Les trois dégénérés de Scumripper n’ont vraisemblablement jamais été très pressés d’en découdre. Auteurs d’une première démo en 2015, les Finlandais ne récidiveront que quatre ans plus tard avec la sortie en 2019 d’un premier album intitulé
All Veins Blazing. Disparu des radars depuis, le groupe originaire des petites villes de Joensuu et Lappeenranta a fait néanmoins un retour tout à fait inattendu la semaine dernière avec la sortie d’un nouvel album intitulé
For A Few Fixes More.
Après avoir collaboré avec Hells Headbangers Records dans le cadre de ses deux premières réalisations, Scumripper a choisi cette fois-ci de poursuivre ses aventures sous les couleurs d’un autre label américain à la réputation tout aussi solide. En effet, c’est chez Headsplit Records que le trio a trouvé refuge pour la sortie de ces neuf nouvelles compositions. Neuf compositions qui brillent de mille feux grâce une fois de plus à cette illustration particulièrement cool et colorée signée des mains de leur compatriote Roope Sillanpää (chanteur chez Faustian Pact et illustrateur pour des groupes tels que Circle Of Ouroborus, Gargatuan Blade, Grógaldr, Sonic Poison ou bien encore Sorgetid). Une œuvre qui, si vous n’aviez encore jamais croisé la route de Scumripper, devrait normalement vous avoir poussé à la lecture de cette modeste chronique.
Enregistré et mixé par Jusa Janhonen (multi-instrumentiste que l’on retrouve chez Morbific, Sadistic Drive et Ensanguined) puis masterisé par Mikko Saastamoinen qui par le passé a déjà travaillé avec des groupes tels que Druid Lord, Hooded Menace, Morbific, Sadistic Drive, Sadistik Forest ou Solothus,
For A Few Fixes More a pour lui une production dépouillée et particulièrement abrasive qui colle évidemment à merveille à ce genre de Death / Black / Thrash primitif un peu trop porté sur la boisson et les excès de substances prohibées. Une approche sonore aussi radicale que réjouissante qui s’inscrit dans cette démarche passéiste et rétrograde à laquelle Scumripper a toujours choisi d’adhérer.
Car même si les années ont passé, rien n’a vraiment changé du côté des Finlandais qui poursuivent en effet leurs pérégrinations mouvementées au son d’une musique toujours aussi rudimentaire et jouissive. Quelque part entre Repulsion, Nekrofilth, Toxic Holocaust et Motörhead, celle-ci n’offre en effet rien de nouveau à se mettre sous la dent mais n’en réussit pas moins à tirer son épingle du jeu grâce à son côté particulièrement direct qui vous attrape à la gorge et ne vous lâche plus ou alors qu’en de rares occasions. Une formule bête comme foin basée notamment sur une succession de riffs Punk / Thrash pas bien compliqués mais toujours hyper efficaces (difficile en effet de résister au caractère primitif de titres comme "I Am The Trash Of Evil Men", "Early Embittered Twilight", "The Slime", "For A Few Fixes More", "Exhume The Body And Disturb The Peace", "Crippling Void" (et ainsi de suite) et de ne pas se laisser aller à se taper la tête contre les murs le poing fièrement dressé) et d’accélérations sauvages tout aussi redoutables d’efficacité (rien de plus que de généreuses séances de toupa-toupa là aussi à la sauce Punk / Thrash mais encore une fois cela suffit amplement à faire le taf). Une intensité également renforcée par le chant particulièrement possédé de Niko Kolehmainen plus connu sous le pseudonyme formidable de Rat Pitt. Des lignes abrasives et déglinguées rappelant notamment celles d’un certain Sindre Solem (Nekromantheon et Obliteration) dans ses intonations faussement défaillantes. Alors évidemment, on repassera pour ce qui est de l’originalité et de la recherche artistique mais on restera par contre bien volontiers pour les bourre-pifs savoureux à l’esprit résolument Rock’n’Roll dont Scumripper nous régale.
Si cette formule s’avère quelque peu limitée, la bonne nouvelle est que les Finlandais ont choisi de ne pas trop tirer sur la corde.
For A Few Fixes More est ainsi torché en moins de trente minutes (vingt-sept pour être tout à fait exact) avec en prime quelques passages moins soutenus et d’autres tout simplement plus mélodiques. On retiendra ainsi le titre "The Slime" qui avec son mid-tempo fiévreux qui va ainsi venir rapidement calmer le jeu après une entrée en matière tonitruante ou bien encore "I Cum Pain" plus lourd et menaçant mais qui la encore va servir de contre-point après cette excellente triplette constituée de "For A Few Fixes More" / "Exhume The Body And Disturb The Peace" / "Crippling Void". Plus surprenant, "Weather The Swarm" et ses inclinaisons mélodiques Heavy Metal très prononcées qui lui confèrent une certaine légèreté tout en permettant de pointer du doigt (si cela n‘était pas déjà suffisamment clair) l’influence des Anglais de Motörhead sur la musique des Finlandais.
Alors pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre de quoi il retourne exactement sur ce nouvel album de Scumripper ni pour saisir là où ces derniers veulent en venir avec ce Death / Black / Thrash féroce et particulièrement jouissif. Effectivement, des groupes comme Repulsion, Nekrofilth et Toxic Holocaust ne sont jamais très loin quand on écoute ce qu’a à nous proposer le trio mais peu importe. Déjà parce qu’on a connu comparaisons bien moins flatteuses ensuite parce que l’efficacité est absolument toujours au rendez-vous, que ce soit lors des séquences les plus explosives qui constituent donc l’essentiel de cette toute petite demi-heure ou lors de ces quelques passages davantage sur la retenue. Bref, si vous cherchez de quoi vous défouler sans prise de tête avec une énergie et une intensité 100% Rock’n’Roll, ce nouvel album des Finlandais de Scumripper ne devrait pas manquer de faire son petit effet. Personnellement, j’ai arrêté de compter les bleus...
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