Bio-Cancer + Crest of Darkness + Cvinger + Marduk + Svart Crown
Live report
Bio-Cancer + Crest of Darkness + Cvinger + Marduk + Svart Crown Le 13 Octobre 2015 à Colmar, France (Le Grillen)
Décidément, ce fut une bien étrange soirée que celle-ci. Je vous le dit tout net, j'ai succombé à la nostalgie en décidant d'aller voir Marduk pour le fun, pour quelques morceaux classiques et pour Morgan et Daniel (surtout lui d'ailleurs, histoire de combler mon attente de la groupie de Funeral Mist que j'étais). Seulement voilà, on aura beau dire mais je commence à détester le Grillen de Colmar, pour son éloignement géographique mais aussi pour ses politiques complètement débiles. Qui prend la peine de vendre des tickets à 2€50 pour pouvoir ensuite acheter à boire dans une salle de concert de cent péquenauds ? Hé bien, Colmar visiblement... Et puis, qu'est ce que c'est que cette foutue affiche sans rire ? Enfin, no spoil, puisque l'intégralité de cette affiche ô combien incroyable va vous être dévoilée...
Bio-Cancer :
On commence donc avec Bio-Cancer et... Déjà STOP. Bio-Cancer ? Je veux dire, sérieusement comme nom de groupe là ? Et encore, vous n'avez pas vu ni la pochette, ni le logo du groupe vous... Ainsi soit-il, Bio-Cancer est donc un groupe grec qui nous propose un espèce de Gloubiboulga Metal. Avec des passages Dissection, des passages Arch Enemy, des passages Kreator et même des passages Bullet For My Valentine. Enfin, tout ça en mauvais. Oui, oui, Arch Enemy, c'est déjà pas forcément la panacée mais là on atteint un niveau absolument incontestable de médiocrité. On a envie d'être sympa avec eux, de leur taper un petit coup sur l'épaule histoire de dire « C'est pas grave ». Mais là, il y a peu trop de T-Shirt de groupe cultes pour que ce soit honnête. Le batteur ultra-triggé mange un temps sur deux (surtout pendant les blasts), le chanteur fait « Yah ! Yah ! Yahhh » avec une voix de fumeur en soins palliatifs et les chœurs semblent tout droits sortis d'une after arrosée chez les Boulogne Boys. Du Melodic « Ici, c'est Paris » Black/Death/Thrash/Core franchement nul (mais qui a au moins le mérite de faire rigoler tout le monde). D'ailleurs, j'ai oublié le bassiste qui est le seul a maîtriser son instrument et qui, du coup, s'amuse à paumer ses petits collègues en rajoutant des solis de basse toutes les deux mesures, ce qui n'est pas fair-play du tout.
Cvinger :
Alors qu'on pensait les avoir loupés – puisqu'ils étaient sensés passer avant Bio-Cancer -, ce sont les Slovènes de Cvinger qui investissent la scène avec un Black Metal des plus pétés et un trigg complètement foiré avec le symptôme de la grosse caisse qui fait « Tic-Tic ».... Bon au moins, ils sont en rythme eux contrairement aux précédents et on commence à saisir le sens du changement de running order mais ça, ça ne change absolument rien au fait qu'on s'emmerde comme des rats morts. Eux n'ont d'ailleurs pas l'avantage d'être rigolos et après deux morceaux qu'on avait déjà oubliés en sortant fumer, nous rendons les armes... Next s'il vous plaît.
Crest Of Darkness :
Si je suis honnête, cette soirée commence à avoir deux solutions quant à l'hypothèse de son déroulement dès plus absurdes :
1/ C'est une soirée sponsorisée par Nanarland.
2/ Marduk est nul en live, du coup ils prennent les groupes les plus mauvais en première partie pour que ça se voit moins.
Pendant que je réfléchis, un mec avec une cape et des strass gueule dans un micro. Et ce mec, c'est le vocaliste de Crest Of Darkness, formation norvégienne active depuis 1993. Un parcours qui ressemble à celui des Russes de Blackdeath. 20 ans de carrière dans l'anonymat le plus total, c'est très Black Metal mais ça veut aussi dire que personne n'en a rien à foutre de ce que tu joues... C'est donc un set rempli de grand n'importe quoi qui nous attends. Avec un claviériste discount qui nous rappelle les meilleurs moments de Tartaros ou Evol, un chanteur tantôt « Evil », tantôt Rockstar et les deux autres musiciens qui tentent de sauver les meubles. Dommage, parce qu'à un moment, ils sont partis sur un passage Prog Rock façon Pink Floyd qui était vraiment bien. Mais ça a duré 2 minutes 30 sur les 35 du concert. C'est comme si pendant un court instant, ils avaient trouvé l'alchimie sacrée pour faire de la bonne musique mais qu'ils l'avaient perdue quelques secondes plus tard. On ne comprend même plus ce qu'on fait là, c'est dire...
