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Metal Assault IV

Live report

Metal Assault IV Riot V + Omen + Skyclad + Poltergeist + Jaguar + Funeral Nation + Masters Of Disguise + Speedtrap + Stallion
Le 08 Février 2014 à Würzburg, Allemagne (Posthalle)
C'est en Allemagne que l'on trouve les meilleurs festivals, surtout en matière de heavy metal. Et ce n'est pas cette 4ème édition du Metal Assault qui contredira l'adage. Jugez plutôt: RIOT V pour une tribute au regretté Mark Reale, OMEN qui doit jouer l'intégralité du culte Battle Cry, de même avec JAGUAR et le jouissif Power Games, les papas du folk metal SKYCLAD ou encore MASTERS OF DISGUISE, continuation germanique des excellents Savage Grace. Avouez qu'il y a pire comme affiche! Le Metal Assault n'ayant lieu que sur la journée du samedi, c'était l'occasion de traverser la frontière sans avoir à supplier son patron pour obtenir un bon de sortie. Tous les éléments étaient donc réunis pour que j'assiste à ce mini- festival indoor, à défaut encore une fois d'aller au Keep It True, fest allié incontournable pour tout amateur de vieux heavy/power/speed underground.

Debout donc à 1h du matin samedi pour un départ vers 2h direction Würzburg, ville de taille moyenne de l'extrême ouest de la Bavière. Il faudra patienter plus de 4h pour enfin passer outre-Rhin et profiter des autoroutes teutonnes sans limitation de vitesse. Arrivé en avance et sans encombres vers 9h30, j'en profite pour faire un repérage des lieux. Hôtel, curiosités touristiques et bien sûr la salle de concert. La Posthalle où se déroulera dans quelques heures le Metal Assault est un vieil entrepôt très moche typique de l'Allemagne de l'Est. Clairement, ça ne donne pas envie! Espérons que l'endroit se fasse plus reluisant à l'intérieur. En attendant l'ouverture des portes à 12h et le début des hostilités à 13h, j'ingurgite rapidement un petit hamburger au Pizza Express près de mon hôtel que j'avais repéré sur Google Map. Bon et pas cher et j'ai eu en plus l'occasion de croiser Steve Wittig et Matt Story, respectivement batteur et chanteur d'OMEN en train de tailler le bout de gras avec un couple de fan allemand.

C'est qu'il est déjà l'heure de l'assaut! Retour à la Posthalle où pas mal de métalleux rôdent. On remarque déjà que l'on est au paradis de la veste à patches et des baskets blanches. Une fois pénétré à l'intérieur, ça se confirme, presque tout le monde porte sa veste à patches, on en ferait presque une indigestion! Du coup, je suis bien content de ne pas avoir ramené la mienne pour arborer fièrement les couleurs du Wolf Throne (preuve qu'on sait aussi faire des bons festivals nous les Franzosen!). Première chose qui frappe, la chaleur! La Posthalle est surchauffée et le contraste avec l'air frisquet de l'extérieur est désagréable. Me voilà encore plus satisfait de ne pas m'être encombré de ma old-school demin jacket! La salle est immense et divisée en deux parties. La scène et la fosse à l'avant avec des deux côtés des bars ainsi que des coins restos et des tables pour les "meet and greet" auxquels tous les groupes participeront. L'arrière est réservé pour le "metal market" avec tout un tas de distros de CDs, LPs, t-shirt, blousons et autres accessoires du parfait petit métalleux old-school. Un Tygers Of Pan Tang dans la poche (puis le Divine Incarnation de Supreme Pain à seulement 5€ un peu plus tard dans la soirée) et je me dirige vers la scène quand les lumières s'éteignent pour accueillir le 1er groupe du festival.

