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Paradise Lost + Eyes Of Eden + Neurosonic

Live report

Paradise Lost + Eyes Of Eden + Neurosonic Le 14 Septembre 2007 à Lyon, France (Transbordeur)
Set List PARADISE LOST :

- The Enemy
- Gothic
- Ash and Debris
- No Celebration
- So much is Lost
- Pity the Sadness
- Praise lamented Shade
- Enchantment
- Requiem
- Grey
- As I Die
- Unreachable
- One Second
------------------------
- Never for the Damned
- Over the Madness
- Erased
- Say just Words


En ce 15 septembre, le soleil était au beau fixe pour une soirée qui ne fut pourtant pas placée sous le signe de la samba et des cocotiers. Les Anglais de PARADISE LOST, groupe dont je suis fanatiquement la carrière depuis leur chef d'œuvre de 1997 « One Second », faisaient en effet une escale exceptionnelle à Lyon, presque 10 ans après leur dernier passage ici semble-t-il. Annoncé initialement dans un package très attractif (PAIN et SWALLOW THE SUN), c'est quelques jours avant le concert que la déconvenue se fit sentir, lorsque EYES OF EDEN et NEUROSONIC remplacèrent au pied levé les noms précités. Des noms inconnus, qu'à l'écoute des My Space respectifs il était bien difficile de réellement apprécier leur venue de dernière minute…

Qu'à cela ne tienne, le maître ce soir là était bel et bien le combo Anglais, le reste n'étant que du hors d'œuvre. Arrivé avec la fine équipe un peu trop tard pour voir NEUROSONIC (et n'ayant rien loupé visiblement), c'est EYES OF EDEN qui nous ouvre la soirée, avec un métal gothique à chanteuse très convenu et insipide. Leur seule particularité à mes yeux, réalisée le lendemain en faisant un tour à Gibert, est que le guitariste et producteur d'EYES OF EDEN n'est autre que Waldemar Sorychta, éminent producteur (TIAMAT, SENTENCED, PARADISE LOST) et guitariste émérite (GRIP INC.). Je ne l'avais pas reconnu sur scène la veille, bien que ses quelques solis aient montrés qu'on n'avait pas affaire à un débutant ; mais les riffs plombés joués ce soir là ne me donneront pas envie de me pencher davantage sur EYES OF EDEN, leur coté trop bateau n'étant véritablement pas ma tasse de thé. Et c'est sans parler du chant à la justesse très variable assurée par une blonde un peu boulotte, qui n'améliora pas l'effet du groupe ce soir. On leur accordera cependant un peu de mansuétude, car c'était leur première tournée, obtenue sans doute grâce aux liens unissant Waldemar et les membres de PARADISE LOST (dont il a produit l'album éponyme).

Mais tout cela n'était qu'une infime mise en bouche, un simple moyen de s'éveiller péniblement à la musique, avant d'appréhender le groupe phare de la soirée : ouvrant sur les coups de 22h le show avec le single « The Enemy » issue du dernier album, PARADISE LOST aura eu la volonté d'aligner les tubes pendant une petite heure et vingt minutes, rétrospective non exhaustive (car bien trop courte et pêchant d'un manque total de titres d' « Icon », même s'il n'est pas mon album préféré loin s'en faut) d'une carrière devenue très conséquente. Le public Lyonnais semble réagir en masse, malgré une affluence tout juste correcte (c'est la grande salle qui est utilisée, mais dans sa plus petite configuration), aux odes à la mélancolie du combo Anglais. J'aurais aimé de mon coté pouvoir apprécier autant le concert, ayant attendu pendant des années cet événement : cependant, un certain nombre de problèmes techniques m'ont véritablement gâches la soirée. Comment apprécier au mieux la musique lancinante des Anglais, quand la guitare principale de Gregor Mackintosh est couverte par le son de batterie 50% du temps (chose flagrante sur le somptueux solo d' « Over the Madness », d'où la magie n'a pas pu s'exprimer de ce fait), lui qui anime la plupart des titres de PL par ses mélodies simples et délicates ? Et le même défaut s'est retrouvé dans la prestation de Nick Holmes, qui semblait ailleurs (je suppose que le personnage veut ça), et qui susurrait dans le micro plus qu'il ne chantait, résultant en ce qu'on entendait son chant que lorsque le sieur daignait pousser un peu sur ses cordes vocales… Je veux bien comprendre qu'il s'économise, mais si c'est pour rater un refrain sur deux c'est très regrettable… Et la nouvelle interprétation qu'il a donné au refrain de « No Celebration » m'a totalement laissé sur le coté de la route, car je n'y retrouvais aucunement la puissante désillusion et le cynisme exprimée dans la version studio… Je regrette également l'absence de chant death sur « Gothic », je sais que Nick Holmes a renié il y a bien longtemps cette partie de leur carrière, mais le titre en chant clair n'avait pas grand-chose de magique, contrairement au titre original…

Au rayon des choses positives, il faut avouer que j'ai quand même ressenti quelques frissons : « So Much Is Lost », seule transfuge de l'époque new-wave du groupe, est étonnamment bien passée sur scène ; « In Requiem », à mon sens le meilleur titre du nouvel album, est si parfait que même mal sonorisée il m'était difficile d'y rester impassible ; et les tubes de « One Second » tel « Say Just Words » et le titre éponyme ne pouvaient passer inaperçus auprès du public. Les deux guitaristes étaient étonnamment et agréablement vivaces, cela contrastait d'autant plus avec Nick et le bassiste qui étaient quasi transparents. Le batteur a un sacré niveau, et a même tenté de chauffer la salle avec succès sur « Say Just Words » il me semble.

Tout n'est donc pas à jeter dans cette soirée, mais je garde un arrière gout d'inachevé sur un concert que j'attendais mine de rien avec une certaine impatience. Le groupe partant sans un mot ou presque sur « Say Just Words », les lumières se rallumant d'office avec une musique suffisamment agressive pour bien signifier qu'il est temps de s'en aller, ce sont les images d'un concert un peu bâclé dont je me souviendrais. Cela n'enlève rien au talent du groupe, dont les compos me feront encore frissonner de longues années encore sur album… mais leur concert ce soir là ne restera pas dans MES annales.

Un grand merci à Henri et Roger de Base Prod

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