Après une semaine morne et grisâtre place au week-end et une pure affiche (la même se tenait la veille sur Lyon) programmée par Volume Brutal en collaboration avec Forever Ripping Fast et Exécution Publique. Nous sommes le samedi 16 juin et il est temps de décoller, entre filles, de Montpellier direction Avignon et le Bandidos MC afin de prendre notre pied devant Electric Shock, Vulture et Mindless Sinner !
Arrivées environ quinze minutes avant l’heure annoncée du premier concert, triste est de constater le manque de monde – que ce soit sur le parking, devant et à l’intérieur de la salle. Mais je le sentais venir à la vue du peu de participants inscrits sur la page de l’évènement (Facebook)… Bref, une fois la place prise et avoir eu droit au petit coup de tampon « charogne », je me prends une bière fraîche et vais discuter avec les collègues en attendant le premier concert.
Et c'est aux Français d’Electric Shock que revient la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Je n’avais pas encore eu l’occasion de les voir mais les nombreuses écoutes de leur EP
Burn Out ainsi que la prestation de Sacral Night – partageant quelques membres dont le chanteur – lors du Courts of Chaos Festival ne présageaient que du bon. J’avais hâte de découvrir le groupe sur scène et de voir ce qu’ils avaient dans le ventre. Autant vous dire que je n’ai pas été déçue ! D’entrée les musiciens vont bien occuper l’espace et sortir l’artillerie lourde malgré une assistance clairsemée, mais investie, en début de set. La musique de la formation est à l’image de leurs influences, hard rock à souhait, électrisante et des plus accrocheuses. Un fait qui forcément prend davantage d’ampleur en live. Le rythme reste bien soutenu et fait bouger l’assistance – qui va se densifier au fil des titres –, répondant également présente lorsqu’il faut reprendre des refrains (notamment sur « Wild Bastards », tiré de leur nouvel 7" EP). Qu’il est bon de voir Little Angus se démener à la guitare et sortir des solos ultras jouissifs ! Aussi bon que d’entendre la voix monstrueuse (putain quelle voix !) d’Antoine « Dragonman » Volhard. Car s’il manque un poil d’assurance, il en impose toujours – et pas que par sa stature –, sans forcer et passant dans les aiguës avec une facilité déconcertante. Tout en puissance et en maîtrise, un peu à l’image de leur set. Un set explosif et fédérateur qui a su bien mettre l’ambiance – se clôturant par une reprise de Rose Tattoo, « Nice Boys ». La soirée débute très bien !
Ça sent la sueur et il commence à faire bien chaud dans la salle, une bière et une petite pause à l’extérieur s’imposent. Un coup d’œil aux alentours suffit aussi à prendre la température. Certes, du monde est arrivé entre temps mais ce ne sera pas la grosse affluence (45 entrées payantes d’après les organisateurs…). Nombre assez décevant mais qui ne plombera en rien la soirée car, comme écrit un peu plus haut, l’ambiance est là ! Pas mal de passionnés et/ou de personnes investies s’étaient donnés rendez-vous ce soir. De la musique commence à s’échapper de la salle, les Allemands de Vulture sont aux balances. Ayant surtout fait le déplacement – je l’avoue – pour voir cette formation (les chroniques de AxGxB ainsi que l’écoute de leur demo et de leur album, paru cette année, ont su faire mouche), je me dirige à l’intérieur afin de prendre place.
Petite décharge de violence teutonique donc entre le hard rock des Français (ancré dans les 70’s/80’s), et le heavy tubesque des Suédois. Le show débute par une intro ambiancée (« Vulture ») qui plonge directement le public dans le bain avant de lâcher son gros speed/thrash des familles. Les musiciens en total look cuir, cuir, clous, moustache sont totalement investis notamment le guitariste M. Outlaw qui ne cesse de grimacer (difficile de ne pas rester focaliser dessus ah ah !). Leur musique brise-nuques fait rapidement bouger l’assemblée devant la scène. Le groupe est bien en place, très professionnel que ce soit au niveau du jeu ou de la composition de leur setlist. Bien équilibrée cette dernière offre, avec cohérence, un bon échantillon dans leurs différentes réalisations (du titre éponyme à « Clashing Iron »). Encore une fois, en live les morceaux gagnent nettement en impact (tout comme Electric Shock). Les bonnes introductions ambiancées comme celles de « Delivered To die » ne font d’ailleurs que renforcer cet effet. On se laisse aisément happée par la machine bien huilée qu’est Vulture, qui reprendra également « Rapid Fire » de Judas Priest. Une bonne claque !
Une nouvelle fois l’appel de l’air frais se fait sentir et on se remet doucement de ses émotions après ce petit tabassage en règle administré par les Allemands. On boit et discute en attendant la tête d’affiche, que beaucoup attendent avec impatience. Il faut dire que Mindless Sinner (formé en 1982) effectue là ses premières dates françaises, d’où l’attente. Personnellement, j’ai été un bon nombre d’années réfractaire au heavy et m’y suis mise sur le tard – toujours à découvrir des groupes et c’est grisant. Les Suédois font donc partie de ces « vendanges tardives ».
Allez ! Retour dans la salle et changement d’ambiance pour ce dernier concert. La grosse teuf ! « I’m gonna ! I’m gonna have some fuuuuuuun ! » ! Bref, les quelques appréhensions que j’avais (pourtant le texte de présentation fait par Volume Brutal était bien explicite !) ont bien vite été balayées. Pas de pauses, de chichis, les musiciens enfilent les titres sans sourciller avec la part belle faite à
Master of Evil et l’excellent
Turn On the Power. Ils n’ont clairement pas perdu la main, ça non ! Je parlais de « putain de voix » dans le paragraphe dédié à Electric Shock mais Christer Göransson ! Oh la la ! Il m’a littéralement scotchée ! Du charisme sans en faire des tonnes. Certes, les Suédois ont tous pris de l’âge et un bide à bière, pour certains, mais on a l’impression d’être téléporté dans les années 80. Rien a bougé, tout sonne parfaitement et on se délecte de titre tel que « Live Ad Die ». On sent une bonne cohésion dans le groupe, rien n’est forcé et ils prennent un réel plaisir à jouer. Le chanteur descend à plusieurs reprises dans la fosse pour chanter au milieu des die-hard fans – qui auront bien donné de leur personne. Il tend volontiers son micro vers le public ou en direction de personnes bien ciblées et à fond dans le show ! Même les morceaux les plus récents, tirés de
The New Messiah (2015), se fondent parfaitement dans la setlist. Deux rappels ont été fait si ma mémoire est bonne. Que dire…la grande classe !
J’avais déjà eu l’occasion de me déplacer sur Avignon pour des dates organisées par Volume Brutal mais jamais pour un « Trop Hard Pour Toi ». C’est désormais chose faite et pas de regret. C’était tout bonnement une excellente soirée ! En comité réduit certes, mais un comité de qualité. Merci aux associations d’avoir organiser une telle date. On se revoit donc en 2019 avec Volume Brutal, en espérant que les gens se bougent un peu plus afin de continuer de voir de belles affiches de par chez nous.
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19/06/2018 13:27
19/06/2018 08:59
18/06/2018 23:47