Sacrifixion - Shower Me In Death
Chronique
Sacrifixion Shower Me In Death (EP)
A l’heure du modernisme exacerbé il est toujours de bon ton de revenir aux fondamentaux pour se prendre une bonne rasade de musique régressive et primitive, c’est dans cette optique que s’est créé récemment ce trio avec comme seul objectif de vider la tête de l’auditeur et d’offrir un défouloir sans concessions qui fait du bien par où ça passe. Formé autour de vieux vétérans locaux (où l’on retrouve notamment l’ancien chanteur de CRUEL FORCE ainsi que le guitariste de NOCTURNAL – ici derrière la batterie) ceux-ci offrent quatre titres totalement régressifs qui puent l’underground crasseux et renvoient instantanément vers les premières démos de KREATOR, SODOM ou encore CELTIC FROST, tout en donnant la sensation d’avoir été enregistrées à l’époque. Car avec sa production raw et directe - dont on pourrait penser que l’ensemble a été enregistré live en une seule prise, cet Ep balance un peu plus d’un quart-d’heure de gros son énervé où la vitesse est majoritaire sans pour autant y être en continu et qui va ne pas faire dans la dentelle, cherchant uniquement à annihiler toute forme de résistance.
Car à l’instar de ces grands noms précités SACRIFIXION va miser sur l’efficacité sans se poser de questions, preuve en est d’entrée avec « The Bloodied Pits Of Savagery » joué à cent à l’heure et ponctué de nombreuses descentes de toms à l’ancienne et d’un riffing plus que minimaliste, le tout avec une grosse force de frappe et une accroche immédiate. C’est en effet la qualité de ce court-format qui malgré sa simplicité et une linéarité de façade n’a jamais le temps d’être répétitif ou ennuyeux de par sa qualité d’écriture, son énergie contagieuse et aussi la durée des compositions qui ne s’éternisent jamais (quatre minutes grand maximum), offrant de fait une homogénéité totale quel que soit le tempo employé. Si « Unmarked Shallow Graves » maintient cette dynamique furibarde et menée tambour battant (d’où émerge une ambiance Thrash plus présente) et à la radicalité constante, les trois acolytes vont montrer avec l’arrivée de « Drowning In A Nightmare » qu’ils savent aussi garder leur efficacité en densifiant un peu leur propos. En effet ici l’équilibre rythmique est plus flagrant et une ambiance plus oppressante et obscure se fait sentir de par un alourdissement généralisé et une rythmique rampante du plus bel effet, toujours aidée par cette guitare sobre et crachotante qui ajoute au sentiment d’authenticité et de sincérité voulu par ses créateurs. D’ailleurs avec la conclusion intitulée « Shower Me In Death » ceux-ci vont se lâcher encore plus fort via l’apparition de blasts déchaînés et passages ralentis écrasants, sans qu’aucun de ces deux moments ne prenne l’ascendant sur l’autre, afin toujours de miser sur l’équilibre des forces et de montrer que l’écriture générale reste cohérente et en place à chaque instant.
S’il est évident que tout ça a déjà été proposé et entendu des milliers de fois et que ça ne fera pas avancer le schmilblick d’un iota, il n’en reste pas moins que l’engagement mis là-dedans et la sincérité qui en transparaît ne peuvent qu’être applaudis des deux mains, tant on a plaisir à entendre ce genre de choses d’autant plus quand c’est composé de façon si redoutable. Le plan parfait pour l’été qui s’écoutera vite et bien autour d’une bonne blanche rafraîchissante et d’un barbecue bienvenu, en espérant que la bande nous propose rapidement une suite plus longue à ce premier jet cradingue et très prometteur, qui permet de mettre le cerveau au repos durant une courte période forte appréciable.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo