Quand j'ai répondu présent à la proposition de Alex du label Deadlight Entertainment d'interviewer les Lyonnais de Cult of Occult, je ne m'attendais pas à avoir des réponses particulièrement sérieuses ou polies. En effet, quiconque aura fait une recherche rapide sur Google verra que le groupe est amateur du trollage en règle. Et pourtant, surprise ! C'est dans un ton particulièrement effacé que répond le groupe à mes questions, un ton mi-blasé, mi-méprisant, loin de tout le cirque habituel de la promotion et des réponses emballées pour plaire. Inattendu donc, mais finalement à l'image de leur musique. Interview « Doomier Than Thou ».Bonjour ! On va zapper la traditionnelle question sur qui vous êtes (je le fais pour vous : vous êtes français, jouez du sludge / doom et avez sorti votre meilleur album en date en 2015 avec Five Degrees of Insanity) pour tailler directement dans le vif. D'abord, comment vous êtes-vous rencontrés ? Vous vous connaissiez auparavant ou l'un de vous a balancé un message sur un forum type rencontreslentesmaisbrutales.com avec comme message « recherche personnes intéressées pour faire des morceaux de 15 minutes avec trois riffs » ?
On est pas vraiment du style forum : « salut les copains, on cherche un copain pour faire de la musique avec nous et s'éclater comme des fous ! » On a dû se rencontrer autour d'une flaque de gerbe, de pisse ou de sang et dents cassées.
Votre dernier album m'a impressionné. Vous utilisez sur votre Bandcamp la phrase clichée « C'est notre disque le plus extrême » pour le décrire et je n'ai rien à y redire : il est effectivement plus extrême, tout en me paraissant plus travaillé, construit, que ses prédécesseurs. Était-ce l'idée de départ ? Aviez-vous une idée précise de comment l'album succédant à Hic Est Domus Diaboli devait être ?
On a juste fait ce qu'on sait faire le mieux, s'enfermer dans notre local de répèt, boire, boire, boire, boire, jouer des trucs très lents et très forts en essayant d'y instiller toute la haine possible. Visiblement, le message est passé.
Comment vous est venu le concept derrière l'album (présentant cinq formes de folie : l'alcoolisme, le nihilisme, la misanthropie, la pathologie et le satanisme) ? Ce dernier a visiblement influencé les paroles et compositions de votre dernier album. Agencer tout ça a dû être un casse-tête, non ?
Non, pas du tout, ça nous a semblé très naturel. Le concept ? Je ne sais pas, c'est comme ça, ça nous ressemble.
L'illustration pour habiller votre dernier album (dans les éditions CD et cassette) est fabuleuse. Comment vous est venue l'idée de contacter sa créatrice, Jeni Fitts ?
En parcourant internet, on est tombé sur le travail de Jeni, elle nous a semblé être la meilleure pour mettre en image ce qu'on a voulu mettre en musique.
Comment se passe la relation avec Deadlight Entertainment ? Vous étiez auparavant signés chez Total Rust, label de référence pour le doom, sludge et autres atrocités. Pourquoi avoir changé de label ?
Ça se passe très bien, Deadlight est un label qui n'en est pas à sa première prod et qui sait comment mettre en avant ses groupes, c'est appréciable. Pourquoi avoir changé de label ? Parce qu'il nous a paru important de travailler avec de nouvelles personnes, peut-être toucher un autre public. Plein de labels ont produit cet album sur tous les médias possibles et imaginables (Deadlight, Vendetta, Breathe Plastic, Denses, Hellas, Cold Dark Matter, Exalted Woe). J'imagine que c'est plus efficace de faire travailler beaucoup de gens sur une chose bien spécifique qu'un seul label sur tous les supports.
Cult of Occult est un peu à-part dans la scène française. Certes, on compte quelques formations plus ou moins anciennes œuvrant dans des styles lents et lourds dans le pays mais l’extrémisme de votre musique fait que j'ai du mal à vous mettre dans une case particulière, même l'amateur de doom et sludge pouvant être rebuté par votre musique. Y a-t-il un ou des groupes en France (ou d'ailleurs) dont vous vous sentez proches ? Je pense à Funeralium ou encore les petits nouveaux de Deveikuth dont vous semblez partager quelques points communs par exemple...
On se sent assez proches de Deveikuth oui. Sinon, en France, pas tellement. À l'étranger, on se sent assez proches de groupes comme Grey Widow, Grim Van Doom, Ortega ou Primitive Man. Et puis certainement d'autres.
Le fait que la France ne soit pas forcément une terre fameuse pour les musiques lentes complique-t-il les choses pour vous quand il s'agit de tourner (affluence à vos concerts, trouver des dates où jouer) ?
Oui, jouer en France c'est compliqué, c'est un peu con, mais bon, on joue ailleurs et c'est très bien.
Cult of Occult possède une réputation un peu sulfureuse, lors de concerts (j'ai le souvenir de votre prestation au Yell Fest de 2013 où le chanteur donnait des coups de pieds de micro à un mec un peu trop éméché) ou en dehors (combien de fois ai-je entendu que vous étiez un groupe de – au choix – connards/merde/provocateurs ?). De plus, vous semblez aimer cultiver le mystère (noms des membres inconnus) malgré une forte présence sur les réseaux sociaux. Est-ce un choix assumé ou cette image ne vous pèse pas un peu à la longue ?
On se tape totalement de ce que les gens pensent de nous.
Puisqu'on est dans les ragots, pouvez-vous apporter des précisions sur cette histoire entre Indian et vous (prenant apparemment base sur une tournée commune où les choses ne seraient pas bien passées entre les deux groupes) ?
Pas vraiment. Ce groupe a splitté de toute façon.
Vous aimez la bière. Beaucoup. La brasserie Platypus a d'ailleurs créé votre propre bière intitulée Nine Degrees of Insanity en référence à votre dernier album. D'où vous est venue l'idée ? Quels sont les retours sur cette bière (que je n'ai pas eu l'occasion de goûter pour le moment) ? L'expérience vous a-t-elle plus au point d'envisager de la répéter dans le futur ?
Comment nous est venue l'idée ? Évidemment en buvant. À part faire de la musique trop lente et trop forte, ce qu'on préfère c'est boire, alors l'idée est venue toute seule j'imagine.
Ces questions étaient chiantes. En voici d'autres chiantes et encore moins recherchées : Pensez-vous déjà de la suite à apporter à Five Degress of Insanity ? Quelle est la prochaine étape pour Cult of Occult ?
L'album est sorti, la suite, on est déjà dedans. Je ne sais pas ce que c'est des étapes, on va juste continuer à faire ce qu'on fait.
Le mot de la fin est pour vous !
D'accord.
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