Angel Du$t + Hard To Handle + Jack Move + Turnstile
Live report
Angel Du$t + Hard To Handle + Jack Move + Turnstile Le 06 Août 2014 à Paris, France (Mécanique Ondulatoire)
Ce qu'il y a de chouette à Paris c'est qu'en été il y toujours des concerts à se mettre sous la dent. Notamment en matière de Hardcore puisque bon nombre de petits groupes américains sont souvent de passage dans la capitale. L'été 2014 ne déroge pas à la règle avec notamment l'annuelle de Converge mais aussi et surtout la première venue en Europe des excellents TURNSTILE. Ces derniers étaient accompagnés pour l'occasion de ceux que l'on se plaît à détester, les délicieux et tout sucrés ANGEL DU$T.
C'est donc l'association Paris Hardcore Show qui s'est une fois de plus retroussée les manches pour nous proposer une date qui promettait d'être absolument incroyable. Pour parfaire cette affiche, l'association a fait appel à deux groupes parisiens, JACK MOVE que l'on avait déjà pu voir il y a quelques mois en première partie de Backtrack ainsi que HARD TO HANDLE, dernier venu de la scène parisienne dans lequel on retrouve quelques membres de xDigx mais aussi JACK MOVE. Le rendez-vous était donc fixé à l'incontournable Mécanique Ondulatoire pour une ouverture des portes à 19h00...
Mais ça c'était sur le papier car dans les faits, le concert n'a débuté qu'aux alentours de 20h40. Pourquoi? Et bien parce que les petits gars de TURNSTILE et ANGEL DU$T se sont perdus dans Paris, retardant inéluctablement toute l'organisation. On ne leur en tiendra pas rigueur car il fait relativement bon dehors, les gens discutent, rigolent, picolent ou fument... Bref, une atmosphère de vacances règne au 8 Passage Thiéré dans le onzième arrondissement. J'en profite pour m'alléger de quelques euros et ramener avec moi les deux EP de TURNSTILE.
Les premiers à monter sur les planches sont donc les parisiens de HARD TO HANDLE, groupe dans lequel on retrouve notamment Erwan et Benoit de xDigx ainsi que le bassiste de JACK MOVE. Début des hostilités, 20h39. Fin du set, 20h51. Douze minutes de show. Cela aurait pu être une bonne grosse blague s'il n'avait pas été question de Hardcore à la sauce Youth Crew. Le groupe, récemment formé, a donc partagé avec le public présent l'ensemble de ses compositions (soit cinq ou six titres) dans une atmosphère virile mais toujours bon esprit (private joke autour du handball, quelques piques lancées envers JACK MOVE...). Les quatre garçons connaissent la chanson et savent se montrer ultra efficaces. Grosses accélérations, sing along, mosh part et tout le tralala... Pas de surprise en soit (ça reste du Hardcore old school avec les "clichés" qui vont avec) mais une prestation largement convaincante malgré un ou deux riffs dans le lot plutôt quelconque.
Après être montée prendre l'air à la surface, ce sont les autres parisiens de JACK MOVE qui prennent possession de la scène. Ma première rencontre avec le groupe s'étant fait quelques mois plus tôt (avril 2014), je gardais un souvenir plutôt frais et savait donc à quoi m'attendre. Pas de surprise mais un son cette fois-ci bien meilleur qui promettait d'offrir une prestation bien plus mémorable. Et effectivement, ça n'a pas loupé. Le Punk/Hardcore de JACK MOVE se montre ainsi particulièrement incisif et intense avec un Guillaume au chant qui n'hésite pas à mettre du cœur à l'ouvrage, tenant ainsi la scène comme il se doit, renvoyant à son tour quelques piques bien senties à ses faux ennemies de HARD TO HANDLE. Le 2:32 Crew étant dans la place, les choses se sont sérieusement corsées à l'arrivé du break de "One More Year" ou la moitié de la salle est partie dans un incroyable mosh pit. Du groove et de l'énergie, JACK MOVE en a à revendre et le public parisien semblait hier soir tout acquis à sa cause. Les titres s'enchaînent dans la bonne humeur alors que la salle s'embrase au son de ce Hardcore Youth Crew extrêmement efficace. Je verrais même mon cher collègue KPM se voir offrir le micro par Guillaume pour un featuring bien virile, nuque longue et grosse voix de tough guy. Le groupe clôturera son show par une reprise des new-yorkais de Breakdown avec l'excellent "Sick People" et son riff ultra entêtant. Un bon retour dans les années 90. Parfait.
