Besieged - Victims Beyond All Help
Chronique
Besieged Victims Beyond All Help
Ca y est l’été est enfin arrivé, il fait beau et chaud, c’est le temps idéal pour s’écouter un peu de thrash ! Oui je sais, cette phrase est totalement débile et j’aurais pu vous dire exactement la même chose en plein mois de novembre sous la pluie puisque le thrash – LE style de métal ultime – s’écoute par tous les temps ! D’ailleurs en parlant de temps je peux vous dire – magie d’internet – qu’il fait aujourd’hui très beau à Winnipeg avec environ 30°C, autant dire que s’ils sont dans leur ville natale nos amis de Besieged pourraient bien être en train de siroter une bonne Fin du Monde bien fraîche en terrasse. Non mais quelle brochette de feignasses je vous jure ! Des flemmards, je vous dit ! Une autre preuve ? Formation du groupe en 2003, première démo 2 titres en 2004 (« Visions Of Pain »), six ans pour sortir un premier full length et silence radio depuis 2010. Bon je sais on a connu bien pire mais tout de même ! Heureusement qu’ Unspeakable Axe s’en est mêlé et a eu la bonne idée de ressortir « Victims Beyond All Help » dont la première version autoproduite tirée à 300 exemplaires seulement était depuis longtemps épuisée. Bon il y a bien cet histoire du full length au même nom que la démo mais du coup ça fout toute mon extraordinaire argumentation en l’air donc nous le passerons sous silence. Après cette introduction rondement menée, intéressons-nous donc au contenu de cet opus puisque si je vous en parle, c’est qu’il en vaut un minimum la peine !
Je vous parlais donc plus haut de thrash, ce genre de métal que s’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui. Style qui a bercé bon nombre d’entre nous par ici avec ces grands noms que sont Metallica, Megadeth, Slayer ou encore Sepultura. Sepultura vous avez dit ? Oui oui oui, j’ai bien dit Sepultura. Ah ok, j’avais donc bien entendu. S’il est vrai que les dernières années des Brésiliens resteront en dents de scie et nettement moins marquantes que leurs débuts, la bande de Belo Horizonte a marqué au fer rouge le thrash grâce à des brûlots tels que « Schizophrenia », « Beneath The Remains » ou « Arise ». « Beneath The Remains » vous avez-dit ? Oui oui oui, j’ai bien dit « Beneath The Remains ». Ah ok, j’avais donc bien entendu. Et garde tes oreilles bien grandes ouvertes car si ledit album de l’ex bande à Max t’as procuré des orgasmes auditifs dans ton adolescence, « Victims Beyond All Help » pourrait bien te titiller agréablement les tympans, même en 2013. Oui mon petit monsieur ! Nos trois (quatre à l’époque) winnipégois (…) érigeant « Beneath The Remains » comme modèle absolu de leur création musicale – de façon totalement assumée – l’unique galette de Besieged apparait comme une sorte de version reboostée du troisième album de Sepultura. Bon, ok, on discernera bien çà et là quelques petites traces du vieux Slayer voire des relents du surestimé « Darkness Descends » des Californiens de Dark Angel, mais globalement c’est plus vers le Brésil que nos Canadiens se sont prosternés à l’écriture de cet album. Du riff old-school en power chord de bonne facture gavé de palm mute à la pelle, quelques legatos histoire de se dégourdir un peu les doigts et des solos pas terribles parce que du thrash sans solo c’est comme du death sans solo, mais en pire. Bon là vu qu’ils ne sont pas très travaillés et se ressemblent carrément tous, on reste un peu sur sa faim. C’est ballot ! Niveau chant là aussi on serait assez tenté de rapprocher le timbre Nolan Smit de celui du jeune Max Cavalera, une voix quelque peu écorchée et bien rageuse. Mais c’est aussi – et surtout – ce phrasé haché qui finira de faire le rapprochement entre les deux frontmen. Les riffs c’est bon, les solos ok, le chant on a vu… Ah oui, la batterie et les rythmiques. Là ça va aller très vite. D’ailleurs ça va très vite ! Tristan Smit (le frangin de l’autre certainement), s’il a probablement écouté beaucoup de thrash, n’en a retenu que l’idée principale : aller vite. Ne s’embarrassant pas trop de fioritures inutiles, le bonhomme reste l’essentiel du temps bloqué en mode tchouka-tchouka bien frappé, ce qui n’est certainement pas sans déplaire à mon collègue Keyser. Mais ce qui plait à mon cher confrère a parfois tendance à m’ennuyer quelque peu et je dois dire que j’aurais préféré un peu plus de variation en terme de rythmique, le tchouka-tchouka à outrance ayant légèrement tendance à me taper sur le système au bout d’un moment. Heureusement que Besieged a quand même su nous réserver quelques îlots mid tempo bien headbanguants au milieu de cet océan de tchouka-tchouka tchouka risquant bien sinon de faire tourner la tête - et le bide - de ceux qui n’auraient pas trop le pied marin (je pars cinq minutes, je vais écrire un poème) : « Death » à 1’15 et à 3’51 (très Sépoul celui-là), « Buried Alive » à 43’’, « Black » à 2’43… Précisons toutefois qu’à vouloir s’inspirer des grands, nos Canadiens flirtent à plusieurs reprises avec le flagrant déli de pompage (non lapinou, aucune allusion sexuelle ici) : ce break à 3’52 sur « The End » ou encore celui à 2’36 sur le titre éponyme avec ces accords lâchés et ces petites notes aigues, ça me rappelle franchement quelque chose. Tu pousses le bouchon un peu loin Besieged ! Allez ! Rien de bien grave mon ami, prenons plutôt ça comme un hommage.
Que dire d’autre ? Que Besieged distille au compte-goutte deux trois petites mélodies au détour d’un riff (« Buried Alive » à 1’02 puis 1’52, le début de « Trapped Inside ») ? C’est pas faux. Que la pochette – bien old school elle aussi – est signée d’un certain Ed Repka ? Absolument. Que « Victims Beyond All Help » est l’album de thrash ultime de ces dix dernières années et qu’il vous le faut impérativement ? Certainement pas. Qu’il reste malgré tout un énorme défouloir de thrash old school de trente minutes rondement menées ? Complètement. Que malgré tout il mériterait plus de variété sur tous les plans pour être moins redondant ? Assurément. Que les solos ne sont malheureusement pas à la hauteur ? Certes. Qu'on attend quand même la suite avec impatience ? Indubitablement. Que je suis chiant avec mes questions à la chaine ? C’est fort probable. Ma gueule ? Ok.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
3 COMMENTAIRE(S)
citer | Une belle mandale ou plane l'ombre du Sepultura de la grande époque. Aucun compromis, ça bourrine du début jusqu'à la fin, et les gars le font bien. |
citer | AxGxB 13/07/2013 22:01 | note: 7.5/10 | Album fort sympathique et très chouette pochette. |
citer | Keyser 13/07/2013 19:25 | note: 7.5/10 | Classique mais efficace! |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
3 COMMENTAIRE(S)
26/09/2013 23:58
13/07/2013 22:01
13/07/2013 19:25