Non, il ne s'agit pas du dernier album d'Asphyx, honteusement non chroniqué dans ces pages. Et non, ce n'est pas non plus
Onward To Golgotha, lui aussi toujours oublié sur ce webzine décidément tout pourri. En fait, on va causer du deuxième album de Deathhammer, groupe nordique dont je vous avais loué les qualités sur son premier full-length
Phantom Knights sorti en 2010 chez Witches Brew. Le duo norvégien composé de Sergeant Salsten (chant, guitare et basse) et Sadomancer (batterie, backing vocals) est désormais passé sur le label américain Hells Headbangers Records et a livré en mai dernier
Onward To The Pits, suite "plus old-school, c'est la guerre du feu". En même temps avec une pochette aussi kitch et donc forcément géniale, on ne pouvait pas s'attendre à autre chose!
Onward To The Pits suit ainsi la même direction préhistorique que
Phantom Knights, soit du thrash un peu speed comme on en jouait au début des années 1980, épicé d'un peu de folie bestiale. Quoiqu'il se fait peut-être un peu moins extrême dans l'ensemble. Dans l'ensemble parce que le morceau d'ouverture "Deathrashing Sacrifice" doit être ce que les Scandinaves ont composé de plus bourrin. On n'est pas loin de Sarcófago avec blast-beats et compagnie! C'est même Kristian Valbo, batteur du groupe de death Obliteration (et d'Aura Noir pour le live), qui vient tâter les fûts en guest. "Final Black Mass" et son passage blackisant à 3'50 n'est pas mal non plus dans le genre. Le reste est un peu plus soft, tout en restant cru et à l'arrache. En gros, il ne faut pas s'attendre à du beau thrash mélodique bien produit. Si mélodie il y a bien par le biais de quelques leads et solos chaotiques d'ailleurs de fort bon goût, le thrash de Deathhammer demeure rugueux et méchant, à l'image du chant arraché de Sergeant Salsten qui part régulièrement en couille et semble sortir tout droit d'une autre époque. Jouissif, notamment ces montées aiguës à la Schmier! À côté, Hetfield sur
Kill 'Em All, c'est du Sinatra!
Armé d'une production bien raw on ne peut plus opportune, Deathhammer balance dix bons titres de thrash simple et efficace qui, s'il ne remportera sûrement pas la palme de l'originalité ou de la créativité, produit l'effet escompté. Parce que mine de rien, les mecs ne sont pas des manches. Ces riffs à l'ancienne simplistes au premier abord mais en fait diablement catchy et intelligents, portent la marque des grands ("Voodoo Rites", "Fullmoon Sorcery", "To The Evil", "Final Black Mass"...). Et avec du tchouka-tchouka entraînant à la pelle, saupoudré de quelques mid-tempos goûtus (miam l'intro evil de "Emperor Of Sin"), comment résister à l'appel? Impossible si on voue un culte au
Show No Mercy de Slayer, aux premiers efforts de Destruction et au Whiplash de
Power And Pain.
Onward To The Pits a juste contre lui, outre un manque d'originalité dont on se contrefout, de se montrer trop répétitif et de s'essouffler sur la fin à partir de "Army Of Death" (malgré un putain de bon riff après le sample d'intro). Le titre final instrumental "Onward To The Pits", très réussi, viendra remonter l'intérêt du disque en apportant davantage de variété. Si ce n'est ce petit coup de fatigue,
Onward To The Pits est un des disques de thrash qui m'a le plus accroché cette année marquée par les combos norvégiens, entre Nekromantheon, Aura Noir, Tantara et donc Deathhammer. Rien d'indispensable, c'est même du déjà entendu, mais voilà un hommage sincère et convaincant aux charmes désuets. Et moi, ça me fout la trique!
1 COMMENTAIRE(S)
08/10/2012 16:48
Excellente chronique, comme toujours avec Keyser.