Après HARD TO HANDLE et JACK MOVE, place aux deux groupes américains de l'affiche. Les premiers à monter sur les planches flottantes de la Mécanique Ondulatoire sont les petits gars d'ANGEL DU$T. Le groupe de Punk/Hardcore mené par le chanteur Justice Tripp de Trapped Under Ice a pas mal fait parler de lui ces derniers temps, notamment pour le caractère hyper mélodique de sa musique qui malgré ses accointances Punk/Hardcore ressemble beaucoup plus à un groupe de Pop/Punk. Il faut dire que si la musique sait se montrer nerveuse, la voix claire de Justice donne un côté sucré à des mélodies déjà particulièrement ensoleillées. Mais peu importe les critiques, car de l'album au live, il existe parfois un gap conséquent. Ainsi, ANGEL DU$T a su prouver qu'il pouvait mettre tout le monde d'accord avec son mélange de Punk/Hardcore "popisant". En l'espace d'une petite demi-heure, le groupe va ainsi balayer sa discographie, passant de son EP Xtra Raw à son premier album, le récent et très catchy A.D.. Contre toute attente, je trouve les lignes de chant de M. Tripp particulièrement propres. Comprenez que ça ne chante pas de travers et que le bonhomme avec son look de routier lambda (501 coupe droite, t-shirt rentré dans le pantalon, cheveux long en arrière avec une casquette bien enfoncée sur la tête, vieille paire de Nike Air) réussi à conserver une certaine justesse tout en assurant le jeu de scène par une série de danses et de mouvements légers et presque enfantins. Fraîche et sans prise de tête, la musique d'ANGEL DU$T réussie très vite à convaincre un public qui, contre toute attente, connaît finalement très bien les paroles à en juger par le nombre de personnes présentes sur les sing along.
La soirée se terminera par le set très attendu de TURNSTILE, groupe originaire de la région de Baltimore et qui compte actuellement à son actif une démo et deux EP dont le redoutable "Step 2 Rhythm". Le public parisien est massivement regroupé dans la cave de la Mécanique Ondulatoire pour ce qui s'annonce comme l'un des meilleurs concerts de Hardcore de l'année. TURNSTILE ouvre le bal par "7", un titre instrumental plein de groove en guise d'introduction. Un échauffement tout à fait adéquat pour travailler ses mouvements du bassin et des épaules pour une session de danse enflammée. Loin de relâcher la pression, le groupe enchaîne avec ce qui est pour moi le meilleur titre de leur discographie, l'imparable "Keep It Moving" et son refrain à la Leeway repris par toute l'audience: "Are you gonna lead me the wrong way? take me out again ? I'm not your decision, get me outta here. Wasting my time.". Absolument par-fait! Quel pied! Le public est en feu et TURNSTILE s'en régale, s'arrêtant même de jouer sur la fin du refrain pour faire chanter toute la salle. Durant le set, le groupe fera l'annonce de la sortie de son premier album d'ici la fin de l'année. Toutefois, je ne suis pas certain qu'un nouveau morceau ait été joué hier soir. Une chose est sûre, le groupe a partagé sa setlist entre les titres de ses deux EP "Pressure To Succeed" et "Step 2 Rhythm" ("Pressure To Succeed", "Pushing Me Away", "Canned Heat", "The Things You Do"" Keep It Moving"...) et le public s'est fait un malin plaisir à foutre le bordel dans le respect d'autrui (positive attitude hein!) à base de stage diving, sing along, windmill, piles, roulades et crowd walking (respect d'ailleurs à la grande blonde qui s'est montrée particulièrement assidue). Le groupe, par la biais de Brendan Yates, ne cessera de remercier le public pour sa présence et son attitude. Les gars, eux, sont contents d'être là et cela se voit. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et TURNSTILE doit tirer sa révérence. C'est sur une reprise des Bad Brains, l'ultra catchy "Sailin' On" et le très bon "Death Grip" tiré de son premier EP que le groupe conclura ainsi la soirée comme il l'a commencé, avec énergie, panache et passion.
Encore une fois, merci à l'association Paris Hardcore Show pour continuer de faire vivre le Hardcore dans la capitale. Après Backtrack au mois d'avril, TURNSTILE est venu nous montrer que la nouvelle génération sait elle aussi y faire en perpétuant dignement l'héritage de ses ainés. Avec 120 entrées payantes en plein mois d'août, on peut dire que c'est une belle réussite.
| AxGxB 7 Août 2014 - 912 lectures |
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