Il s'agit de STALLION, jeune formation allemande tout juste née, qui a la lourde tâche d'ouvrir le festival devant un parterre clairsemé, effet accentué par les dimensions impressionnantes de la salle. Une tâche que le combo accomplira de belle façon pendant 35 minutes avec son vieux heavy efficace entre inclinaisons hard rock et élans speed. On pense à un mélange de Judas Priest et d'Accept avec une bonne voix à la Blackie Lawless de WASP. Comme beaucoup, STALLION n'a rien inventé mais fait plutôt bien les choses grâce à des morceaux catchy bénéficiant d'un très bon son bien équilibré, des solos convaincants et un jeu de scène dynamique de la part des musiciens, notamment le chanteur que je n'ai pu m'empêcher de comparer à une sorte de Gérard Jugnot en plus jeune portant une perruque eighties, du maquillage, et un futal moulant coloré rappelant les visuels de Tokyo Blade! Cocasse! Quoiqu'il en soit le bonhomme assure son rôle de frontman comme un chef. Les Allemands ont fait honneur à leur dernier EP Mounting The World auto-produit mais remarqué, en le jouant en intégralité, dont "Give It To Me" qui sonne comme une reprise avec ce riff principal qui semble familier, la reprise, pour de vrai celle-là, de Rock Goddess "Heavy Metal Rock´n Roll" qui résume bien le groupe, l'efficace "Canadian Steele" réservé pour le final et un "Shadow Run" endiablé. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus botté chez STALLION. Ok, les mid-tempos font bien travailler les cervicales, on se dandine dessus avec plaisir, mais quand le combo accélère, trop peu souvent malheureusement, ça rend dingue! J'ai presque envie de leur dire de faire du pur speed!

Tracklist STALLION:

Wild Stallions
Killing Time
The Right One
Bill To Pay
Shadow Run
Give It To Me
Watch Out
Heavy Metal Rock'n Roll (Rock Goddess cover)
Canadian Steele


Ce que n'est pas loin de faire SPEEDTRAP, d'où le nom. Je n'avais jamais vraiment écouté les Finlandais mais la plupart des spectateurs avaient l'air de bien les connaître. Le groupe, que je vois en effet souvent cité quand on parle de revival underground qui tue, était ainsi attendu par une bonne partie du public. Le son se fait plus brouillon que pour STALLION mais j'apprécie tout de même la première partie du set. Là encore rien d'original, SPEEDTRAP c'est du Motörhead en plus bourrin et rapide, donc une sorte de speed/heavy rock 'n roll mais avec une voix aigue. Exciter vient aussi à l'esprit. Le chanteur attire mon attention, comme pour STALLION mais pour une tout autre raison. Celui-ci a plutôt un look de death metalleux cheveux très longs-grosse barbe, et c'est surprenant de l'entendre nous sortir ce genre de vocalises! Cela dit, son timbre devient vite énervant car très répétitif. Tout comme la musique, jouée toujours sur le même rythme. C'est bien de jouer vite mais encore faut-il que les riffs soient d'enfer et les lignes de chant intéressantes. Or, je n'ai pas été subjugué par le feeling du quatuor qui nous a joué quasiment en entier son 1er full-length Powerdose sorti l'été dernier chez les bien connus Svart Records. Sympathique un quart d'heure puis on s'ennuie pas mal en attendant la fin.

Setlist SPEEDTRAP:

Redemption Of Might
Take Their Lives
Out Of Time, Out Of Line
Ready To Strike
No Sympathy
Midnight Rough Ride
Out For Your Blood
Powerdose


