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Angelcorpse + Aosoth + Hell Militia

Live report

Angelcorpse + Aosoth + Hell Militia Le 27 Octobre 2016 à Paris, France (Divan du Monde)
Après six années passés à bouffer les pissenlits par la racine, Pete Helmkamp et Gene Palubicki ont finalement repris du service. Un retour qui n’est évidemment pas passé inaperçu d’autant que les Américains ont participé à plusieurs festivals ici en Europe. Mais au-delà de ces quelques dates ici et là il fallait pour marquer le coup une tournée en bonne et due forme. Celle-ci n’a pas tardé à être annoncée avec, comme on pouvait l’espérer, une date organisée à Paris par nos pourvoyeurs préférés de soirées électriques et mouvementées, j’ai nommé Garmonbozia. Pour agrémenter cet évènement organisé au Divan du Monde, deux groupes parisiens étaient également à l’affiche. AOSOTH et HELL MILITIA.

Les premiers à investir la scène sont AOSOTH. Après deux rendez-vous volontairement manqués lors du Nidrosian fin 2015 et du Netherlands Deathfest courant 2016, j’étais bien décidé à retrouver les Parisiens sur les planches. Après un faux départ, le groupe prend possession de ses instruments dans une espèce d’épais brouillard au son d’une inquiétante introduction faite de bruits étranges. Les visages sont grimés, les gestes assurées et c’est sans préambule que le groupe entame les premières notes de "An Arrow In Heart". Sans surprise, le son est très bon et reprend cette spécificité qui fait le sel d’AOSOTH c’est-à-dire extrêmement compact avec notamment une basse dominante qui jamais ne se laisse écraser par les autres instruments. Il n’en faut pas davantage pour séduire un public parisien présent en nombre mais pas en masse. AOSOTH va ainsi enchaîner pendant près de quarante-cinq minutes six titres issus majoritairement de ses deux derniers albums. "An Arrow In Heart", "Ritual Marks Of Penitence", "Temple Of Knowledge" vont ainsi se mêler à deux titres de l’album III - Violence & Variations ("III - 1" et "III - 5"). Le groupe terminera enfin son set sur le très bon "Appendix C" tiré du EP IV que je ne connais pas... Une setlist apriori identique à celle de leur précédent passage dans la capitale en compagnie de Mgla. Plutôt limité dans son jeu de scène (guitaristes et bassiste vont headbanger copieusement durant une bonne partie du set alors que Mkm va essentiellement s’appliquer à enrouler le câble de son micro tel un garrot autour de son bras) et dans sa communication avec le public (réduite ici à peau de chagrin), la force d’AOSOTH vient de cette atmosphère étouffante de dévotion que le groupe arrive très vite à mettre en place grâce à un Mkm quelque peu tourmenté mais à la voix habitée, par des riffs dissonants et aliénants et par une rigueur et une puissance sans faille. Il suffit alors de fermer les yeux pour se laisser embarquer dans ce voyage mouvementé et éreintant. Après avoir mis à genoux une bonne partie du public (il semble quand même que certains soient hermétiques à ce genre de Black Metal), le groupe s’en va comme il est venu, fier et majestueux dans une attitude un brin désinvolte qui ne fait que renforcer l’aura déjà puissante qui émane de ce dernier. Les patrons à la maison en quelque sorte...




Si vous lisez mes live-reports, vous savez probablement que je ne suis pas très amateur de la musique de HELL MITILIA. De fait, c’est sans regrets que j’assiste à leur prestation depuis l’extérieur de la salle à discuter avec des gens plus intéressants que cette musique qui ne me parle pas. Désolé...


