façon on peut facilement citer le groovy et remuant « Against All Odds » (qui n’a heureusement rien à voir avec le tube larmoyant et sirupeux de Phil Collins) à la forte consistance addictive, ou encore le varié et rétro « Highest Price » ainsi que le sobre et burné « Rise Or Fall » (qui joue à fond la caisse sans jamais ralentir ou presque), qui terminent de belle façon des hostilités foudroyantes et relativement accessibles. Car avec sa simplicité dans l’écriture comme dans l’exécution ce bon album de deuxième division a tout ce qu’il faut pour faire passer un moment agréable sans prétentions ni prise de tête, même s’il n’y a rien de mémorable vu que ça reste quand même trop lambda et prévisible pour passer l’épreuve temporelle. Néanmoins même s’il est certain qu’il y’a et y’aura nettement mieux dans le genre cette année il serait dommage de ne pas se pencher sur l’œuvre de la bande qui est d’un professionnalisme absolu et s’écoutera aisément, tout en donnant envie de lâcher les chevaux. Idéale en première partie comme à l’apéro son œuvre a des bons points à faire valoir à défaut d’espérer mieux pour l’instant, de par les limites déjà entrevues auparavant, mais qui n’ont rien de rédhibitoire. A la formation désormais d’élever son niveau à l’avenir pour espérer grimper dans la hiérarchie et se détacher de la rude concurrence européenne et internationale... même si pour l’instant le contenu proposé satisfera facilement le plus grand nombre, et c’est finalement tout ce qu’on aime dans le Thrash décidément inusable et en perpétuel renouveau.
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