Le groupe suivant promettait un show bien meilleur. J'attendais d'ailleurs de pied ferme MASTERS OF DISGUISE, parmi les 4 formations présentes qui m'ont motivé à me déplacer. Pour ceux n'en ayant eu vent, MASTERS OF DISGUISE a été fondé récemment par des membres du dernier line-up live de Savage Grace (d'où le gros clin d'œil du patronyme) qui avait fait une tournée européenne il y a quelques années. Le combo a sorti fin 2013 son 1er full-length Back With A Vengeance chez Limb Music. Un très bon album de power/speed dans la droite lignée de ce que proposait le combo culte américain. J'étais donc impatient de voir si la formation allait pouvoir transmettre la même énergie sur scène et rendre un bel hommage au vieux groupe de Chris Logue. Le décor présente déjà bien avec des panneaux illustrés du visuel de l'EP Knutson's Return et sa tête de mort coiffée d'un casque de moto de police sous laquelle matraques et menottes remplacent les habituelles haches et épées. Excellent! Pendant l'introduction, un mec déguisé en flic genre Chips mais version gros pervers à moustache viendra menacer le public avec sa matraque. Il restera sur le côté de la scène presque tout le concert puis reviendra pousser le tribute au Master Of Disguise de Savage Grace encore plus loin en attachant à la batterie une pauvre victime qu'il fera mine de déshabiller à l'aide de sa matraque. Énorme, on se croirait dans un bis sadique et malsain même si la scène na va pas très loin! Sinon, il y a quand même eu de la musique. C'était même la meilleure partie. MASTERS OF DISGUISE aura le droit à un son excellent pour nous jouer eux aussi la quasi intégralité de son album Back With A Vengeance dont seul "Liar" et "The Templars' Gold" se verront mis de côté. Le quintette teuton n'a pas à rougir de ces nouveaux morceaux très convaincants aussi bien sur album que sur les planches. Ça joue bien (rha ces riffs véloces, ces rythmiques enlevées, ces solos jouissifs!), le groupe a une bonne présence sur scène, prend du plaisir à jouer et le chanteur beau gosse au look de biker assure parfaitement ses excellentes lignes de chant. Bref, tout est réuni pour passer un bon moment. Le public se montre cependant moins réceptif que lors de SPEEDTRAP, sans doute parce que MASTERS OF DISGUISE manque encore de visibilité, même dans son pays. Moins réceptif SAUF lorsque les Allemands, comme on s'en doutait, reprennent du Savage Grace. Là, les spectateurs se réveillent! "Scepters Of Deceit" d'abord, qui figure déjà sur Back With A Vengeance, puis "Sins Of The Damned" et l'hymne "Bound To Be Free" sur lequel un autre batteur viendra s'asseoir derrière les fûts (apparemment le batteur régulier du groupe, ne me demandez pas qui tapaient les tambourins tout du long dans ce cas!) pour un final exquis! Le meilleur show de la soirée pour le moment!

Setlist MASTERS OF DISGUISE:

Back With A Vengeance
Never Surrender
The Omen
Scepters Of Deceit (Savage Grace cover)
Alliance
Sons Of The Doomed
Into The Unknown
Sins Of The Damned (Savage Grace cover)
For Now And All Time (Knutson's Return)
Bound To Be Free (Savage Grace cover)


Quel contraste avec celui de FUNERAL NATION un quart d'heure plus tard! Le combo de Chicago faisait il est vrai un peu intrus sur l'affiche avec son death/thrash Satan. Du coup, pas grand monde devant la scène quand les Américains débutent leur gig sur le morceau titre de leur unique full-length After The Battle. Et pas beaucoup plus après d'ailleurs! Est-ce la raison pour laquelle le groupe semblait se forcer à jouer? Ces vétérans ont-ils été déçu du peu d'enthousiasme pour leur musique? Je peux comprendre la déception d'avoir fait un long voyage pour si peu de personnes mais il faut bien comprendre que FUNERAL NATION n'est pas très connu et n'a jamais été plus qu'un énième groupe de seconde voire troisième zone. Ce n'est donc pas dans un fest de heavy que les Ricains allaient trouver beaucoup de fans. Ils n'ont en tout cas pas essayé de s'en faire des nouveaux avec une prestation ennuyeuse au possible. Les deux guitaristes (dont un papy à la lead, chapeau tout de même) et le batteur ont l'excuse de rester concentrés sur leur jeu. Le chanteur/bassiste lui n'en a pas. Il se contente pourtant d'annoncer laconiquement les titres des morceaux pendant les brèves pauses. Si t'as pas envie de jouer mec, fais autre chose! Les trois quarts d'heure de show m'ont ainsi paru bien longues. Le son n'a pas non plus aidé à apprécier le concert. Difficile de discerner les riffs evil du quatuor qui ne semblent de toute façon n'avoir rien de transcendant. Je ne connaissais pas le groupe plus que ça et son death thrashy old-school peu inspiré rappelant un peu Master, couplé à ce manque cruel de charisme, de prestance et d'investissement, ne m'a pas encouragé à la découverte plus approfondie. De loin le concert le moins marquant du Metal Assault IV...

