Dislocation pour l'album "Inexorable Devastation"
Interview
Dislocation pour l'album "Inexorable Devastation" Entretien avec le groupe (2007)
Pouvez-vous revenir sur les origines du groupe et sur votre parcours depuis sa création ?
Nous avons démarré en 1997 sous le nom d'HALLEBARDE. Nous faisions du Death mélodique puis en 2000, nous avons décidé de changer de nom et nous avons opté pour DISLOCATION, qui collait mieux à la musique du groupe, devenue plus brutale. Pendant ces années, nous avons connu la « valse des musiciens » inhérente à toute formation qui débute et cherche un line-up stable.
J'ai cru comprendre (j'espère ne pas dévoiler un secret) que vous allez accueillir un nouveau membre au sein de la formation. Pouvez-vous nous le présenter et nous en dire plus sur les raisons qui ont amené à ce recrutement ?
En effet, Fred a commencé à répéter avec nous et il devrait bientôt être opérationnel pour un concert. Il officiait auparavant au sein de SYRITCHA (Brutal Death) qui a splitté. Ceci a été pour nous l'occasion de l'embaucher : c'est un excellent guitariste et en plus humainement, le courant est très bien passé. Nous songions depuis longtemps à trouver un remplaçant à David (parti en 2003), mais les bons guitaristes de Death ne sont pas légion (eh oui, on ne joue pas du NIRVANA).
Mais pour répondre précisément à ta question, Fred va nous permettre d'étoffer nos prestations « live » et apporter une bonne dose de soli, ce qui est difficile avec une seule guitare. De plus, vu ses capacités, il sera aussi un atout pour la composition de nouveaux morceaux.
Vous avez deux albums à votre actif : l'un éponyme sorti en 2003 et « Inexorable Dévastation » paru deux ans plus tard. Dans ce lapse de temps, le groupe a progressé et acquis plus d'expérience. Selon vous, où se situe l'évolution majeure entre ces deux disques ?
Sans aucun doute le travail au « clic », nous aurions dû nous y mettre avant. C'est un apport indéniable pour la régularité et l'efficacité.
On peut dire que nous avons aussi analysé les points faibles du 1er album et évolué au niveau des compos. En fait, « Dislocation » regroupe des morceaux d'époques différentes : d'ailleurs, on sent bien l'évolution, Invasion et Rébellion étaient les plus récentes et aussi les plus abouties.
« Inexorable Dévastation » est déjà beaucoup plus homogène.
Cela fait un peu plus d'un an et demi maintenant qu' « Inexorable Dévastation » est sorti. Quel bilan pouvez-vous en tirer ? Quel accueil a-t-il reçu de la part des médias spécialisés (presse écrite, webzines) ?
Le bilan est plutôt favorable, les critiques étaient bonnes dans l'ensemble (4 bombes dans METALLIAN par exemple, etc.), à part l'Allemagne où ils n'ont pas l'air d'apprécier notre style. Mais les critiques, lorsqu‘elles sont constructives, font réagir et avancer. Il faut bien se faire rentrer dans le lard de temps en temps, et puis si tout le monde te trouve génial, tu t'endors sur tes lauriers et tu finis par jouer du PLEYMO ! (rires). Je vous rassure, on aura pris notre retraite d'ici là !!!
« Inexorable Dévastation » est sorti sur le label Pro-Pulse, label que vous avez vous-même fondé. Pourquoi ce choix ? Aviez-vous du mal à trouver une signature sur un label établi ou, a contrario, est-ce que cette décision émane d'une volonté forte de gérer vous-même votre musique de A à Z ?
Et bien un peu les deux en fait, après « Dislocation » nous avons eu quelques propositions, mais aucune n'était intéressante. En gros, il fallait d'abord payer et cher, sans avoir la moindre garantie de résultat, à aucun niveau.
Par ailleurs, vu le matériel dont nous disposions déjà, il nous a juste fallu investir davantage. Le savoir-faire de Jeremy en qualité d'ingénieur du son a fait le reste.
C'est surtout pour la distribution que nous aurions besoin d'un label.
Il est important de noter que vous avez enregistré cet album dans vos propres studios (Studio Pro-Pulse). Déjà, je dois vous féliciter, car je trouve la production bien meilleure que sur le précédent disque. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus créatif de cet album : vous composez plutôt chacun de votre côté ou en groupe ? Comment se déroule le travail d'enregistrement ?
Déjà, lorsque tu enregistres ton propre groupe, tu n'es pas pressé par le temps ; tu peux faire davantage de prises et travailler ton son selon ta volonté. Ce qui est impossible quand tu es au Factory Studio à 400 € la journée.
En ce qui concerne la composition des morceaux, Cédric propose en général quelques riffs qui sont ensuite travaillés avec la basse et la batterie. De mon côté, je me charge des paroles . Je fais en sorte qu'elles collent au mieux à la musique. Mais, parfois, le processus est inverse : je propose un texte et ils composent un morceau en fonction.
Si je ne me trompe pas, Pro-Pulse, c'est aussi une association. Quelle est sa vocation ?
En effet, PRO-PULSE a plusieurs vocations :
La production de groupes ;
L'enregistrement de groupes ;
L'organisation de concerts ;
La création de sites internet pour groupes ;
La création de pochettes d'albums, livrets ou divers visuels ;
L'organisation de déplacements pour divers concerts.
Tout ceci à des tarifs raisonnables, pour donner les moyens à tous de faire écouter leur musique.
