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V:28 - VioLution

Chronique

V:28 VioLution
« V:28.
- Touché! Ah le salaud, il a coulé mon porte-avion … »


Il est certain que sur le morne océan de V:28, il ne reste plus guère âme qui vive. Peut-être quelques vaisseaux fantômes futuristes, quelques carcasses de supertankers échoués en eaux mazoutées, ou encore quelques canots de sauvetage abandonnés par des équipages en déroute … Car V:28 est le nom de la bombe qui a tué le dernier être humain. Si si. Et son pendant musical est l'hymne funeste accompagnant les discours d'un prédicateur de l'Apocalypse qui continue de dispenser ses harangues enflammées de par des terres dévastées, parcourues par d'incessantes bourrasques charriant sable et cendres (Laurent Michelland, sors de cette chronique, je te l'ordonne!).

« VioLution » est donc le dernier épisode d'un triptyque apocalyptique au sein duquel V:28 nous décrit avec une impressionnante puissance évocatrice un monde agonisant. Afin de donner corps à sa vision désabusée et nihiliste, le groupe pratique un black atmosphérique et doomy gorgé de mélodies hypnotisantes et d'une aura subtilement indus. Bon, essayons tout de même de raison garder: la difficulté avec ce genre d'album, c'est d'arriver à trouver les bons mots tout en ne tombant pas dans le travers systématique de descriptions ampoulées « à la Lolo Michelland » de tableaux de fin du monde. Et dieu sait qu'il est facile de se laisser aller à ce genre de dérives tant les ambiances majestueuses et les tristes mais superbes mélodies de cet album portent immanquablement à une mélancolie contemplative mais exaltée …

Le groupe prétend pratiquer un death/black metal industriel. Honnêtement, la partie death metal peut sans doute être trouvée quelque part dans la marmite, m'enfin il faudra vraiment plonger tout au fond pour la dénicher. Plus sérieusement, la musique du groupe est avant tout un black metal dépressif qui se complait dans des mid tempos écrasants, voire des plans carrément doom. Certains passages plus classiques (le début de « Shut It Down ») pourront évoquer le vieil Emperor, tandis que cette forte tendance à développer des mélodies mélancoliques et des atmosphères « épiques » amenées par des claviers discrets et fins pourra également amener à l'esprit les voisins d'Enslaved. La touche electro, quant à elle, est beaucoup plus discrète: elle est perceptible via nombre de samples désincarnés disséminés au sein des morceaux tels des commentaires en direct de l'Armaggedon, mais aussi via les bruitages mécaniques qui peuplent « Exequor » et réapparaissent en toute fin de « When Entropy Decreases ». De façon plus palpable, mais moins fréquente, on a également droit à des passages plus typés, comme cette incursion electro cyber black à 2:07 sur « Pattern Of The Weak », ou ce beat imperceptiblement technoïde à 2:36 sur « Can You See The Light Now? ». Et c'est aussi – voire surtout – la froideur générale de l'ensemble, à laquelle contribuent une BAR expertement programmée et une prod' signée LZR de Red Harvest, qui justifie cette lointaine affiliation de V:28 à la scène indus.

Mais ce n'est pas cet aspect de la musique qui procure le plus de sensations fortes. Ces visions grandioses qui peuplent les 3 gros quarts d'heure de « VioLution » sont le résultat d'une maitrise experte des transitions entre atmosphères dépressives et mélodies poignantes, le tout rampant crescendo jusqu'à des apogées musicales amenés tantôt via le renfort d'orchestrations de fort bon goût (sur « When Entropy Decreases »), tantôt en laissant la part belle à des parties plus prog, plus délicates, où l'on peut sentir la patte d'un Opeth neurasthénique (si je connaissais mieux, il faudrait sans doute que je cite plutôt Anathema, ou Katatonia. Jugez par vous-mêmes en laissant trainer votre oreille vers 1:36 sur « Shut It Down », ou tout du long de « The Absolute », où Garm – de Ulver et Arcturus – joue du magnétisme de sa voix claire). Chaque morceau comporte son lot de mélodies d'exception et d'atmosphères transcendantes, fruit d'une fructueuse collaboration entre des guitares mesurées et un clavier discret mais bien présent. La palme reviendra quand même à « Desert Generator » et son démarrage en fanfare, à « Pattern of the Weak » qui s'extrait de l'enfer cybernétique à 2:55 en une puissante libération lumineuse, au final grandiose de « Shut It Down » et évidemment à l'oraison funèbre finale de « When Entropy Decreases ».

A travers une collection de tableaux définitivement sombres mais terriblement beaux, V:28 use d'un charme hypnotisant et déploie des trésors de velours métallique afin de transformer sa vision nihiliste en un ailleurs attirant, un univers dans lequel l'auditeur a envie de se lover pour tout oublier (Ah, la fin de « Surrender to Oblivion » …), comme au fond d'une couette, dans le lit solitaire d'un abri anti-atomique. Une écoute en immersion de « VioLution » vous fera connaître l'expérience de l'abandon définitif mais extatique, tel celui qui pousse Jean-Marc Barr à s'enfoncer, de nuit et à tout jamais, dans les ténèbres des grands fonds … (Mais il est encore là! Vade retro L.M.!) Dépression, black metal, doom: tout semblait réuni pour que ce CD m'insupporte… Et c'est pourtant tout le contraire qui s'est produit. V:28: chroniqueur touché, et coulé …

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V:28
Black atmosphérique et futuriste
2007 - Vendlus Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.5/10
Webzines : (11)  7.95/10

plus d'infos sur
V:28
V:28
Black atmosphérique et futuriste - 2002 † 2008 - Norvège
  

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Shut It Down
Shut It Down
V:28

Extrait de "VioLution"
  

tracklist
01.   Exequor
02.   Shut It Down
03.   The Absolute
04.   Pattern Of The Weak
05.   Surrender To Oblivion
06.   World Wide Bombing Day
07.   Desert Generator
08.   Can You See The Light Now?
09.   When Entropy Decreases

Durée : 47:24

line up
parution
19 Novembre 2007

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