Setlist FUNERAL NATION:

After The Battle
Reign Of Death
Lowther
Eyes Of Christ
Encased In Glass
Eternal Promises
Midnight Hour
Satan's Prey
Sign Of Baphomet


JAGUAR ensuite donnera une leçon de show aux Américains, même si évidemment les deux formations n'évoluent pas dans le même registre. Les Anglais ont su en tout cas se mettre le public dans la poche, eux. Mission gagnée d'avance à vrai dire puisque JAGUAR était très attendu vu la foule devant la scène, bien plus conséquente que pour le combo précédent. Quelle différence en tout cas entre le chanteur blasé de FUNERAL NATION et celui tout foufou de JAGUAR. Jamie Manton passera en effet son temps à courir à droite à gauche, à parler au public (à qui il demandera entre autres de chanter un "happy birthday" au bassiste pour ses 45 ans fêtés hier), à s'amuser à sauter sur son jouet rebondissant, à introduire certains morceaux par des reprises incongrues ("I Will Survive", "Black Betty") ou à jouer avec l'horloge de la scène, qui finira balancée dans le public. Un vrai gamin! Et niveau vocal le bonhomme assure, même s'il n'est pas le chanteur d'origine de Power Games, premier et excellent full-length du groupe sorti en 1983 et autour duquel tournera la setlist de ce soir ("Out Of Luck", "The Fox", "Rawdeal" ou le tubesque "Dutch Connection"). Il ne sera toutefois pas joué en entier comme je le pensais afin de garder du temps pour des morceaux encore plus anciens comme "Battlecry", "Feel The Heat" (joué pour la 1ère fois depuis 32 ans!), "Back Street Woman", le jouissif "Axe Crazy", "Stormchild" en final ou encore la power-ballade "War Machine". Hé oui, si le NWOBHM de sale gosse de JAGUAR sonne souvent assez cru, il sait aussi se faire plus langoureux comme sur ce morceau ou "Master Game". Une autre facette du groupe qui fait tout autant d'effet et qui permet de varier un peu même si le combo de Bristol crache la plupart du temps. JAGUAR nous a ainsi donné un très bon show dynamique, rock 'n roll et avec à nouveau un son très correct. Le quatuor prenait visiblement du plaisir à être sur scène devant des spectateurs qui lui rendaient bien en l'applaudissant entre chaque morceau et en scandant son nom régulièrement. Bref, le deuxième groupe pour lequel j'étais venu ne m'a pas déçu!

Setlist JAGUAR:

Out Of Luck
Battlecry
Feel The Heat
Master Game
The Fox
War Machine
Rawdeal
Back Street Woman
Dutch Connection
Axe Crazy
Stormchild


Nous voilà déjà passés à la 2ème moitié du Metal Assault 2014. Au tour de POLTERGEIST de s'y coller. Je ne connaissais le groupe que de nom mais j'étais content de voir un peu de thrash. Les Suisses ont sorti trois albums à la fin des années 1980, début des années 1990 mais n'ont jamais bénéficié d'une grande notoriété. La faute à l'ombre projetée par les combos nationaux cultes comme Coroner et Celtic Frost, à des morceaux tout simplement peu enthousiasmants où à un mauvais timing, le thrash s'effaçant chaque jour un peu plus à cette époque au profit du plus extrême death metal? Sans doute un peu des trois mais j'étais tout de même intéressé par voir ce que pouvait donner POLTERGEIST, reformé l'année dernière, et dont j'avais brièvement jeté une oreille au 1er album Depression, plutôt sympathique. À nouveau l'affluence fait le yoyo puisque la fosse s'est quelque peu vidée après JAGUAR. Le son, lui, va rester très bon d'où je suis, accolé aux barrières autour de la sono à l'arrière pour me reposer un peu. C'est que la fatigue commence déjà à se faire sentir! POLTERGEIST réussira de temps en temps à me réveiller mais je n'ai pas été estomaqué par ses morceaux que les Helvètes piocheront dans ses trois disques. Malgré la proximité de l'Allemagne, où le groupe avait d'ailleurs déménagé au début de sa carrière, le thrash metal des Suisses prend surtout son influence dans celui de la Bay Area. On notera d'ailleurs de très bons solos de la part du guitariste sosie de Jack Owen, le gros point fort du groupe à mon avis. J'ai aussi apprécié les nombreuses séquences rapides typiques sur du tchouka-tchouka qui m'ont permis de secouer la tête et de reprendre des forces dans la bataille, ainsi que les bons riffs mid-tempos casse-nuques indispensables. Mais j'ai aussi trouvé qu'il manquait quelque chose aux compositions pour en faire plus que de simples morceaux sympathiques. Des fois, quand un groupe n'est pas très connu malgré les années, il n'y a pas de mystère! L'heure de jeu octoryée m'a ainsi paru longuette. La faute également au frontman André Grieder (celui du Cracked Brain de Destruction après le départ de Schmier) au physique imposant mais dont le chant plat, sans charisme et répétitif à mi-chemin entre voix claire et timbre thrash plus agressif ne m'a pas convaincu, malgré ses efforts répétés pour communiquer avec le public que je n'ai pas trouvé très réceptif. Ç'aurait été très bien une trentaine de minutes mais sur une heure, l'efficacité du thrash en a pris un coup!

