Sorti un an et demi après un
« Waking The Fury » efficace mais souffrant de quelques carences de production rédhibitoires, ce « Double Live Annihilation », malgré le manque d'enthousiasme accompagnant d'ordinaire les témoignages live sur support CD, avait à l'époque quelque chose d'évènementiel. Et je ne dis pas ça parce que j'étais présent à la date parisienne, à la Loco, plus de dix ans après le dernier passage du groupe en France ! Un peu quand même ? Allez, il y a sans doute de ça mais avouez qu'on n'a pas tous les jours l'occasion d'assister à un set de plus d'une heure et demi où les canadiens revisitent avec brio la quasi intégralité de leur répertoire …
Car plutôt que de jouer l'intégralité du nouvel album en adjoignant quelques classiques convenus en fin de set, Jeff Waters pioche au moins un extrait de chaque album de son ANNIHILATOR (seul le très oubliable
« Criteria For A Black Widow » échappe à la revue de groupe) pour bâtir une setlist imparable et surtout complémentaire du fort lointain « Live In Command » (1994) : best of garanti avec de la rareté à foison où Waters met à l'honneur les compos les plus significatives des décriés « King Of The King »,
« Refresh The Demon » et
« Remains » -
six titres à eux trois dont une « Murder » absolument redoutable de lourdeur et une « King Of The Kill » au tranchant redoutable – , les cinq titres de
« Waking The Fury », intelligemment disséminés dans le tracklisting, bénéficiant eux d'un bien meilleur rendu sonore au niveau des guitares. La mission réhabilitation opère donc à plein avec un line-up inchangé par rapport à
« Waking The Fury », le plutôt discret Curran Murphy épaulant efficacement la bête de scène Waters tandis que Joe Comeau s'avère le frontman tout terrain idéal vu le nombre déraisonnable de chanteurs consommés par le groupe depuis sa création. Aussi à l'aise dans le costume heavy rock des mid-nineties que dans les pompes plus mélodiques chaussées naguère par Coburn Pharr ou Aaron Randall, Comeau fait plus qu'assurer sur les inoxydables
« Set The World On Fire » (frissons garantis sur les oldies !) et sur les morceaux où ANNIHILATOR est le plus attendu au tournant, je veux bien sûr parler de ceux de
« Never, Neverland » ; car si les fantastiques « The Fun Palace » ou « Road To Ruin » manquent malheureusement à l'appel, on se consolera avec les assauts priestiens de « I Am In Command », la fièvre thrash de « Phantasmagoria » et surtout les sommets d'émotion atteints sur la sublime
« Never, Neverland » où Joe Comeau livre une prestation exceptionnelle. Le rappel, sans surprise, fait la part belle à
« Alice In Hell » avant que Waters ne cède aux sirènes australiennes du rock avec un hommage à AC/DC dont il s'est rendu coûtumier au fil des ans (« Shallow Grave »). Du très bon ANNIHILATOR donc, plus carré tu meurs au niveau interprétation (le bûcheron Randy Black n'y est pas étranger) et qui monte en puissance titres après titres –
le second CD est un régal pour les vieux de la vieille - pour finir en apothéose sur le duo « Crystal Ann/Alison Hell ». ANNIHILATOR partage donc avec OVERKILL, au-delà d'un ex-guitariste reconverti chanteur, une particularité : parfois décevant, souvent inégal en studio, mais avec suffisament d'albums et de classiques au compteur pour mettre tout le monde d'accord une fois sur les planches. Plus que recommandable.
2 COMMENTAIRE(S)
31/01/2010 11:47
Alors Mangini a joué sur "Set The World On Fire" (1993), album plutôt tranquille où il ne fait rien d'extraordinaire mais ça devient plus intéressant sur "All For You" (2004) et "Schizo Deluxe" (2005), bien plus thrash et nerveux. Moi je trouve son jeu plutôt pas mal mais je ne suis pas batteur! Par contre évite d'écouter "Metal", il a un son en plastique dessus.
30/01/2010 19:21