Vulture Industries - The Tower
Chronique
Vulture Industries The Tower
Il y a des injustices, à tout le moins des oublis, qu'il convient de réparer, à grands coups de plume s'il le faut. Dans le courant de l'été 2020, les membres de l'équipe de Thrashocore établissent leur bilan de la décennie 2010 : l'exercice, très subjectif, tournait parfois au casse-tête, souvent au crève-cœur, et pourtant pour quelques rares albums, ce fut l'évidence, en tout cas pour moi ! The Tower en fait partie.
VULTURE INDUSTRIES et moi, c'est l'histoire d'un coup de foudre immédiat, autour de leur troisième album, The Tower donc, sorti en 2013 chez Season of Mist. Les années passent et la flamme reste intacte. Je vois d'ici quelques haussements de sourcil ou quelques froncements de nez. Les Norvégiens, originaires de la très Black Metal ville de Bergen, sont catalogués Avant-garde/Progressif Metal, tout comme leurs proches cousins musicaux d'Oslo ARCTURUS, et je vous l'accorde, ce genre de qualificatif peut être synonyme de fourre-tout indigeste et/ou de branlette intellectuelle vaniteuse...
Mais VULTURE INDUSTRIES, c'est tout sauf ça, VULTURE INDUSTRIES, c'est un amour inconditionnel de la Musique avec un grand M et de ses instruments, tout le monde est convié à la fête des fous que n'aurait pas reniée Quasimodo au sommet de sa propre tour : tambourin, claviers et même les cuivres côtoient les guitares saturées et une clinquante basse, tantôt jazzy, tantôt plus agressive.
The Tower, c'est un format généreux de plus d'une heure que l'on ne voit pas passer, attisant la gourmandise, avec dix titres dont chacun semble être une histoire à part entière, bourré de charmes auxquels il est difficile de résister : les compositions ultra léchées fourmillent d'idées géniales et foutraques à la fois, d'infimes détails qui tuent et pourtant l'ensemble reste d'une homogénéité exemplaire.
Amatrice de folie douce et de sombres bizarreries, il ne m'est pas possible de ne pas succomber aux vocalises de Bjørnar Nilsen, ce front-man habité, tour à tour crooner séducteur, prédicateur menaçant ou encore dément aux abois : il régale de sa large palette vocale et de son incroyable capacité d'interprétation, au sens littéral du terme. Le bonhomme est un concurrent sérieux au demi Dieu Mike Patton dans mon Panthéon, c'est dire !
A chaque écoute, les Norvégiens me transportent au sommet de cette fameuse Tour, mais quelle est-elle ? Tour d'Argent : mets rare et raffiné ? Il y a un peu de ça, oui ! Tour Montparnasse : vertigineuse et imposante ? Evidemment ! Tour de Pise : tordue mais si belle ? Assurément ! Tour Eiffel : symbole de prouesse métallique ? Sans aucun doute ! Minas Morgul ou Minas Tirith ? Dans une lutte schizophrène, VULTURE INDUSTRIES fait se disputer les Ténèbres, à travers des textes sombres et dérangeants et la Lumière, à travers l'éclatante musique qui les habillent. A chacun de se faire l'arbitre de ce combat très serré.
Par pitié, mon beau Prince, ne viens pas me délivrer ! Pas maintenant, pas encore ! Par les temps qui courent, j'ai besoin de la solidité de ses quatre murs qui m'entourent (ce confinement-là, j'en veux bien !), de la générosité sans égale de ces cinq troubadours fantasques, unis comme un seul homme depuis toujours, de leur jouissive créativité, agissant comme un puissant révélateur de sentiments aussi intenses qu'une saine nostalgie ou, oserais-je le dire ? Qu'une frivole allégresse !
| ERZEWYN 5 Novembre 2020 - 1059 lectures |
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