Setlist POLTERGEIST:

Three Hills
Empty Inside
Writing On The Wall
Behind My Mask
Just Doin' My Job
Those Were Better Days
Depression
We Are The People
Inner Space
Drilled To Kill
Haunted House/Nothing Lasts Forever


Le prochain groupe était une curiosité. Moins à part sur l'affiche que le death/thrash satanique de FUNERAL NATION, mais tout de même assez étonnant de le voir apparaître ici. Il s'agit de SKYCLAD, connu pour avoir été un des premiers à se lancer dans le folk metal. Je n'apprécie que très peu ce genre de metal trop festif mais SKYCLAD est un peu différent des autres. Non seulement il reste old-school, le groupe prévoyant en plus de jouer que du vieux pour l'occasion, mais il se fait aussi bien thrash, SKYCLAD étant au départ la rencontre entre le guitariste et le bassiste de Satan et le chanteur de Sabbat Martin Walkyier. En gros fan de Satan, j'étais donc content de revoir Steve Ramsey et Graeme English même si j'aurais évidemment préféré voir leur autre groupe plutôt que SKYCLAD. Le public partage sans doute le même avis puisqu'il se montrera totalement imperméable à la musique des Britanniques et aux appels du chanteur, qui possède une bonne voix mais manque singulièrement de charisme. Pourtant le concert ne fut pas si mal malgré un départ chaotique à cause de problèmes techniques au niveau de la guitare d'un Steve Ramsey qui commence à s'énerver. Tout finira par s'arranger et on pourra se délecter du doigté du musicien sur les nombreux solos. Côté folklorique, la violoniste Georgina Biddle montre de l'enthousiasme et de l'allant dès qu'elle doit venir sur le devant de la scène. Ces lignes sonnent un peu toujours pareil mais j'ai tout de même apprécié la performance. Pas le cas des nappes de synthés par contre que j'ai trouvé cheap et inutiles. J'ai également senti un gros manque de fluidité dans les enchaînements. Je ne sais pas si c'était dû au live mais j'ai été plusieurs fois "choqué" par le contraste abrupt entre séquences thrash et passages folkloriques, comme si les différentes parties étaient accolées à la va-vite. Malgré ces nombreux défauts, j'ai tout de même trouvé le show de SKYCLAD intéressant. Le folk metal old-school du quintette de Newcastle a notamment permis de varier les plaisirs parmi tous ces groupes de heavy. Pas sûr toutefois que j'aille les revoir au Hellfest.

Setlist SKYCLAD:

The Sky Beneath My Feet
Earth Mother, The Sun And The Furious Host
Men Of Straw
Skyclad
The One Piece Puzzle
Just What Nobody Wanted
Cardboard City
The Wickedest Man In The World
The Widdershins Jig
The Declaration Of Indifference
Spinning Jenny
Thinking Allowed?


