Bonecrusher Fest 2011
Live report
Bonecrusher Fest 2011 Dying Fetus + Keep Of Kalessin + Carnifex + Fleshgod Apocalypse + Burning The Masses + Angelus Apatrida
Le 07 Mars 2011 à Paris, France (Trabendo)
Presque trois mois se sont écoulés depuis mon dernier concert, date étonnement lointaine puisque pour une fois ce n'est pas pour des raisons pécuniaires que je me suis privé de ma dose de décibels bi mensuelle mais parce que depuis ce début d'année 2011, très peu d'affiches alléchantes sont passées par la capitale qui est d'habitude plutôt bien servie de ce côté là. Heureusement, le Bonecrusher Fest arrive comme un miracle en cette période de pénurie et parvient à me décider à me bouger enfin le train qui commençait à se greffer à mon canapé après une telle période d'inactivité. « Comme un miracle », j'exagère peut être un peu puisque en réalité sur les six groupes présents ce soir, je n'en connais et apprécie vraiment que deux, à savoir Fleshgod Apocalypse que j'avais vus dans des conditions largement perfectibles en compagnie de Suffocation l'an passé, mais surtout les maîtres de Dying Fetus qu'il me tardait de revoir après la violente baffe que j'avais reçu lors de leur excellente prestation au Summer Breeze 2010. Outre ces deux noms, Angelus Apatrida, Burning The Masses, Carnifex et Keep Of Kalessin sont également de la partie pour ce concert qui se promet d'être aussi virulent que sévèrement burné. Enfin pour être précis, je devrais plutôt parler de concert-goûter puisque c'est tout de même à dix sept heure trente que le Trabendo ouvre ses portes, un coup dur pour une date qui tombe en pleine semaine.
C'est donc un poil déçu que j'arrive à grand peine à dix-huit heure tapante pour me rendre compte qu'en plus de commencer tôt, le premier groupe a démarré son set à l'heure. Je suis donc désolé si quelqu'un tenait à lire le live report de la prestation de Angelus Apatrida, nom qui m'est parfaitement inconnu qui plus est, mais les gaillards quittaient les planches lors de mon arrivée dans l'enceinte de la salle (c'est la faute des types qui m'ont arrêté tous les mètres pour me proposer une place pour Katy Perry au Zénith).
L'ouverture des hostilités se fait donc devant Burning The Masses pour ma part ; ayant déjà assisté à une de leur prestation sur la même date que les italiens de FA, je pensais que le set des cinq Californiens se déroulerait sans grandes surprises mais quelques points sont tout de même venus différencier les deux concerts. Tout d'abord, c'est assez étonné que je ne vois pas débouler Cameron "Big Chocolate" Argon au chant, n'ayant jamais réellement suivi l'actualité du groupe, je ne savais pas qu'il avait été remplacé il y a peu par Brian Kulikoff. Si je n'ai jamais totalement adhéré au personnage de Cameron, il faut bien avouer que ce type peut se vanter de posséder un growl irréprochable et une certaine prestance sur scène, ce qui n'était pas malheureusement pas le cas du nouveau venu qui, malgré une volonté manifeste de provoquer une réaction chez le très maigre public ayant déjà réussi à se libérer, ne m'a pas vraiment impressionné par sa technique vocale. Dès les premiers titres, ses gutturaux hésitants et son chant criard poussif et irritant à la longue n'ont pas vraiment joué en la faveur du groupe. Leur dernier opus Offspring Of Time a largement été mis en avant, cependant les même défauts viennent noircir le bilan, à savoir un fond pas dégueulasse mais des structures souvent bancales et illogiques qui le sont d'autant plus sur scène avec un son pas exceptionnel et notamment une basse qui changera de son tout au long du set : de l'inaudible, aux bruits de frettes, jusqu'au tellement présent qu'il y a un tsunami dans ta bière. Malgré ce problème dommageable, Fred Calderon de Carnifex qui a, pour je ne sais trop quelle raison, remplacé le bassiste original est bien le seul à donner de sa personne et porte presque le show à lui tout seul, d'autant plus que les deux guitaristes ne quittent leur instrument des yeux qu'à de très rares occasions et ne parlons même pas d'un headbang ou d'un déplacement à l'autre bout de la scène ; probablement la faute à un niveau technique encore mal maitrisé. En définitive c'est une prestation décevante que propose Burning The Masses, n'ayant déjà pas été subjugué lors de leur précédent passage et le groupe devant en plus encaisser le départ de son seul membre sachant tenir une scène, le bilan était assez inévitable.
