Mörbid Carnage - Merciless Conquest
Chronique
Mörbid Carnage Merciless Conquest
Il y a un peu plus d’un an je vous parlais de
« Night Assassins », premier album de Mörbid Carnage sorti deux ans plus tôt chez Pulverised Records. Un album d’un groupe totalement inconnu et passé tout à fait inaperçu pour beaucoup malgré une qualité indéniable. Le thrash des Hongrois n’apportait certes aucun élément novateur au style mais faisait le boulot avec une sincérité palpable. Trois ans après ce premier opus, qu’en est-il donc ? On ne peut pas dire que Mörbid Carnage ait éclaté au grand jour tant le groupe reste encore aujourd’hui confidentiel, il suffit de voir comment il a galéré pour trouver un label sur lequel sortir ce nouveau full length. Après quelques mois de tergiversations c’est finalement chez les Américains de Metalhit que sort « Merciless Conquest », un album dans la droite lignée de son prédécesseur, qui ne propulsera certainement pas les Hongrois sur le devant de la scène mais ravira sans doute ceux qui, comme moi, avaient apprécié
« Night Assassins ».
Mis à part l’arrivée récente d’ Árpád Szenti derrière les fûts pour soulager Blasphemy qui devrait désormais logiquement se concentrer sur son micro, rien n’a vraiment changé chez Mörbid Carnage, que ce soit en terme de line-up, d’artwork, d’attitude ou de musique. On retrouve donc ici les pseudos ridicules, le logo blackisant et l’artwork lupique, pas de surprise incroyable. Et après quelques secondes nous annonçant l’arrivée des loups hongrois le doute ne sera pas permis quant à la musique non plus : aucune évolution n’est à prévoir ! La véhémente « Beyond The Grace Of God » sera là d’emblée pour nous rappeler ce qui faisait l’intérêt de « NightAssassins » à savoir un thrash bien virulent, à la section rythmique endiablée débordant de tchouka tchouka jusqu’à vous en retourner la cervelle et joué par une bande de zicos ne se prenant absolument pas la tête. Si le style n’a pas changé d’un iota, rappelant surtout le Kreator de la fin des années 80, « Merciless Conquest » dégage peut-être encore plus de hargne que son prédécesseur essentiellement du fait d’une vélocité marquée. Le tchouka tchouka restera donc la rythmique dominante aérée régulièrement par des mid-up tempo ravageurs auxquels, à titre personnel, je suis incapable de résister (« Beyond The Grace Of God » à 2’16 ou à 3’54 avec ces faux airs de Ketzer, « Werewolf Legions » à 1’09 et 1’40, le début de « Triumph Of Evil » et de « Turn The Crosses Down », « Far Away From Heaven » à 1’45 et 2’06, « Vengeance Of Ghouls » à 28’’ et 1’34) et mettant en valeur des riffs encore une fois irrésistiblement acérés. On percevra encore quelques petites influences du vieux Sepultura disséminées çà et là dans les riffs et même un petit break tout Slayerien à 1’56 sur le titre de clôture. Pas de changement non plus concernant le chant de Blasphemy toujours écorché façon Petrozza, accompagné à l’occasion de back vocals à l’effet old school garanti.
Toutefois si ce second opus reprend à l’identique la recette utilisée précédemment, il en garde malheureusement aussi les défauts principaux aux premiers rangs desquels s’imposent le manque d’originalité et la redondance. Si Mörbid Carnage parvient par un assaut éclair (à peine trente minutes) à limiter cette dernière (bon j’avoue que je n’aurais pas craché sur un titre supplémentaire quand même), en revanche on ne pourra pas leur décerner la palme de l’innovation ou de la prise de risque, certains leur en tiendront peut-être rigueur mais le but n’est clairement pas celui-là. Finalement la plus grosse tare de cet album reste des soli absolument pas à la hauteur, tâtonnant entre le bordélico-chaotique et le plus construit mais manquant clairement à la fois de technique et d’un talent de composition suffisant pour apporter une plus-value à des titres qui finalement s’en passeraient presque.
Ces petites scories n’altéreront que peu la qualité d’un album dont l’intérêt principal réside dans l’étalage d’un thrash old school, abrasif, par un groupe qui joue vite et bien sans se poser de question existentielle et ça, ça fait du bien ! « Merciless Conquest » vient des tripes et ça se sent. Rien que pour ça Mörbid Carnage mérite le respect et toute votre attention amis thrasheurs.
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