Il est désormais l'heure d'accueillir la 1ère tête d'affiche de cette 4ème édition du Metal Assault. On sent tout de suite une tout autre ferveur de la part du public, amassé devant la scène en attendant l'arrivée d'OMEN. Et quand les Américains débarquent sur scène, on sent également qu'on ne va pas avoir affaire à du heavy metal tout mignon tout propre. Le guitariste Kenny Powell, fondateur du groupe après son départ de Savage Grace (encore eux!) et seul rescapé du line-up originel avec le batteur Steve Wittig (ex-Savage Grace lui aussi!), a sorti sa cotte de maille et Andy Haas sa basse-hache coupée et son maquillage à la Terminator (qu'il enlèvera vite à cause de la sueur). Ça va charcler! OMEN c'est du power US viril genre Iron Maiden avec des grosses couilles pour ceux qui aiment Conan le Barbare, Game Of Thrones ou Spartacus. C'est aussi une bonne leçon pour les rigolos qui pensent que le power metal c'est Rhapsody et les chemises à jabot. Désormais emmenés par le chanteur Matt Story qui s'est coupé les cheveux et ne ressemble absolument pas à un chanteur heavy metal avec son sweet et son bermuda (il avait même une casquette à l'envers à la pizzeria), les Californiens entament leur set sans surprise par "Death Rider", première piste du 1er full-length du groupe Battle Cry qui fête cette année ses 30 ans. Ma grosse appréhension concernait le chanteur. Je ne l'avais jamais entendu et je redoutais qu'il ne soit pas à la hauteur du regretté John David Kimball, notamment après avoir lu quelques commentaires négatifs. Finalement, le bonhomme s'est montré tout à fait à la hauteur de l'événement. Pas mal de charisme, de la prestance, beaucoup de "fuck yeah", quelques mots d'allemand ("Scheisse" auquel il rajoute toujours un "n" superflu, "geil"...) et surtout des lignes de chant légendaires assurées tout à fait correctement. Petite déception par contre au niveau du son assez brouillon. Il se fera plus distinct par la suite mais il m'a tout de même gâché un de mes titres préférés de Battle Cry, "Prince Of Darkness", dont je n'ai pu bien discerner le riff principal qui me rend dingue. Après "Death Rider", c'est bien sûr "The Axeman" qui prend la relève avec ses spoken words d'introduction menaçants. Jouissif! D'autant que le guitariste de STALLION Oliver Grbavac jouera le rôle du guerrier musclé et sans pitié en venant brandir sa hâche torse nu du haut de son mètre 95. Quelle carrure, impressionnant le bonhomme! "Last Rites", "Dragon's Breath", "Be My Wench", le groupe continue de dérouler dans l'ordre son album culte Battle Cry pour le plus grand plaisir du public qui ne sera jamais aussi excité que pendant le show d'OMEN, même si on ne verra quasiment pas de pogos, plutôt du slam (la patrouille commence à avoir du boulot!). Le combo passe ensuite à "Die By The Blade", oubliant le morceau-titre "Battle Cry". Sans doute le garde-t-il pour la fin, du moins je l'espère! Excellent morceau, comme tous ceux de cet album, avec cette ambiance de guerrier et cette odeur de sang qu'on peut presque sentir. Pas grand chose à dire sur la prestation des musiciens, si ce n'est peut-être un Kenny Powell pas très remuant et pas toujours impérial sur les solos. On sent aussi une bonne complicité entre les membres qui fait plaisir, sans doute bien aidés par la grosse réponse du public. "Prince Of Darkness" sera la seule piste décevante à cause du son, pour heureusement bien repartir sur la très sexuelle "Bring Out The Beast". Puis, enfin, un peu de douceur, du moins au début, sur un "In The Arena" qui donnera des frissons à toute l'assistance. Voilà la première partie du gig d'OMEN terminée, en attendant "Battle Cry" en final (y'a intérêt!). Le combo nous offre ensuite un nouveau morceau, "Hammer Damage" (clin d'œil à un ancien groupe de Kimball), qui m'a paru pas mal du tout quoique moins flamboyant que les vieux titres. La suite du concert sera l'occasion de revenir sur l'album suivant Warning Of Danger ("Termination", "Ruby Eyes (Of The Serpent)", "Don't Fear The Night", "Warning Of Danger") ainsi que The Curse pour la poignante "Teeth Of The Hydra". Tous de très bons morceaux mais l'orgasme n'est pas atteint comme sur ceux de Battle Cry pour moi de loin le meilleur opus des Américains. On y reviendra une dernière fois pour clôturer cet excellent concert avec "Battle Cry" que le groupe n'a évidemment pas oublié et dont le refrain génial sera repris par tout le public. Tuerie! Andy Haas finira par fracasser sa basse par terre et à la piétiner avec l'aide de Matt Story. Je n'aime pas trop ce genre d'agissement mais ça colle bien à l'image du groupe!