Autre rescapé du Legacy Of Blood Tour, Fleshgod Apocalypse que je regrette de voir aussi bas dans l'affiche investit enfin les planches vers six heure et demie pour un set que j'espère bien plus concluant que le premier qui m'avait plutôt laissé sur ma faim. Malheureusement, avant même d'avoir touché à un instrument, le groupe réalise une entrée largement entachée par les lancements consécutifs de l'intro au piano qui n'aboutissaient sur rien d'autre que de nouvelles séries de tests. Quelques essais plus tard, le cap est enfin passé et là : grosse déception ! C'est tout simplement la première fois que je cherche les guitares dans un mix, "Embodied Deception" ou "In Honour Of Reason" ont beau être des titres terriblement entrainant sur album, on ne peut clairement pas en dire autant de cette entrée en matière. M'étant résolu à n'observer alors que le jeu fantastique de Fransesco Paoli, c'est avec joie que je me suis rendu compte que les ingénieurs du son ont réussi à corriger le tir tout au long du concert. Arborant une nouvelle tenue scénique parfaitement adaptée et originale, le quintette en tenue de soirée déchirée déclenche enfin un réaction du public à partir de l'entraînante reprise de "Blinded By Fear" de At The Gates qui réveillera définitivement les Parisiens qui commençaient à arriver de manière un petit peu plus conséquente. Les musiciens ne jouissent toujours pas d'un son exceptionnel mais font preuve de plus d'énergie que précédemment et reçoivent même un joli mais encore timide retour lors d'un "Thru Our Scars" décoiffant mais entaché d'un chant clair ignoble ou de l'attendu "Requiem In Si Minore". Fort d'un batteur proprement hallucinant et d'une paire de guitaristes virtuoses et d'un vocaliste puissant, Fleshgod Apocalypse a finalement réussi à rattraper un début de set laborieux pour s'en sortir avec les honneurs et sous les applaudissements. Je ne vous cacherais pas que j'ai tout de même eu un peu de peine pour Tommaso Riccardi lorsqu'il nous a avoué que nous étions le meilleur public de la tournée, j'espère franchement que c'était un discours routinier car même si la réponse était là, le public est resté bien amorphe comparé à l'énergie qu'il saura déployer par la suite. Même si il reste à mes yeux un groupe bien plus transcendant sur album que sur scène, Fleshgod Apocalypse à très bien joué son rôle de première partie.
C'est alors au tour de Carnifex de faire son entrée visiblement très attendu par certain, ce qui n'était pas particulièrement mon cas. Passé trois morceaux, mon avis était déjà forgé et bien définitif face à cette prestation tant leur deathcore viril et puissant est incroyablement commun et prévisible, entrainant une lassitude quasi immédiate. Je n'ai pourtant pas une haine particulière envers ce genre mais hormis une poignée de noms, peu de groupes parviennent à me convaincre et ce n'est pas non plus le cas des cinq Californiens. Saluons tout de même l'énergie déployée par Fred Calderon qui, même si les temps de jeu sont court, s'enfile déjà son deuxième live de la soirée, puis de manière plus générale le jeu scénique des autres musiciens qui ont le mérite d'y mettre du cœur et le public répond d'ailleurs à l'appel avec moult circle et autres mosh pits. Ne comptez donc pas sur moi non plus pour cracher gratuitement sur la gueule de ces gars qui ont proposé un set honnête et efficace mais il ne m'enlève pas l'idée que musicalement, un peu de personnalité ne serait pas de refus tant je me suis rendu compte que je connaissais chaque composition, chaque break et chaque mosh part par cœur sans n'y avoir jamais posé une oreille. Carnifex ça rentre dans le tas, ça te donne parfois envie de hocher la tête mais ça reste terriblement prévisible et ennuyant à la longue, à éviter donc si comme moi vous n'êtes pas particulièrement fan du genre.
