A THOUSAND LOST CIVILIZATIONS MARCH MMXIX - JOUR 2
Live report
A THOUSAND LOST CIVILIZATIONS MARCH MMXIX - JOUR 2 Adaestuo + Darvaza + Saturnalia Temple + T.O.M.B + The Ruins Of Beverast + Vortex Of End + Wolvennest
Le 07 Mars 2019 à Bruxelles, Belgique (Atelier 210)
On attaque (il n’y a pas d’autre mot) cette seconde journée à l’Atelier 210 avec les Américains de T.O.M.B. , comprendre Total Occultic Mechanical Blasphemy… vaste programme, mais qui tient toutes ses promesses. Ce savant mélange de Black et de Noise est interprété par deux guitaristes (dont une charmante demoiselle) dont les riffs répétitifs et saturés sont carrément oppressants. Mais l’ambiance malsaine est principalement assurée par son imposant vocaliste, cagoule de bourreau sur la tête et « masse » au poing avec laquelle il martèle rageusement un pad de batterie électronique au rythme de ses cris de colère. Un set puissamment sale et méchant dont on ressort avec un rythme cardiaque à affoler le tensiomètre. Excellent.
VORTEX OF END était le seul groupe français de l’affiche. Les musiciens au physique de nageurs est-allemands se présentent, comme à leur habitude, torses nus. Fvlgvr Lvx Terror est un très bon album de Black/Death… Pourtant, je suis déçue par une prestation que je trouve sans souffle et prétentieuse. Les intentions musicales sont bonnes mais l'attitude ne me convainc pas (à quoi sert cette incursion dans la fosse, sérieusement ?) et le chant assuré par les deux guitaristes et le bassiste en alternance n’est franchement pas terrible, par faiblesse et/ou par manque de justesse. On m’avait prédit une avalanche d’hémoglobine, ce ne fut même pas le cas… Une heure c'est bien trop, ç’en est devenu pénible.
Hekte Zaren, la chanteuse polonaise est de retour sur scène avec ADAESTUO, formation internationale dans laquelle on retrouve notamment VJS (SARGEIST, NIGHTBRINGER). Le groupe a fait le choix judicieux d’alterner titres à la facture plus classique avec guitares saturées et growl et titres dans une veine Dark Ambient à la limite du tribal puisque violon, tambourin et autres instruments plus rustiques accompagnent les lamentations de Hekte Zaren. Un set assez captivant à l’ambiance ténébreuse et mélancolique à la fois avec en point d’orgue l’entêtant Escaine.
Forts de longues années d’expérience dans le milieu, Gionata Potenti (guitare), que l’on ne présente plus, et Wraath (chant), au CV non moins impressionnant, savent y faire lorsqu’il s’agit de produire un vrai show de Black Metal. DARVAZA propose une entame parfaite avec deux titres de The Downward Descent (quel EP, quel EP !) A Hanging Sword et Derelict of Passion en mode rouleau compresseur. Le cheveu sale, le cuir usé par la sueur, le corpse paint dégoulinant, Wraath, toujours animé d’une rage très expressive (yeux exorbités, visage grimaçant et gestes de colère) tient la baraque sur scène avec ses allures de Joker du Black Metal. Les autres musiciens ne sont pas en reste, à l’image d’un Potenti au backing vocals diablement savoureux. Violent, poisseux, intense et néanmoins carré, mon deuxième DARVAZA en moins d’un an, mais assurément le meilleur.
WOLVENNEST était l’une de mes plus grosses attentes et au vu de la ferveur autour de moi, je pense ne pas avoir été la seule dans ce cas. Sauf que j'ai eu la preuve que l'enregistrement studio fait des miracles... Le set avait pourtant bien démarré avec Silure, magnifique premier titre de Void. Oui, mais voilà, il s’agit d’un morceau instrumental. Lorsque s’achève Ritual Lovers, interprété dans la foulée, je suis bien obligée de reconnaître que la belle Sharon a massacré le morceau avec un chant affreux : un manque de justesse et des approximations impardonnables à mon sens, d’autant plus impardonnables que l’ensemble des musiciens, dont les trois guitaristes, sont absolument formidables. Pour ne rien arranger, elle semble avoir pas mal de difficultés avec son thérémine et s’en agace visiblement. Hélas, je fais le même constat avec Alexander von Meilenwald (THE RUINS OF BEVERAST), en guest sur L’Heure Noire, qui ne fait pas preuve d’une meilleure technique vocale au chant clair, le résultat est assez moche et écorche aussi mes oreilles. Le reste passera mieux car noyé dans la réverbération. Quel dommage, car musicalement, c’était assez monstrueux. A moitié déçue, à moitié ravie, je n’arrive pas à donner un avis tranché sur cette prestation.
Allez, ça va aller cette fois, Alex, pas de chant clair dans le set de THE RUINS OF BEVERAST. Le growl te sied bien mieux. Je taquine un peu, mais j’ai énormément de respect pour la carrière et la discographie du Monsieur. Setlist ultra classique depuis la sortie du dernier album ouvrant sur Exuvia et clôturant sur Maere, ce n’est pas encore aujourd’hui que j’entendrai Malefica ou The Mine. Cependant, la magie noire opère toujours : chacun des morceaux s’impose solennellement avec son atmosphère unique grâce à de longues mais savoureuses plages de guitares rythmiques répétitives. Il se dégage de l’ensemble une certaine noblesse, beaucoup d’intelligence et de sensibilité. Last but not least, Alexander sait s’entourer d’excellents musiciens, à l’image de l’impressionnant bassiste de DROWNED. Je regrette juste le rendu un peu brouillon sur les passages les plus rapides.
Setlist :
. Exuvia
. God's Ensanguined Bestiaries
. Between Bronze Walls
. Daemon
. Mære (On a Stillbirth's Tomb)
Que venaient donc faire les Suédois de SATURNALIA TEMPLE dans un festival de Black Metal ? Ben, nous infliger l’une des plus grosses fessées de ce long week-end, pardi ! Stoner/Doom pachydermique et hypnotique à souhait (To The Other), mais tout aussi sombre et inquiétant, le trio s’impose avec facilité et humilité grâce à une incroyable capacité à poser une ambiance. Prodigues, les musiciens ne quitteront la scène qu’après avoir joué quarante-cinq minutes supplémentaires devant un parterre comblé, en ce compris Daniel Abecassis (Killtown Bookings) à fond à côté de moi et non sans avoir reçu la visite du guitar hero du festival, le virtuose gratteux remarqué la veille avec DIKASTERION, sur les deux derniers morceaux. Il est tard, tout le monde est crevé, mais ceux qui ont assisté à ce concert ont certainement ressenti la même chose que moi : l’impression d’être en dehors du temps, en dehors des limites et des contraintes (le bassiste allume sa clope sur scène) pour vivre une parenthèse d’intimité en petit comité. Je suis partie très loin, j’en ai oublié mon point de sciatique qui me paralyse depuis le début d’après-midi. SATURNALIA TEMPLE s’est offert la plus grande démonstration d'enthousiasme du public depuis le début du festival, amplement méritée. Juste énorme et jouissif.
Il est déjà temps de dire au revoir à l’Atelier 210. Cette première partie de festival a tenu (presque) toutes ses promesses. Une déception quand même, mais de très bonnes surprises. Demain est un autre jour, dans un autre lieu.
| ERZEWYN 14 Mars 2019 - 705 lectures |
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