Setlist OMEN:

Death Rider
The Axeman
Last Rites
Dragon's Breath
Be My Wench
Die By The Blade
Prince Of Darkness
Bring Out The Beast
In The Arena
Hammer Damage
Termination
Ruby Eyes (Of The Serpent)
Don't Fear The Night
Warning Of Danger
Teeth Of The Hydra
Battle Cry


Après la démonstration sanglante d'OMEN, il allait être difficile pour RIOT V de s'imposer. J'en ai en plus plein les bottes et je me dis que tenir encore 1h30 debout devant le groupe, si bien soit-il, risque de tenir de la gageure. Trop vieux pour ces conneries? Sûrement pas! Dès l'ouverture sur l'instrumental "Narita", je retrouve toutes mes forces car je sens que ça va être un grand moment. Les Américains vont ensuite passer à leur album phare Thundersteel pour "Fight Or Fall". Il y a aura bien d'autres extraits du disque tout au long du concert avec "Johnny's Back", "Sign Of The Crimson Storm", "Flight Of The Warrior", la magnifique "Bloodstreets" qui me collera des putain de frissons et un "Thundersteel" très attendu en final. Je n'avais aucun doute sur le nouveau chanteur Todd Michael Hall qui avait déjà fait du très bon boulot sur le dernier Jack Starr's Burning Starr, l'excellent Land Of The Dead. Le frontman a été à la hauteur de mes espérances et ce sur toutes les époques de la longue carrière de la formation new-yorkaise. S'il assure davantage lors qu'il reprend du Tony Moore, chanteur le plus proche de son timbre, il s'en sort également très bien quand il s'agit de se faire plus rock 'n roll sur les périodes Guy Speranza et Rhett Forrester. Quant à Mike DiMeo, le frontman que j'aimais le moins, il n'a eu à s'occuper que d'"Angel Eyes". Alors c'est sûr, Todd Michael Hall fait beaucoup moins metal avec sa nouvelle coupe de cheveux mi-longs et sa belle chemise cintrée beige mettant en valeur sa musculature généreuse, et sa gestuelle sur scène n'est pas toujours des plus inspirées (les petits pas de danse ou les tours sur soi-même, bof) mais le bonhomme dégage vraiment quelque chose et il a su s'approprier chacune des périodes de Riot sans en dénaturer l'essence. Todd Michael Hall est ainsi le cinquième chanteur du groupe, d'où le nom RIOT V. Et apparemment, l'aventure ne se limitera pas à quelques concerts donnés en hommage au guitariste fondateur Mark Reale, décédé il y a deux ans de suites de sa maladie de Crohn, puisque le groupe préparerait un nouvel album. La preuve avec un nouveau morceau, "Metal Warrior". Titre peu inspiré qui sonne cliché et redondant, surtout parmi "Metal Soldiers" et "Warrior", mais alors quel morceau! On reconnait sans peine la patte Riot sur ce riff principal mélodique et enlevé, et les lignes de chant, notamment le refrain splendide, prennent aux tripes. Un sentiment qu'on éprouvera régulièrement tout au long des 1h35 de show. On notera que les compositions du génial dernier opus Immortal Soul, "Wings Are For Angels" et "Still Your Man", passent sans surprise très bien en live. À tel point que j'aurais aimé en entendre plus. Mais il y a tellement de bons morceaux dans la discographie de Riot qu'il aurait été compliqué de les jouer tous. Il aurait fallu continuer toute la nuit! Remarquez, je n'aurais pas été contre. Les Allemands non plus vu l'accueil chaleureux réservé aux Américains, même si on sent le public moins excité que pendant OMEN. RIOT V c'est plus classe il faut dire, la musique fait moins appel à nos plus bas instincts! Autres grands moments, l'hymne "Swords And Tequila" repris par tout le public et le rappel sur "Warrior" et son refrain culte "shine, shine on, warrior" dédié à Mark Reale dont l'esprit était comme présent ce soir. Clairement, RIOT V est plus qu'un simple tribute. Il s'agit tout simplement de Riot sans Mark Reale mais avec la bénédiction du regretté musicien et de sa famille. Le guitariste Mike Flyntz, arrivé dans le groupe à la fin des années 1980, a repris avec brio les fabuleuses parties leads de Mark Reale (rha ces solos dantesques, une vraie orgie!) tandis que le jeune Nick Lee, élève surdoué de Mike Flyntz, a tenu la rythmique de façon énergique avec toute la fougue de la jeunesse. Quant à Don Van Stavern, le bassiste ne bouge pas beaucoup mais il dégage de la sérénité et de la sagesse et on le sent pris d'émotions quand le nom de Mark Reale, dans toutes les têtes ce soir, est évoqué. J'ai par contre regretté l'absence du génial Bobby Jarzombek, accaparé par Sebastian Bach, même si son remplaçant, Frank Gilchriest (Virgin Steele et nouvellement Liege Lord) s'en tire avec les honneurs, et pas que grâce à sa ressemblance physique avec Jarzombek (quelques kilos en plus toutefois!). Tout le monde a donné le meilleur de lui-même et le son était clair et limpide. RIOT V a été tout simplement fantastique, un des meilleurs concerts de ma vie! RIP Mark Reale et merci pour ta musique!

