Scumripper - All Veins Blazing
Chronique
Scumripper All Veins Blazing
Nous voilà donc déjà mi-décembre, obligé comme chaque année de précipiter quelque peu l’écriture des dernières chroniques de l’année dans l’espoir de les voir figurer dans le fameux bilan annuel publié chez Thrashocore courant janvier. S’il reste encore quelques albums majeurs à aborder en ces pages (je pense notamment aux derniers Mayhem et Nile dont j’ai la charge), nous allons nous intéresser aujourd’hui à un jeune groupe finlandais pourtant encore très largement méconnu. Et pour cause puisque Scumripper, après une première démo parue en 2015, s’en est retourné dans ses pénates pendant près de quatre ans histoire d’accoucher d’un premier album que personne ou presque n’attendait. Une décision louable mais qui a précipité à nouveau le trio finlandais dans l’anonymat le plus total.
Intitulé All Veins Blazing, ce premier album à l’artwork violet particulièrement saillant est sorti au début de l’été sur Hells Headbangers Records qui, pour l’occasion, en a profité pour y inclure également les six titres de cette première démo éponyme. Enfin ça c’est uniquement pour ceux qui achètent encore des CDs puisque les autres devront faire l’acquisition de ce pressage vinyle sorti début 2017 s’ils veulent pouvoir écouter pépouzes ces quelques titres dans leur salon.
Bon, on va la faire courte car à vrai dire la musique de Scumripper n’a pas besoin d’être décortiquée dans les moindres détails pour que vous puissiez véritablement saisir de quoi il retourne ni même comprendre pourquoi ce genre d’albums à toujours le don de m’emballer (peut-être parfois même plus que de raison) en dépit, bien souvent, d’un manque absolument flagrant d’originalité. Prenez ainsi un soupçon de Repulsion, une pincée de Nekrofilth, une lichette de Gouge (les Norvégiens) et un brin de Nunslaughter, ajoutez-y une noisette de proto-Black des années 80 et vous aurez alors une bonne idée de quoi il retourne exactement chez ces jeunes Finlandais particulièrement excités.
Sauvage et viscéral jusqu’au bout des ongles, All Veins Blazing est ainsi marqué par une production aussi rachitique et excessive que fort à propos. Cymbales ultra présentes, guitares nerveuses mais néanmoins légèrement en retrait, basse saturée à l’énergie Punk plus qu’évidente, chant à l’arraché avec en sus cette bonne grosse dose de révèrb évidemment dispensée au-delà de la bienséance... Bref, une formule qui pue le Rock’n’Roll et la spontanéité à plein nez à défaut de chercher à révolutionner quoi que ce soit. D’un point de vue plus pragmatique, All Veins Blazing c’est tout simplement onze petits morceaux allant à l’essentiel pour une durée contenue n’excédant pas les vingt minutes. Soit une moyenne d’un peu moins de deux minutes par titre. Autant vous dire que les trois petits gars derrière Scumripper ne sont clairement pas là pour enfiler des perles pour un collier de fête des mères.
Pied au plancher, tête dans le guidon et poignée dans l’angle, le groupe finlandais enchaîne les brulots à un rythme d’enfer, le tout à coup de riffs à trois notes ultra nerveux mais surtout hyper efficaces ("Slay.Scum.Day" en forme d’hommage à peine déguisé à un certain Motörhead, l’enchainement "Your Local Shriner", "Rock The Bone" et "Three Morbid Magi" taillé pour se taper la tête contre les murs tellement c’est con, tellement c’est bon, "Eight Rapes A Week", "Death Wish" sur lequel plane le spectre de Repulsion, etc), de hammer-blasts et autres séquences de tchouka-tchouka menées tambour battant mais également de breaks et autres passages moins tendus mais au feeling Rock particulièrement évident et délicieux ("Nuns 'N' Doses" à 1:15, "Mask Merchant" à 1:32). Rien de bien sorcier dans tout ce joyeux bordel si ce n’est un sens de l’efficacité particulièrement exacerbé pour un album particulièrement redoutable dont les seuls temps mort constatés sont ces deux ou trois samples particulièrement courts dispensés ici et là en guise d’introduction. Enfin quant aux quelques titres issus de la première démo, ces derniers auraient presque pu passer "inaperçu" (tant ils sont calqués sur le même modèle) s’il n’y avait pas eu ces subtiles (mais néanmoins flagrantes) nuances de production permettant ainsi de faire la différence.
Voilà, j’ai dit que je la faisais courte donc je m’arrête ici. De toute façon, si avec ces quelques lignes vous n’avez pas compris de quoi il retourne ou bien pas l’envie de vous y intéressez c’est que de toute façon tout ça n’est définitivement pas pour vous. Alors certes, on a vite fait de faire le tour d’un album tel que All Veins Blazing mais si ce dernier ne livre plus aucune surprise après seulement quelques écoutes, il a au moins le mérite d’être terriblement addictif pour quiconque apprécie ce genre de Death/Thrash ultra vintage aux quelques résonances Black Metal tout aussi obsolètes. Et puis merde quoi, le chanteur s'appelle Rat Pitt !
| AxGxB 17 Décembre 2019 - 890 lectures |
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