Morse + Mutoid Man
Live report
Morse + Mutoid Man Le 01 Novembre 2015 à Montpellier, France (The Black Sheep)
Après les concerts de Mudbath, DVNE et Fange, le samedi 24 octobre, me voici de retour au Black Sheep pour une autre très belle affiche – organisée par Head Records – avec Morse et Mutoid Man. Certes nous sommes un dimanche soir et cela risque d'être un peu handicapant pour les personnes reprenant le travail, ou autres, lundi. Néanmoins quoi de mieux pour réattaquer la semaine que d'aller voir des shows explosifs ?! Arrivés un peu tôt, nous nous installons avec Ikea à l’extérieur du bar avec nos bières. Après avoir pas mal discuté et rencontré du beau monde, je vois au fil du temps le bar se remplir à vive allure, laissant présager du bon quant à l'affluence du public. Il faut dire qu'ils étaient attendu de pieds fermes les Américains de Mutoid Man, n'effectuant que deux dates en France (Montpellier et Lille).
Il est bien 21h30 passées – souvenez-vous, les concerts commencent rarement à l'heure – et les personnes ont commencé à déserter la terrasse. Le set de Morse aurait-il déjà débuté ? Je me dirige donc rapidement vers la salle de concert, située en sous-sol, afin d'aller prendre ma place – un coup de tampon sur la main ici. Première remarque positive, il y a pas mal de monde à l'entrée et il faut quelque peu patienter avant de pénétrer dans la pièce. Après m'être allégée de 8€ – c'est donné ! – et le groupe n'étant pas encore sur scène, je vais me reprendre une bière avant l'ouverture des hostilités. De Morse, je ne connais que leur EP Beliefs Destroyer, paru en 2013, avec un artwork assez classe réalisé par View From The Coffin. Malgré son côté aussi percutant que déjanté, ce dernier ne m'avait néanmoins pas laissé un souvenir impérissable – agréable sans être véritablement marquant. Mais n'ayant encore jamais vu le groupe à l’œuvre, je me faisais une joie de les voir retranscrire leur musique (un hardcore chaotique et noisy) dans les conditions live tant celle-ci semble taillée pour. De même, c'était l'occasion de voir le quatuor jouer avec son nouveau line-up, Chris (ex-Verdun) remplaçant leur ancien guitariste Mathieu. Et Morse va poser les bases d'entrée de jeu sans faire dans le détail ! Animalité est le mot qui définirait le mieux le set délivré ce soir. Jean-Marc est totalement hors de contrôle, se frottant dès les premières minutes aux spectateurs présents dans la fosse. Un chanteur qui essaie de faire bouger les lignes à l'image des sonorités délivrées tantôt discordantes et partant en tout sens tantôt plus lisibles et brise-nuques (à qui va ma préférence). Le son est lourd avec une guitare très grésillante renforçant l'aspect primitif des compositions. Placée idéalement face à la scène, j'assiste donc à un déferlement de violence ainsi qu'au déchaînement du frontman. S'écroulant x fois sur le sol, seul ou accompagné d'un spectateur, fonçant sans crier gare dans le public, faisant tomber son micro – dont un décédera en cours de set –, dégageant son pied de micro dans la fosse, crachant en l'air – le mollard lui retombant dessus quelques secondes plus tard –, ce dernier ne s'arrête jamais. Aucun temps mort dans le jeu scénique de la formation. Le chanteur se fera même pousser du pied par le bassiste Abel – gérant de Head Records – durant un morceau. Un concert mené tambour battant – avec des titres relativement courts –, excessif et épuisant (dans le bons sens du terme), qui se finira abruptement, la guitare ayant lâchée. La folie furieuse !
A peine remise de mes émotions et le temps d'aller commander une bière que les Américains montent sur les planches. Le battement entre les deux groupes est assez bref, histoire de ne pas faire retomber la pression ! Mais si la salle était bien remplie durant le concert de Morse, j'ai l'impression que ce n'est pas le cas pour Mutoid Man. En effet, les rangs se sont un peu clairsemés en dépit d'une fosse bien fournie. Cependant cela n'entame pas le moral des musiciens tout sourire et paraissant heureux de partager ce moment avec nous. C'est d'ailleurs le titre survitaminé « Bridgeburner » qui ouvre le set avec des lignes de guitares totalement folles, faisant bouger l'assistance en un rien de temps. Steve Brodsky (également membre de Cave In), chanteur et guitariste, mène le live d'une main de maître, balançant des blagues entre deux titres et communiquant beaucoup avec le public. D'où cette communion innée qui s'installe entre le trio et le foule acquise à leur cause. La première partie du concert va défiler à vive allure avec des morceaux jouissifs tirés de leur album Bleeder, comme l'excellent « 1000 Mile Stare ». Ça sautille, ça danse, ça dresse le poing bien haut, ça secoue vivement la tête. Bref, c'est la fête ! Le bassiste Nick Cageao et Steve Brodsky s'amuseront à se taquiner durant toute la durée du live, le second jetant un peu de bière sur le premier lorsqu'il lui demande sa pinte, ou se faisant des doigts d'honneur régulièrement. Un fait particulièrement notable en milieu de set quand les deux musiciens échangent leurs instruments le temps d'un titre. Et durant cette partie l'EP Helium Head sera mis en lumière avec notamment le barré « Friday the 13/8 ». Nous aurons aussi droit à la reprise assez improbable – et pourtant réussie – de « Don't Let Me Be Misunderstood », version The Animal, et rebaptisée ici « The Manimals » (la piste bonus). Je me laisse aisément porter par la langoureuse et poisseuse « Dead Dream », montant crescendo ou encore heabangue sur la frontale « Beast ». La formation maintient toujours la tension avec sa musique hybride survitaminée ainsi que des titres très nerveux et expéditifs – pour certains. Si les deux compères chargés des cordes semblent tenir le premier rôle et faire le spectacle, Ben Koller (Converge, All Pigs Must Die) n'est pas en reste derrière ses fûts ! Malheureusement la salle étant plutôt basse de plafond l'estrade n'est pas très haute et ayant trois perches devant moi, j'ai eu du mal à le voir jouer – le gros regret de la soirée... Celui-ci s'amuse à envoyer ses sticks sur les gratteux ou fait mine de les jeter en l'air et les rattraper avec classe, mais un bon nombre termineront dans le décor. Il a du venir avec une caisse remplie de baguettes, ce n'est pas possible ! Il s'invitera également sur le devant de la scène faisant des percussions sur les pédales de guitares. Bref, Mutoid Man nous a offert un bon gros show à l'américaine !
Déjà foutrement efficace et dansante sur support, la musique des Américains touche à la perfection en live ! Toujours plus énergique, celle-ci est de plus magnifiée par des musiciens très carrés qui apportent une touche visuelle non négligeable. Bougeant pas mal sur scène, ces derniers contaminent l'assistance par leur bonne humeur, leur vitalité mais aussi leur folie douce. J'en ressors béate avec des étoiles plein les yeux, demandant du rab. Putain de soirée !
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