Setlist RIOT V

Narita
Fight Or Fall
On Your Knees
Metal Soldiers
Wings Are For Angels
Johnny's Back
Hard Lovin' Man
Fire Down Under
Metal Warrior
Sign Of The Crimson Storm
Angel Eyes
Still Your Man
Altar Of The King
Flight Of The Warrior
Bloodstreets
Road Racin'
Swords And Tequila

Rappel:
Warrior
Thundersteel


Minuit passé de quelques minutes. Le Metal Assault IV, c'est terminé. Et rien que pour RIOT V, le déplacement valait le coup. L'affiche alléchante a tenu toutes ses promesses. On félicitera ainsi l'organisation irréprochable (planning respecté à la lettre, vive la rigueur allemande) et l'ingé son qui a fait de l'excellent boulot la plupart du temps. J'ai été cependant un peu déçu par l'affluence, à vue de nez 1 598 personnes, ce qui m'a semblé assez peu vu l'étendue de la salle et la qualité du plateau proposé. Je m'attendais à plus de monde pour ma première. Est-ce la présence de groupes recomposés et trop différents des originaux qui a fait hésiter les fans? La crise? Ou s'agissait-il de l'affluence habituelle pour le Metal Assault? Quoiqu'il en soit les absents ont eu tort. Il faudrait par ailleurs revoir la température de la salle, exagérément chauffée, et embaucher des serveuses sachant parler un minimum d'anglais, mon allemand étant plus que rouillé. Pour le reste, c'était nickel et je n'hésiterai pas à y retourner l'année prochaine si le line-up est aussi monstrueux.

Palmarès:

RIOT V (fantastique)
OMEN (viril)
MASTERS OF DISGUISE (jouissif)
JAGUAR (rock 'n roll)
STALLION (efficace)
SKYCLAD (différent)
POLTERGEIST (moyen)
SPEEDTRAP (répétitif)
FUNERAL NATION (chiant)

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Metal Assault IV
plus d'infos sur
Funeral Nation
Funeral Nation
1989 † 2021 - Etats-Unis
  
Jaguar
Jaguar
1979 - Royaume-Uni
  
Masters Of Disguise
Masters Of Disguise
Power/Speed Metal - 2013 - Allemagne
  
Omen
Omen
1983 - Etats-Unis
  
Poltergeist
Poltergeist
1986 - Suisse
  
Riot V
Riot V
Heavy/Power/Speed - 1975 - Etats-Unis
  
Skyclad
Skyclad
1990 - Royaume-Uni
  
Speedtrap
Speedtrap
2007 † 2017 - Finlande
  
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Stallion
Heavy/Speed - 2013 - Allemagne
  

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