Belphegor + Vreid + Emancer + Mithridatic

Qu'est-ce t'a fait ce dimanche ?? J'ai passé la soirée avec Belphegor !

Voila un peu l'ambiance de ce concert qui a failli ne pas avoir lieu du tout et croyez moi ça aurait été bien dommage ! Initialement prévu au CCO de Villeurbanne, le concert a dû être déplacé à la plus modeste salle du Lyon's Hall pouvant accueillir environ 200 personnes car les préventes laissaient présager d'une faible audience pour le European Terror Raid des autrichiens. Bien vu de la part des organisateurs car je pense que nous ne devions pas être plus de cent cinquante spectateurs à s'être déplacé en ce dimanche 10 octobre…c'est à se demander ce que les lyonnais pouvaient bien avoir de mieux à faire ce jour là !

Atmosphère quasi intimiste donc pour commencer la soirée à 19h30 avec Mithridatic jeune groupe stéphanois qui monte sur les planches devant environ une centaine de personnes et délivre un set un peu court mais très efficace. Le combo propose un death metal relativement technique alternant passages rapides et breaks limite atmosphériques aux forts relents d'ange morbide qui aèrent parfaitement les chansons et accentuent les passages brutaux. Les morceaux proposés ce soir sont presque tous issus du prochain album du groupe qui à n'en pas douter sera très intéressant ! Au niveau du son rien à dire tout est très bien équilibré, on entend la basse, le « kick » n'est pas envahissant (tu sais tous ces groupes qui sonnent comme toi quand tu faisais du vélo avec ta chaîne rouillée) et la justesse du son des guitares permet de profiter pleinement des parties les plus techniques interprétées de très belle manière par l'excellent guitariste soliste. Le groupe est un peu réservé quant à son jeu de scène mis à part Guitou au chant qui harangue la foule et provoque ainsi les premières hostilités de la soirée qui ne reprendront qu'avec Belphegor en fin de soirée. Saint-Etienne ouvre donc la marque après seulement vingt cinq minutes de jeu : 1-0.

Une personne pour servir cent cinquante affamés et assoiffés c'est trop peu ! Heureusement que la taille de la salle permet de suivre ce qui se passe sur la scène tout en faisant la queue au bar sinon je n'aurais même pas pris la peine de goûter les norvégiens d'Emancer. Bon mais puisque j'y suis autant essayer de vous décrire un peu ce que j'avale… Le groupe propose une sorte de black progressif teinté de touches indus voire gothiques avec du chant clair féminin… un mélange casse (croûte) gueule qui aura très vite écœuré une bonne partie de l'assistance préférant sortir dehors afin de préserver ses tympans pour l'assaut final.

Ah me voila rassasié (de hot-dog pas de musique) je peux rentrer de nouveau dans la salle et assister à la deuxième vague venue de Norvège pour ce soir j'ai nommé Vreid. Je reprends mes marques en territoire connu avec ce viking black metal que l'on sent influencé par l'époque Windir dans les leads mélodiques (pas étonnant puisque ce sont d'anciens musiciens de ce groupe) mais aussi radicalement (opportuniste ?) différent avec beaucoup de riffs dans une veine plutôt black'n'roll typés Satyricon nouvelle époque. En attendant, tout ça est très bien exécuté et permet de passer un bon moment avec des musiciens qui semblent contents de jouer ici malgré quelques problèmes techniques au niveau du son pour le guitariste soliste notamment. La foule, beaucoup plus nombreuse cette fois-ci, apprécie, headbanging à l'appui, même si c'est avec une certaine retenue, attendant l'arrivée du fantôme autrichien.

Enfin c'est au tour de Belphegor, célèbre groupe de death/black venant d'Autriche, de grimper la scène du Lyon's Hall acclamé par une foule qui lui est déjà acquise quoi qu'il arrive ! Helmuth fidèle à lui-même apparaît aspergé de sang (ou de sirop de framboise je ne saurais dire…) et met de suite le public dans sa poche en leur faisant scander « hell » pendant le 1er morceau que je n'ai pas reconnu d'ailleurs ! Niveau prestance scénique on peut dire que les autrichiens sont de vrais professionnels et je suis un peu soulagé de voir que le groupe semble réellement apprécier jouer dans une si petite salle; Serpenth (bassiste) et le guitariste live reprennent plusieurs fois le célèbre tiré de langue de notre chanteur préféré pendant qu'il répand son discours satanique. Helmuth surprend même l'assistance en riant niaisement dan son micro pour se moquer des quelques trop joyeux spectateurs devant la scène avant d'en rire lui même ! Mais ne vous y trompez pas, leur bonne humeur ne les aura pas empêché de nous délivrer un set brutal (Seyn Todt In Schwartz, Hell's Ambassador, Lucifer Incestus…) mais qui sait aussi se faire plus lent, presque planant des fois et poser une ambiance plus mélancolique (Veneratio Diaboli I am Sin). Seul point noir au tableau pour moi c'est la faiblesse de la caisse claire que l'on peine à entendre par moment mais c'est vraiment pour chipoter. Le public en tout cas est conquis, le pit est bien brutal et en redemande après un set qui semble être trop court ou alors qui est passé trop vite mais les autrichiens ne se font pas prier très longtemps pour revenir clore la soirée avec la puissante Swarm Of Rats qui ferait headbanguer un chauve avec une minerve ! Helmuth prend un dernier bain de foule en jouant presque dans le public comme à plusieurs reprises lors du concert (rappelons que la scène arrive à hauteur de genou et qu'il n'y a rien entre le groupe et le public) et c'est déjà terminé…

Ca change des dimanches après-midi à jouer aux cartes chez mamie c'est moi qui vous l'dit !