Svart Crown :
Je ne sais toujours pas si Svart Crown est un bon groupe, ce dont je doute tant leur mouture CD ne m'a jamais fait sourciller plus de dix secondes mais toujours est-il que par rapport aux trois horreurs précédentes, les quarante minutes des Français sont passées comme une lettre à La Poste. Des riffs un poil orthodoxes, un poil mélodiques qui font mouche, un batteur qui sait blaster (Allelujah brothers !) et un chanteur qui fait son possible pour remuer une foule tiédasse. Une foule qui d'ailleurs a eu bien du courage pour en arriver là sans prendre la corde la plus proche pour se la nouer autour du coup, en n'omettant pas de se percer les tympans au préalable. Du coup, Svart Crown a la mérite de nous redonner l'espoir, de rallumer la flamme Black Metal qui avait jusqu'alors plus la tronche d'une allumette cassée peinant à être craquée. Bon, il n'aurait pas fallu que ça dure deux heures hein, mais disons que les quatre types ont fait le job et que ça nous a clairement fait du bien sur le moment.
Marduk :
Voir Marduk, ça se mérite mon bon monsieur, hé oui... C'est donc après 4 premières parties que nous avons enfin l'occasion de voir la formation culte. Morgan et Daniel en marcel, c'est une première pour ma part et si je suis venu en touriste, n'ayant plus vraiment d'attrait pour ce que font les suédois, j'attendais juste un bon déchaînement général. Premièrement, le set fut un peu court (une heure et des poussières), ce qui est tout de même un peu dommage, surtout venant d'un groupe avec une grande carrière et au vu du temps perdu avec les premières parties médiocres. Difficile également pour un groupe de ce calibre de faire un tri dans leurs morceaux histoire d'en dégager une set-list. Quelques gros classiques auront été joués (« Burn My Coffin », « Slay The Nazarene », « The Black... », « Panzer Division Marduk », « 502 »,...) mais on ne peut que regretter le manque de certains morceaux (« Infernal Eternal », « Christraping Black Metal », « Baptism By Fire », « Darkness It Shall Be »,...). Une set-list majoritairement orientée sur le dernier album du groupe et qui pioche également dans « Wormwood », « Rom 5:12 », « Plague Angel » et « World Funeral ». Soit, on aurait probablement pu faire sauter quelques pistes comme « Cloven Hoof » ou « Womb of Perishableness », mais j'imagine qu'il faut bien faire un choix...
Je vous l'accorde, pour l'instant ce que je dis n'est pas forcément très positif mais il serait injuste de dénigrer une prestation juste parce que le groupe qui la produit a presque trop de bons morceaux. Marduk donne une belle leçon de Black Metal en sachant faire parler la poudre au moment opportun et proposant tout de même quelques morceaux plus calmes arrivant à instaurer une ambiance. Un parti pris de climat guerrier bien illustré par des samples présents sur chaque temps mort pour ne pas casser l'ambiance et sur des jeux de lumière et de fumée très réussis. Un très bon rendu sonore aussi, où l'on entend bien chaque instrument. Et puis, un Arioch toujours aussi impressionnant vocalement et qui n'utilise même pas de réverbération, fait assez rare pour un chanteur de Black Metal. Toujours un grand vocaliste qui arrive en live a instaurer une patte stylistique qui lui est propre, y compris quand il reprend le phrasé ultra-rapide des morceaux de l'époque Legion. Marduk joue carré et montre clairement qu'il est le patron de ce genre de Black supersonique, en assurant une performance à la hauteur de son rang.
Set-List :
Frontschwein
The Blond Beast
Slay the Nazarene
The Levelling Dust
502
Wartheland
Cloven Hoof
Burn My Coffin
Into Utter Madness
Womb of Perishableness
Warschau
The Black...
Encore :
Panzer Division Marduk
Que dire en conclusion ? Que la faune Black Metal est de plus en plus insupportable ? Aujourd'hui, un allemand en corpse-paint qui a passé son temps à faire « Ahhhh » pendant toute la soirée et un mec en chemisette qui s'amusait à gueuler « Gueule plus fort, tafiole » entre chaque morceau. « Panzer Division Marduk » serait-il finalement une déclaration de guerre visant à l'éradication de son public le plus mongolien ? Le respect ne se donne pas, le respect se prend. Le respect se perd. Enfin, cela dit, Marduk aura assuré son concert et au final, il y aura eu un bon nombre d'éclats de rire en cette soirée fraîche mais finalement divertissante.
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