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Horsebastard - Horsebastard

Chronique

Horsebastard Horsebastard
"Discordance Axis qui aurait pris de la meth."

Bah voilà, fin de chronique, non ? Rendons à César ce qui lui appartient : c'est à Michol, de Chiens (l'un des meilleurs groupes de Grindcore de ces quinze dernières années), que l'on doit cette formule. J'aurais été incapable de trouver plus à-propos. Et si ces huit mots lapidaires méritent le chapeau de ce modeste papelard, c'est qu'ils résument à merveille les vingt-huit (!) titres du Horsebastard nouveau.

Ces messieurs auront mis dix ans pour donner un digne successeur à "Giraffetermath", sorti à l'époque chez Dead Heroes. Un assez long hiatus, à peine troublé par quelques splits partagés avec d'autres joyeux drilles (Ape Unit, Noisebazooka, Rageous Intent et Retorsion Terror), juste histoire de se maintenir en forme. Hé oui, le Blastcore équin, ça demande une certaine condition physique ! Peut-être qu'un jour, une fois mes doigts désinsérés de là où ils se trouvent depuis quelques mois, je vous ferai l'article de ce "Giraffetermath". Parce qu'il le mérite, ce filou, c'est un disque incroyable. Vautrons nous dans les suffixes : Horsebastard s'y montre implacable, violence impitoyable, tour de force admirable, exécution redoutable. A croire que les quatre Scousers plein d'avenir ont rivalisé de technique (ce batteur !) et d'inventivité pour proposer la mixture la plus inaccessible possible pour le commun des mortels. Ouais, la barre était bien haute. Leur prestation au Lixiviat Fest cet été m'aura rassuré sur leur capacité à galoper - tout en mettant les néophytes au pas, et à l'amende.

Nous voilà dix ans plus tard, donc, avec un album éponyme et la même ferme envie d'en découdre. Toujours pas de bride ou de mors dans l'écurie, mais des perfusions de stéroïdes et d'amphétamines à perte de vue. Un obus doté d'une pochette hallucinante, bordel sans-queue-ni-tête de GoldenDelaBankrolls*, inspiré par l'incident du Travelodge de Liverpool - pour résumer : un salarié mécontent, une minipelle, un hall d'hôtel, 443 000 livres de dégâts. Ambiance bon enfant, donc - vous commencez à saisir l'ampleur du massacre qui vous attend. Ce second full-length de Horsebastard est à l'image de l'humour typiquement bri'ish : absurde.

Pas de meilleur qualificatif à ces vingt-huit titres fleuris, qui tapent en moyenne à 41 secondes par morceau - oui, j'ai fait les maths, mais ne pousserai pas le vice au BPM. Tant musicalement que dans le texte, d'ailleurs : franchement, des "Thunderous Octagonal Gentlemen", "Powersilence", "Not Once. Not Twice. But Thronce" ou des "Indeed Resume Commencing", j'en prends tous les jours s'il y en a. Malgré un son un poil plus cru que leur long-jeu précédent (ce qui n'est pas un défaut, loin s'en faut), Horsebastard pousse absolument tout à fond. La vitesse, les potards des amplis, les saillies de gorge de Chris Reese... C'est bien simple, on dirait que les types se sont aspergé d'essence et ont craqué une allumette avant d'enregistrer. Et cette technique, cette précision dans l'exécution, putain ! Des dizaines d'heure de pratique, un rendu chirurgical... Mis au service de l'un des sous-genres les plus difficilement audibles pour le tout-venant. Juste pour la beauté du geste. Franchement, respect.

Bref, on ne va pas tirer en longueur pour un disque qui fait imploser tous les radars-tronçon du périmètre : c'est la foire à la saucisse. Un joyeux boxon, salade de gravity blasts et de rythmes qui changent toutes les dix secondes sur des riffs au vitriol et une basse délicieusement vrombissante. Et c'est que l'affaire riffe dur, en plus ! Le père Bob a quelques superbes lignes en réserve ("Asinine Oscillations" ou le quasi Cephalic Carnage-ien "Reflecting the Nonsensical", pour ne citer que ceux-là) sur lesquelles s'époumone un hurleur plus hystérique que jamais. Le bloc est homogène, à écouter d'une traite, pour se retrouvé en sueur et à bout de souffle au bord du plumard. Lessivé, mais heureux. Tu sais, le bon sourire de benêt, consécutif à une pulsion de cerveau reptilien, fraîchement exécutée. Éreintant, mais jouissif - tu veux un mouchoir ? Non, parce que tu feras gaffe, mais t'as le cerveau qui commence à couler par l'oreille.

Si tu fais partie de ceux qui résument le Grindcore à du bruit, clairement, ce n'est pas ce disque qui te prouvera le contraire - je suis en tout cas surpris que tu aies lu jusqu'ici. Je n'aime pas, en temps normal, résumer le genre à du "ça gueule, ça blaste, donc c'est super, 10/10", mais Horsebastard sait titiller cette corde primitive de la plus belle des manières. Ce nouveau né surpasse, sur tous les plans, "Giraffetermath" (qui reste une masterclass). Généreux qu'il est dans l'absurde frénésie qu'il déploie sur moins d'une demie-heure, il comblera les amateurs de sensations fortes en mal de jusqu'au-boutisme. Je l'attendais de pied ferme, je n'ai pas été déçu, faites ce que vous voulez, mais moi, je retourne me taper la tête contre les murs - et avec le sourire.

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Horsebastard
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Horsebastard
Horsebastard
Blastcore - 2011 - Royaume-Uni
  

nouveaute
A paraître le 26 Novembre 2024

tracklist
01.   TROPANGULOUS THERAPONTALOPY  (00:27)
02.   CRACK WASP  (00:29)
03.   ALARMING SELF-PROGNOSIS  (00:26)
04.   DISCORDANT PRAXIS  (00:26)
05.   THUNDEROUS OCTAGONAL GENTLEMEN  (00:23)
06.   SOON YOU WILL ALL BE ME  (00:17)
07.   POWERSILENCE  (00:36)
08.   ASININE OSCILLATIONS  (00:27)
09.   ANHEDONIA  (00:35)
10.   REFLECTING THE NONSENSICAL  (00:27)
11.   BAD EQUITATION  (00:28)
12.   PEAK OF STUPEFACTION  (00:45)
13.   ZOANTHROPIC PROPENSITY  (00:31)
14.   IRRELEPHANT  (00:36)
15.   THREE AND A HALF PARALLELOGRAMS  (00:34)
16.   GHOST WATER  (00:24)
17.   FLIGHT OF THE ALLIGATOR  (00:20)
18.   NOT ONCE. NOT TWICE. BUT THRONCE  (00:24)
19.   COCAININE  (00:38)
20.   OLD TESTAMENTALITY  (00:29)
21.   MULTIPLE LARIDAE ALTERCATION  (00:33)
22.   MEANS TO A DEAD END  (00:27)
23.   THERMOMETER CLUB  (00:40)
24.   INDEED RESUME COMMENCING  (00:34)
25.   TRAVERSING INDOOR SKIES  (00:30)
26.   CHAIRWOLF  (00:37)
27.   ABEQUITATE  (00:46)
28.   CORYBANTIC IDIOGLOSSIA  (03:41)

line up
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