Il doit être près de vingt heure lorsque le groupe le plus à part de la soirée démarre son set : Keep Of Kalessin. Autant le dire tout de suite, ne connaissant que via un concert vu de loin au Hellfest 2009 et une écoute distraite pas franchement convaincante du petit dernier Reptilian, c'est en total néophyte que j'assiste à ce show assez troublant pour qui n'a pas suivi l'évolution du groupe. De prime abord rebuté par quelques chants clairs irritants et un jeu de scène loin d'être transcendant, le black metal pratiqué sur les premiers titres m'a semblé en occultant les défauts présentés plus haut, plutôt écoutable sans pour autant m'avoir fait sauter au plafond. Puis, le temps d'une paire de morceaux, KoK prend alors une teinte bien plus thrash déstabilisante mais plus entraînante que le reste de la prestation. Puis déjà un peu étonné de la tournure du concert, voilà que c'est désormais une influence presque death metal qui vient planer sur les derniers noms annoncés, notamment au niveau des vocaux. Le groupe quitte les planches devant un public en partie convaincu, me laissant plutôt dans le second camp d'une part pour réel décalage avec le reste de l'affiche puis par manque de repère et d'accroche avec sa musique qui m'a laissé froid la plupart du temps.
Mais c'est maintenant que les choses sérieuses commencent après cette soirée jusqu'ici en demi teinte puisque c'est enfin à Dying Fetus de venir donner sa raclée à un public désormais plus que conséquent et motivé. Presque déjà converti à sa cause avant le début du set, le besoin irrésistible de perdre le contrôle de sa nuque fait son apparition dès les premières notes de "Justifiable Homicide". C'est un fait, Dying Fetus est incontestablement un groupe de scène, devant même en faire rager plus d'un tant il provoque autant d'agitation dans la fosse qu'il n'y en a peu sur scène, mais la magie opère à chaque fois. La setlist résume une fois de plus habilement la discographie de la formation, contentant tout le monde en piochant aussi bien dans les premiers comme dans les derniers albums comme l'illustre l'enchaînement meurtrier de "Intentional Manslaughter" et "Shepherd's Commandment". Plantés derrière leur micro respectif, John Gallagher et Sean Beasley ne communiqueront peut-être pas énormément avec le public, mais le plaisir d'être là et de voir les séquelles que laissent chacun de leur titre se fait constamment ressentir. Trey Williams nous gratifie quant à lui d'un jeu véloce et puissant que certains ne manqueront pas d'applaudir à maintes reprises. Un "Homicidal Retribution" et un "Vengeance Unleashed" terribles plus tard et on peine même à croire que ce sont les mêmes personnes qui peinaient à gratifier comme elle le méritait la prestation de Fleshgod Apocalypse. Des nouveaux "Descend Into Depravity" et "Your Treachery Will Die With You" tirés du dernier album en date, que les fans les plus récents n'ont pas manqué de connaître au classique et toujours dévastateur "One Shot, One Kill", en passant par un "Eviscerated Offspring" old school à souhait, il y en aura définitivement pour touq les goûts mais c'est à l'unisson que le public a hurlé sa hâte à l'annonce du doublet incontournable "Grotesque Impalement" / "Praise The Lord". L'ambiance touche alors à son apogée, le pit devenant même parfois très peu fréquentable, les slams pleuvant de toutes parts et parfois rattrapés : une poignée de minutes d'une intensité peu commune. Le set commence alors à toucher à sa fin après ce moment mémorable, Dying Fetus nous gratifie alors des intemporels et toujours aussi redoutables "Pissing In The Mainstream" et "Kill Your Mother / Rape Your Dog". Quelques remerciements et les musiciens se retirent très rapidement en backstage laissant un peu frustrés quelques fans attendant une poignée de main ou un souvenir de guerre mais ceux qui auront attendu quelques minutes auront eu le privilège de pouvoir discuter avec quelques membres de la plupart des groupes dont Trey Williams descendu se mêler au public.
Une soirée contrastée donc que ce Bonecrusher Fest, avec certes quelques moments de creux pour ma part et des horaires difficilement abordables pour beaucoup mais également quelques passages d'exception que je garderai en mémoire un certain temps. Hormis l'interrogation de la disparition de Annotations Of An Autopsy, remplacé par Burning The Masses, c'est sans réel étonnement que je sors sceptique sur le cas de ces derniers, de Carnifex et Keep Of Kalessin mais c'est surtout encore plus qu'auparavant, à la cause des italiens de Fleshgod Apocalypse et des titans de Dying Fetus que je quitte l'enceinte du Trabendo, très satisfait de ma soirée et déjà dans l'attente de recroiser sur les planches ces deux derniers noms.
| Squirk 12 Mars 2011 - 3970 lectures |
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