Voici le lien du site de PRO-PULSE : propulserecords.tk
Vous produisez les albums de formations locales, vous distribuez vos propres disques, vous gérez en même temps une association, et bien entendu, vous répétez, faites vivre en même temps votre groupe, DISLOCATION. Ca représente beaucoup de boulot. Comment arrivez-vous à concilier toutes ces activités avec l'exercice de vos professions respectives car, je suppose que vous ne vivez pas de votre musique) ?
Il est vrai que ce n'est pas simple, il faut jongler avec l'emploi du temps de chacun et les cuites du bassiste (rires). Plus sérieusement, entre les obligations professionnelles, familiales et sportives : on est plutôt bien occupés. C'est pour ça, que dans DISLOCATION, chacun a un domaine d'activité préférentiel mais tout le monde met la main à la pâte. Ce n'est pas une seule personne qui décide et fait tout.
De toute façon, quand on est passionné, on trouve toujours le temps.
Avez-vous commencé la composition du successeur d' « Inexorable Dévastation » ? Si oui, où en êtes-vous ?
La composition est commencée, nous avons déjà testé quelques morceaux en concert et d'après les réactions : les compositions sonnent plus modernes et techniques, c'est en tout cas ce qu'on nous a dit.
Il faut signaler que ce sera un concept-album d'influence science-fiction.
Vous n'êtes pas hostiles aux expérimentations diverses. On a ainsi pu entendre du violon sur le morceau Rébellion (sur l'album éponyme) ou du didjeridoo sur Goldhorn'hak (« Inexorable Dévastation »). Doit-on s'attendre à d'autres innovations sur votre prochain disque ?
Ce n'est pas impossible mais rien n'est calé pour le moment. Si une idée nous vient, qu'elle peut convenir à tel ou tel morceau, on le fera. Mais le but n'est pas de placer à tout prix un instrument original à chaque album, on a trouvé que ça sonnait bien, c'est tout.
« Inexorable Dévastation » proposait une reprise de Pleasure of Molestation d'HYPOCRISY. Etes-vous fan de ce groupe ? Si oui, je suis sûr que ça fera plaisir à certains de nos lecteurs (rires). Sinon, quelles sont les formations qui vous ont le plus influencés ?
Nous sommes surtout fan des 2 premiers albums : « Penetralia » et « Osculum obscenum » dont est tiré Pleasure of Molestation. A l'époque, c'était l'un des seuls groupes suédois à jouer du métal à l'américaine.
Quant aux formations qui nous ont influencés de près ou de loin : je citerais BRUTALITY, CANNIBAL CORPSE, PANTERA, MASSACRA, MALEVOLENT CREATION, MORBID ANGEL, GRAVE, SUFFOCATION, … Pour les groupes plus récents, il y a CRYPTOPSY, ZYKLON, OBSCENITY, ABORTED, PANZERCHRIST, etc.
Est-ce que le prochain disque contiendra une reprise ?
Et bien non, comme je le disais sur une question précédente, ce sera un concept-album et une reprise s'intègrerait mal à l'ensemble.
Rares sont les groupes français qui décident de chanter dans leur langue natale. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
C'est d'abord dans le but d'être compris et lu par un maximum de gens (on vend principalement en France pour le moment). C'est aussi plus facile de faire passer des émotions dans ta langue natale. De plus, le chant sonne plus agressif qu'avec l'anglais (les R par exemple). En fait, certains groupes chantent en anglais uniquement pour masquer la pauvreté ou l'absence de paroles et faire du yaourt.
Pour nous, les paroles sont primordiales. Nous sommes fans de CANNIBAL CORPSE musicalement mais les textes sont ridicules. D'ailleurs, nos paroles figurent toujours intégralement dans le livret.
Vous vous êtes produits live aux côtés de groupes reconnus tels que EDGE OF SANITY, LOUDBLAST et MISANTHROPE. Avez-vous tiré des expériences de ces rencontres ? L'une d'entre elles vous a-t-elle plus marqués que les autres ?
En fait, c'est David (notre ancien guitariste) qui a joué avec EDGE OF SANITY et LOUDBLAST. Quant à nous, notre « Coopé » avec MISANTHROPE s'est très bien passée et reste un excellent souvenir.
J-B. Boitel a particulièrement apprécié notre tireuse à bière, …
Cette interview est destinée à être intégrée au sein d'un dossier spécial « scène métal - hardcore auvergnate », dans lequel une large place est laissée aux formations dites de métal extrême (ANTRUM MORTIS, GERGOVIA, ASTAROTH, EXHAUST, APHELION, ABCEST, MORPHOSS et donc DISLOCATION). Je voudrais avoir votre point de vue sur cette scène locale. Y a t-il des groupes que vous appréciez plus particulièrement ? Vous sentez-vous proches de certains ?
Et bien, les groupes que tu as cité sont performants dans leur style. Mais c'est avec MORPHOSS que nous avons le plus de liens car leur chanteur Fab est un copain de longue date.
Nous sommes également proches d'EXHORT (ex ASMO) aussi bien humainement que musicalement. Tu as oublié de les citer mais ils sont de retour après deux ans d'absence. C'est le groupe de métal extrême en activité le plus ancien de Clermont, après nous.
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Tourner un maximum, continuer à faire des concerts (boire des litres de bière), partager l'affiche avec de gros groupes et faire écouter notre musique à un maximum de monde !!!
Y a t-il un sujet que vous auriez aimé aborder et que j'aurais oublié ? Je vous laisse le mot de la fin.
Oui : pour nous, le métal n'est pas une compétition, c'est l'éclate et la convivialité. Certains devraient dégonfler un peu du bulbe, ce n'est que de la musique.
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