Oath Of Cruelty - Summary Execution At Dawn
Chronique
Oath Of Cruelty Summary Execution At Dawn
Formé il y’a presque une décennie le combo de Houston n’est pourtant pas des plus productifs, car il lui a fallu cinq années pour donner un successeur au très bon EP « Hellish Decimation » qui montrait un Death/Thrash rétro et bas du front, joué à cent à l’heure. Toujours composé de membres ayant fait leurs armes au sein de MORBOSIDAD, IMPRECATION et BLASPHERIAN, le trio (devenu récemment un quatuor) ne manque ni d’expérience ni de volonté, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce premier album ne va pas faire de quartier tant la haine et la radicalité déjà entrevues par le passé sont ici maximisées. Pendant un peu plus d’une demi-heure on va avoir droit à une musique sale et directe sacrément burnée au tempo majoritairement élevé, mais d’où émerge une vraie subtilité et surtout une furieuse envie d’en découdre.
Histoire de mettre d’entrée les pendules à l’heure le groupe nous expédie directement un de ces titres les plus brutaux en guise d’introduction, intitulé « Pounding Hooves Of Shrapnel » il montre toute sa palette de jeu où il balance la purée quasiment en continu, et sous toutes ses formes. Entre parties ultra-speedées et tabassage intempestif la vitesse est à l’honneur et ne s’interrompt seulement que pour laisser place à des parties mid-tempo à la double pédale écrasante, et parfaites pour remuer la tête tant ça se montre entraînant et massif, et tout ça sans oublier du solo joué à l’arrache qui renforce ainsi ce sentiment d’urgence absolue. Car cette compo (à l’instar de toutes celles qui vont suivre) donne l’impression d’avoir été écrite et enregistrée dans un laps de temps très court, tout en conservant cet instinct primal et énervé au possible, mais sans donner la sensation d’avoir été baclée. Avec « Stabbing Forth With Invicible Damnation » et « Through Alchemy And Killing » on reste sur un schéma assez similaire même si un léger supplément de variations se fait entendre, vu l’apparition de courts passages ralentis et de cassures rythmiques bienvenues, permettant ainsi de souffler sans perdre en agressivité.
Malgré leur côté primitif et bourrin l’ensemble des morceaux ne souffrent pas de linéarité, cela grâce à une durée idéale qui ne s’éternise jamais inutilement, mais aussi par des variations plus ou moins présentes (et toujours utilisées à bon escient), ainsi que via les nombreux leads qui parsèment cet opus sur toute la longueur. D’ailleurs même quand les Texans fracassent tout sur leur passage ils arrivent à rester cohérent, la preuve avec les redoutables « Victory Rites Of Exsanguination » et « Denied Birth » (reprise du classique de MERCILESS) qui trouvent le moyen d’être encore plus dépouillés que ce qui a été entendu jusque-là, mais sans pour autant y perdre en intérêt. Bien que la rapidité y soit poussée à son paroxysme (l’allure ne ralentissant presque jamais), ça reste toujours aussi vindicatif et puissant sans montrer une once de redondance, un vrai tour de force pour une construction si rudimentaire. Même constat quand les Américains nous la jouent vétérans du Thrash, là encore l’ensemble garde une vraie accroche tellurique qui ne faiblit pas et va à coup sûr cartonner en concert, que ce soit avec « Pathogenic Winds Of Swarm », « At The Tyrant’s Behest », et « Summary Execution At Dawn ». Ici ce genre immortel et increvable est mis à l’honneur grâce à un riffing sec et coupant redoutablement efficace, et porté aussi par une rythmique encore et toujours particulièrement enlevée (même quand ça s’assagit légèrement). Lorgnant aussi bien du côté de l’Allemagne que de la Californie cette triplette finit de laisser l’auditeur sur les rotules, car le passage de cette tornade colérique n’a laissé aucun survivant derrière lui, juste le chaos et la désolation au milieu d’un bonheur auditif.
Si on peut avoir la sensation légitime que la bande a tendance à user des mêmes plans et ficelles (la technique générale de chacun des membres étant relativement limitée), il n’en reste pas moins que l’homogénéité globale fait plaisir à entendre, tant on ne risque pas de décrocher avant la fin de cette galette qui sent le fauve et la testostérone. Servant de parfait défouloir, et comprenant des plages qui vont décrasser les oreilles les plus bouchées, ce « Summary Execution At Dawn » est une réussite intégrale de la première à la dernière seconde, car on n’y descelle aucun signe de faiblesse. S’il est certain que cette réalisation ne renouvellera rien au niveau musical il serait quand même dommage de passer à côté, car c’est le genre de disque qui fait du bien par où ça passe (sans chercher midi à quatorze heures), et permet ainsi de se vider la tête sans se la prendre.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Toujours sympathique. J'abonde totalement dans le sens de la critique.
A noter Dave officiant chez PLF, une machine de guerre sur scène. |
citer | Lu beaucoup de commentaires positifs à leur égard mais une écoute, peut-être trop distraite, ne m'a pas spécialement convaincu. À retenter ! |
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2 COMMENTAIRE(S)
30/12/2019 21:18
A noter Dave officiant chez PLF, une machine de guerre sur scène.
30/12/2019 08:56