Après la punition infligée par ANGELCORPSE au Netherlands Deathfest en mars dernier, j’avais hâte de retrouver Pete Helmkamp et le toujours très souriant Gene Palubicki pour un match retour qui s’annonçait d’ors et déjà coriace. Le groupe ayant déjà changé trois fois de batteur depuis sa reformation, c’est désormais l’italien Andrea Janko (ex-Imposer, ex-Impiety) qui assure l’intérim derrière les fûts pour cette tournée européenne. Si je ne me suis pas méfié de prime abord étant donné le CV plutôt éloquent du bougre, c’est pourtant de lui que viendra la plus grosse déception de la soirée.
Le groupe arrive au son d’une introduction rappelant quelque peu celle du premier album d’Abhomine. Très vite, les choses sérieuses vont s’enclencher avec un "Sons Of Vengeance" impitoyable. Malheureusement, je vais également très vite déchanter. Est-ce l’ingénieur du son qui s’est complètement foiré ou bien Andrea Janko qui n’arrive pas à suivre le rythme et à blaster correctement ? Difficile d’avoir le fin mot de l’histoire mais toujours est-il que ces séquences de blasts, point crucial chez ANGELCORPSE vous en conviendrez, étaient pour la plus part bâclées et inaudibles. Heureusement pour nous, Pete et Gene sont restés impeccables même si, pour ma part, l’ajout d’un second guitariste ne serait pas un mal histoire que les soli de Palubicki ne viennent pas systématiquement rompre le riffing de chaque titre. Car non, on ne peut pas pondre des riffs guerriers et en même temps s’acquitter de quelques soli balancés à tout berzingue à la face de l’auditeur. Pour autant, la dynamique générale n’en souffre pas et c’est pied au plancher qu’ANGELCORPSE balance ses titres issus pour moitié du redoutable Exterminate. Une violence inouïe qui va mettre le feu aux poudres. Le public va en effet s’en donner à cœur joie sur ces brûlots punitifs que sont "Phallelujah", "Stormgods Unbound", "Wartorn", "Black Solstice", "Wolflust" ou encore "Christhammer" qui viendra clore la soirée. Outre la voix toujours aussi haineuse de Pete Helmkamp c’est bien cette force de frappe qui fait d’ANGELCORPSE l’un des groupes les plus ultimes dans son genre. Une violence telle que cela en devient presque ridicule tellement on se sent tout simplement impuissant, malmené sans vergogne par trois gus qui se moquent bien de notre détresse et préfèrent passer leur temps à nous humilier. Aussi, en dépit de cette déconvenue liée à la participation de monsieur Jenko, j’avoue prendre un sacré pied devant le set des Américains. Pete balancera ici et là quelques « mercis » mais là encore la communication n’était pas au centre de l’équation. Peu importe, ce n’est pas ce que nous sommes venus chercher. Après cinquante minutes des plus sportives, ANGELCORPSE tire sa révérence. Un merci, pas de rappel, une esquisse de sourire sur les lèvres de Helmkamp et voilà, rideau, gentiment poussé vers la sortie par les quelques vigiles de la salle.

En dépit de ces problèmes de batterie, j’ai passé là une excellente soirée. AOSOTH s’est rappelé à mes bons souvenirs grâce à une prestation sobre et exemplaire. L’univers du groupe est clairement à part et son Black Metal dissonant et habité possède ce petit quelque chose qui fait à mon sens toute la différence. Il serait temps que je me penche sur les derniers splits et EP que les Parisiens ont sorti. Quant à ANGELCORPSE, il demeure cette machine de guerre qu’il a toujours été. Une efficacité sans faille qui malgré des problèmes de batterie évidents (du moins de là où j’étais situé dans la salle) n’entache pas l’enthousiasme d’un public à l’animalité très justement exacerbée par ces moments de pure violence/haine.

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Angelcorpse + Aosoth + Hell Militia
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Angelcorpse
Angelcorpse
Brutal Death - 1996 † 2017 - Etats-Unis
  
Aosoth
Aosoth
Black metal - 2002 † 2017 - France
  
Hell Militia
Hell Militia
Black Metal Infernal - 2001 - France
  

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