Cemetary - Godless Beauty
Chronique
Cemetary Godless Beauty
Quel virage ! A la manière d'un Tiamat, en à peine un an le père Mathias Lodmalm va délaisser son death metal poisseux au possible au profit d'un doom/gothique annonçant la future tournure de Cemetary. Le guitariste fondateur Christian Saarinen quitte ainsi l'aventure, préférant continuer dans cette nouvelle vague extrême suédoise (nous sommes en 1993) avec le malheureux (mais récemment ressuscité) Evocation. Un certain Anton Hedberg ira le remplacer, point anecdotique quand on sait qu'une fois encore Lodmalm a entièrement composé l'album. Pourquoi ne pas avoir laissé la chronique de ce
Godless Beauty à mon collègue Dead me direz-vous ? La bande n'abandonne pas pour autant entièrement ses racines death et cette mixture avec le futur Cemetary n'est pas franchement déplaisante. Pas de Necrolord (mon dieu cet artwork…) au rendez-vous pour le coup, mais les Suédois retournent tout de même chez Toto Skogsberg dans son Sunlight Studio (ouf) !
Contrairement à la musique plutôt avant-gardiste de Tiamat, Cemetary attaque les esgourdes dès la première écoute sur des structures de compositions binaires et aux refrains ainsi qu'aux mélodies simples… Mais totalement imparables ! Une sensation de déjà-vu sur Black Mark : qui a dit Edge Of Sanity ? Certainement parmi les plus gros tubes de cette année 1993 : l'enchaînement « The Serpent's Kiss » (ou « LE » riff crucificateur) - « And Julie Is No More » (mais sortez moi ce refrain de ma tête !) ou encore « Chain » ne devraient faire qu'une bouchée de vos pauvres oreilles sous acouphènes ! Mathias n'hésite pas comme sur
An Evil Shade Of Grey à mélanger les gros riffs « made in Sunlight Studio » avec des expérimentations en tout genre (samples, effets sous stupéfiants, breaks bizarroïdes…) sauf qu'ici la sauce prend ! Les compositions sont nettement plus fluides, plus riches et surtout accrocheuses. Ces moult contrastes savoureux donnent un cachet des plus délectables à la chose (« Adrift In Scarlet Twilight » et son break oriental déjanté en haut de la pile).
On remarquera ainsi un Lodmalm se lâchant plus à la guitare, outre ses délires éparpillés, le bonhomme proposera quelques passages heavy mélancoliques forts bien fichus (« Sunrise (Never Again) ») rappelant beaucoup ses voisins Finlandais de Sentenced (qui n'ont pas encore muté vers le gothique à l'époque). Suivant ses compositions, son chant reprend essentiellement les bases death lorgnant vers le criard de
An Evil Shade Of Grey, virant parfois très légèrement vers le rock gothique (l'annonce de
Black Vanity). Malgré tout,
Godless Beauty possède malencontreusement ses passages mous et peu inspirés, renégats de la précédente galette (« By My Own Hand » ou « In Black » par exemple). Cemetary touche presque à son style de prédilection.
Les cicatrices death metal doomy de
An Evil Shade Of Grey ne se sont pas entièrement effacées. Mélangées à la transition gothique de Cemetary, ce
Godless Beauty bien trop méconnu (merci Black Mark, Tiamat et cette immonde pochette) offre pourtant une véritable bouffée de fraîcheur dans toute cette masse death metal uniforme. On sent que le groupe n'a pas encore trouvé totalement son style mais arrive à proposer une musique remarquable et à l'atmosphère quasi-unique pour cette époque. Musique qui n'a pris presque aucune ride 16 ans plus tard.
| Mitch 19 Janvier 2010 - 6472 lectures |
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