Mountainwolf - Absinthe Moon
Chronique
Mountainwolf Absinthe Moon
Hé, t'es fan de Stoner ? Tu trouves que la scène actuelle n'est pas super ? Depuis le 23 septembre dernier, il y a un nouveau shérif en ville.
C'est un groupe ricain qui s'appelle MOUNTAINWOLF et leur skeud s'appelle Absinthe Moon. C'est l'un de ces albums de Stoner qui marquent les esprits en faisant du neuf avec du vieux. Oui, le Stoner n'a jamais été un truc très innovant et ce n'est pas la nouveauté que recherchera l'amateur éclairé. C'est comme un bon lit qu'on est content de retrouver après trois semaines de camping : l'oreiller moelleux, la couette épaisse, le matelas qui épouse ton corps et la cuisse tiède de ton conjoint (ou le ronron de ton chat, si t'es du genre célibataire à minet). Tu retrouves ton pageot, t'es aux anges, rien n'a vraiment changé (à part peut-être les draps) mais c'est quand même super bon. Et bien le Stoner, c'est comme ça qu'on le déguste : on retrouve un environnement connu, apprécié et vraiment confortable. Musicalement parlant, cela signifie que les trucs, astuces et gimmick du Stoner ne nous surprennent plus vu que presque tout a été écrit et codifié par les pionniers du genre, mais on prend tout autant de plaisir à déguster un bon vieux MONSTER MAGNET qu'à découvrir la façon dont MOUNTAINWOLF s'est approprié la recette de Dave Wyndorf ("Twst"). Je pourrais faire une autre analogie avec la recette de poule au pot de votre grand mère, mais je pense que vous avez compris où je veux en venir.
Mis à part un artwork étrange qui me fait penser à Bob l'Eponge peint par un drogué, tout est bon dans Absinthe Moon, y compris l'intérieur du digipack, avec une autre illustration bien perchée. Dans les influences évidentes, j'ai cité MONSTER MAGNET mais dans les cousins-voisins d'esprit, on pourrait également évoquer BLACK RAINBOWS. A l'instar du trio Transalpin de Gabriele Fiori, MOUNTAINWOLF allie les longues compos contemplatives et expérimentales ("Aprc", "Absinthe Moon", "Water") et des morceaux plus Rock n'Roll ("Black Lung", "Sex Messiah", "Lord Reekis"), enfin, du Rock qui prend ses aises, car à l'exception de "Black Lung", le répertoire du gang n'est constitué que de pistes de plus de cinq minutes. Mais durée mise à part, il y a bien une alternance salvatrice (peut-être empruntée à KYUSS) entre du brutal terre à terre et de l'expérimental évaporé. Il y a aussi des compos psychédéliques bourrées d'effets de pédales de derrière les fagots, le genre qui fait se demander si les gars jouent bien de la guitare, comme chez GLOWSUN (tout particulièrement sur "Water"). Si la recette donne parfois l'impression de tourner en boucle autour d'un même riff pour en explorer toutes les subtilités ("Water" (encore!)), le gang évite en général le piège de la complaisance et ses chansons ont beau être longues, elles sont suffisamment variées (les unes par rapport aux autres) et variantes (au sein d'un même morceau) pour éviter l'endormissement. Et puis les gars touchent vraiment leur bille, ce qu'une prod et un mixage organiques font bien ressentir.
D'habitude je ne fais pas trop de name dropping mais en l'espèce, le sujet s'y prête bien et ça me permet de rebondir avec mon intro : MOUNTAINWOLF n'a pas inventé un nouveau genre de Stoner mais ils reprennent les recettes de leurs confrères, les ajustent à leur univers et sortent quelque chose de cool, immersif et addictif.
| rivax 25 Septembre 2017 - 958 lectures |
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