Third Arm - ... A Call To Arms

C’est tout d’abord sous la forme d’un duo (Jérémie – batterie et Adrien – guitare) que Third Arm a vu le jour en décembre 2004. Déjà attelés à la composition, ils sont bientôt rejoints par Guillaume (basse) et Etienne (chant). Le line-up étant cette fois complet, le groupe peut enfin poursuivre son processus créatif dans des conditions idéales. Le fruit de cette collaboration, c’est cette première démo, intitulée « … A call to arms », constituée de 4 titres originaux et d’un medley de reprises de Pantera et The Haunted, deux groupes qui comptent parmi les influences majeures des Parisiens.

A la seule lecture de ces influences affichées, vous aurez certainement su deviner le créneau musical de Third Arm. La formation évolue bien entendu dans un registre Power-Thrash où groove et énergie sont les maîtres mots. Il est donc bien difficile (pour ne pas dire impossible) de rester statique à l’écoute de ces morceaux. Toutes les compos sont en effet très rythmées, le groupe privilégiant des tempos rapides, sans toutefois omettre d’incruster judicieusement, ça et là, quelques breaks bien heavy. Celui de Self Riot en est le meilleur exemple. Ce morceau contient de surcroît une très joli solo. Une technique qu’Adrien semble bien maîtriser, comme en atteste celui de The Unbeliever, dans un style combinant modernité (dans l’usage du vibatro) et héritage plus ancien (ce petit côté Hard-Blues qu’on retrouve chez Black Sabbath). Bref, un solo comme aurait pu en composer Dimebag Darrell, dont le jeu semble avoir beaucoup inspiré le guitariste de Third Arm. En effet, nombre de riffs de ce disque possèdent cette touche « groovy » bien caractéristique du regretté six-cordiste. Quoiqu’il en soit, ces riffs contribuent grandement à accentuer le caractère très entraînant des compos. Sur Jerkoff Earthriders, l’influence de Sepultura – période « Chaos AD » - se fait également un peu ressentir mais c’est surtout le chant qui me fait le plus penser aux brésiliens, le registre vocal d’Etienne étant assez proche de celui de Max Cavalera. En tout cas, c’est peut-être dans ce domaine que le groupe doit le plus progresser : je trouve que l’alliance chant crié/chant parlé sur « The Unbeliever » ne fonctionne pas vraiment et la voix mériterait souvent d’être un peu plus intelligible. Bon, pour leur défense, la voix reste certainement l’instrument le plus difficile à maîtriser et donc à enregistrer, d’autant plus lorsqu’on s’autoproduit avec du temps et des moyens limités. Il convient cependant de souligner que la basse tire assez bien son épingle du jeu dans le mixage, ce qui est rarement le cas dans le cadre de démos autoproduites.

Enfin, c’est à Hate My Third Song (contraction de Hate Song et de Use My Third Arm) que revient la tâche de clore ce disque. Le pari du groupe est osé : inclure un break lent et lourd d’une chanson de Pantera au beau milieu d’un morceau Thrash fougueux de The Haunted. La formation s’en sort remarquablement, la prestation des musicens étant convaincante et les deux parties s’imbriquant parfaitement l’une dans l’autre. Ce medley/reprise permet en tout cas d’achever la démo comme elle avait commencé : sur les chapeaux de roues.

Au final, même si Third Arm gagnerait peut-être, avec le temps, à se démarquer plus nettement de ses influences principales, on soulignera l’aspect très attractif des compos qui sont de véritables invitations à agiter la crinière (ou se démettre la nuque si on a les cheveux courts). Nul doute que ces morceaux doivent en tout cas très bien passer le cap de la scène. Reste à confirmer ces qualités de composition dans la prochaine démo que le groupe compte enregistrer très bientôt, avec, espérons le, de meilleures conditions sonores.

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