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Affres + Anunaki + Cowards

Live report

Affres + Anunaki + Cowards Le 03 Juin 2015 à Saint-Dié-Des-Vosges, France (Entracte II)
Cowards à Saint-Dié-Des-Vosges. Hardcore Cracra VS Ville morte. Fallait bien avouer que comme postulat de base, ça dépotait plutôt, même si c'était au demeurant très étrange que les Parisiens aillent s'enterrer dans une telle ville un Mercredi soir. Bon quand je dis « ville morte », ne croyez-pas que je suis le 54 qui règle son compte aux voisins du 88, puisque je suis moi-même issu de ce numéro sulfureux (mais pas de la même vallée, ce qui est plus qu'un détail de l'histoire...). Seulement voilà, Saint-Dié et moi c'est une histoire de malédiction totale.

Hier pourtant, tout avait plutôt bien commencé. Il faisait un temps radieux et nous avons passé le début de soirée à traîner dans la ville en montrant aux deux étrangers qui m'accompagnaient à quoi ressemblait la ville des Vosges. Cela dit, nous remarquions déjà au dessus de nos têtes le vol répété de quatre hélicoptères de l'armée... Ce qui était déjà un peu chelou. Et encore, ce n'était que le début puisque si l'événement indiquait « 15, rue Thiers », cette adresse amenait vers une ruelle qui comprenait deux bars fermés définitivement. Seul le « 15 » plaqué au mur semblait montrer un endroit existant... On s'est demandé si c'était comme la « voie 9 3/4 », s'il fallait rentrer dans le mur tête la première pour trouver le concert. Nous avons donc quadrillé la ville à pied pendant une heure et demi, puis en voiture pendant un bout de temps, tout en commençant à croire au complot, à la malédiction ou autre élucubration locale. Finalement, à 21h15, nous trouvons le Bar, qui était donc logiquement installé au « 3, rue de la Prairie ». Ce qui est somme toute un peu comme « 15 rue Thiers » avec quelques lettres et chiffres bidouillés. Un problème de Facebook (AH le complot, on y vient!) selon les organisateurs qu'on a questionnés comme des quarantenaires râleurs qui détestent attendre. Cela dit avec trois quart d'heure de retard, nous n'avons loupés aucune première partie.


AFFRES :

C'est donc le quintet Lorrain (et visiblement local) Affres qui a la charge d'ouvrir la soirée. Au programme un Crust / Grind / Black inspiré majoritairement des pontes du Black Norvégien (les riffs mélodiques) et d'un Napalm Death, période « Scum ». Le son est plutôt cool même si je n'entends pas la guitare rythmiques (mais pas de panique, c'est juste parce que j'étais du mauvais côté et que j'avais grave la flemme de décoller...). Je suis par contre franchement surpris du nombre de spectateurs (à vue de nez 40/50) finalement assez conséquent compte-tenu du jour du live et de sa localisation. Le groupe quant à lui se contente d'envoyer des morceaux sympatoches même si pas franchement marquants. En gros, ça fait le taf mais de là à aller acheter du stuff, non. Néanmoins on remarque quelques touches coolos comme un certain sens du riff blacko-mélodique efficace ou un frontman qui se donne bien. Bon, y'a encore du boulot mais ça reste globalement encourageant. Une première partie qui fait le job sans trop de soucis.

La salle est assez marrante, c'est un fait. Une sorte de club de billard façon Elvis Presley ancestral à moto qui diffuse National Geographic (ce qui est super cool) sur fond de Heavy épique (ce qui l'est moins, mais personne n'est parfait...). Il faut en fait monter à l'étage pour assister au concert et l'ambiance est différente dans la salle de concert. Il fait quasiment noir à l'exception de quelques lights violettes. Ce qui fait très Purple Swag et qui ne me déplaît pas.

ANUNAKI :

C'est au tout des Nancéiens d'Anunaki d'entrer en scène. Une formation remarquée qui commence à gagner en popularité dans la région, principalement grâce à leur ouverture pour Celeste il y a déjà un petit bout de temps. On m'en avait dit le plus grand bien, cependant, je n'ai pas été aussi enthousiaste que d'autres. Je trouve que cela manque un peu de cohérence au final. C'est le genre de groupes où je me dis « Tiens on dirait ci ou ça... ». Dans l'ordre, Cult Of Luna, Amenra, Celeste dans un Shaker et hop là, vas-y que je fais de la mousse. Bon cela dit malgré ce petit manque de diversité et des inspirations un peu trop évidentes, on noteras quelques points positifs : une vocaliste de très bon niveau, un bassiste assez virtuose et des zikos qui jouent franchement carré et quelques idées finaudes dans les compositions (un final tout en accélération un peu trop long cela dit...). Je ressors de cette histoire plutôt enjoué même si je ne me ruerais pas sur chaque sortie du groupe après cette performance tout de même plus qu'honorable.

COWARDS  :

L'heure est donc venue pour les Parisiens de faire valoir leur très bon « Rise To Infamy » sorti en début d'année. On ne va pas se mentir puisque musicalement parlant, Cowards enterre les deux groupes précédents et ce sans trop se forcer. Plus speed, plus lourd avec une égalisation sonore qui retranscrit nickel les guitares Castiennes de l'album. Un son bien foutu et grassouillet, une attitude Fuck-Off / Negative (qui rappelle un peu un truc vaguement parisien dont on ne citera pas le nom) qui irrite / intrigue / amuse selon les cas et des pistes qui se révèlent être des bons gros hits des familles. N'en déplaise à mon collègue Ikea qui trouve que « Low Esteem » est un creux dans l'album, je trouve personnellement que c'est non seulement la meilleure piste de l'album, mais aussi celle qui – en live – apporte le plus de finesse et de groove, notamment avec cette basse-batterie à décorner une oie. Une setlist qui piochera beaucoup dans le dernier disque mais aussi dans un « Hoarder » qui aura su me convaincre dans sa mouture concert et qui aura été acquis à la fin du concert. Non, au final, le seul problème de ce set, c'est le public. Je comprends qu'on n'ait pas envie de faire des moulinets sur le voisin pour tout un tas de raisons qui sont hautement recevables, qu'on soit plutôt du genre à apprécier un live pépère vu de loin ou qu'on ait une heure trente de bagnole derrière, ce qui est un problème avec des bleus partout. Cela dit, le syndrome désormais nommé « Syndrome No Omega » se sera reproduit une nouvelle fois ce soir puisque nous étions 5 à la fin du concert, c'est à dire moi et mes compères du soir. Alors je ne sais pas trop pourquoi tout le monde se barre pendant les têtes d'affiches ces derniers temps ( passer de 45 personnes à 5 en un set, il y a de quoi s'étonner...) même si on peut s'imaginer que les gens viennent pour voir leurs potes jouant dans des groupes locaux. Dommage enfin, toujours est-il que Cowards aura assuré un set qui conforte leur force de frappe dans ce son Hardcoro-Blacko-Trucmuche, ce qui est bien l'essentiel, me direz-vous.

En conclusion ? J'ai passé la soirée dans une ville purement louche faisant disparaître des bars, créant des adresses qui n'existent pas ainsi que des numéros sur des murs au hasard, avec un groupe très cool et deux groupes cools jouant dans un billard club diffusant Nat. Geo entouré par des hélicoptères de l'armée.

Ouaip. J'crois que je suis paré pour Vice Magazine...

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