Primal Rage - Awakening The Masses
Chronique
Primal Rage Awakening The Masses
A l’instar de nombre de formations des débuts de la scène extrême nationale PRIMAL RAGE a connu tous les aléas possibles qui jalonnent leur existence, entre enregistrements, concerts, arrêt et retour aux affaires après une très longue absence. C’est exactement ce qu’a vécu le combo de Savoie qui durant dix ans (de 1988 à 1998) a enregistré trois Démos, partagé l’affiche scénique avec EXECUTION et LOUDBLAST avant de disparaître des radars et de se mettre en sommeil durant quasiment deux décennies complètes… un cheminement qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de PUTRID OFFAL. Et puis finalement en 2017 le chanteur David Eloy et le guitariste Olivier Dufour ont décidé de relancer la machine avec une nouvelle équipe à leurs côtés, où jeunesse et expérience vont cohabiter avec facilité permettant ainsi de se (re)faire la main et de livrer rapidement un single inédit, avant de passer à l’étape de ce premier opus qui voit le jour trente-trois ans après les débuts de l’entité. Forcément après tant d’années de l’eau a coulé sous les ponts et les goûts ont sensiblement évolué, il n’est donc pas surprenant que le Thrash des débuts se soit légèrement effacé au profit d’une musique plus dense où cohabitent des accents Groove et Hardcore redoutables et ultra-efficaces. Il faut dire que les gars ont eu l’excellente idée de mélanger tout cela avec simplicité et surtout sans rallonger inutilement le propos - vu qu’ici une seule compo dépasse les cinq minutes, un choix assumé et payant tant l’ensemble va rester cohérent et accrocheur de la première à la dernière seconde.
D’ailleurs les mecs ne se sont pas compliqués la vie en balançant d’entrée probablement un des meilleurs morceaux de cette galette, tant « Repression » sert de parfait condensé à ce qu’ils savent faire de mieux en mixant les styles avec une grande facilité. Démarrant par du pur riff de coreux la suite va osciller entre mid-tempo redoutable (et parfait pour remuer la tête), et une succession d’accélérations et passages écrasants à l’accroche toujours impeccable qui sentent bon les HATEBREED et compagnie. Jouant sur l’équilibre des forces en présence les Savoyards vont offrir une écriture simple et facilement mémorisable sans forcer trop loin techniquement, ce qui permet de l’assimiler rapidement et d’apprécier d’autant plus le bon moment qui est proposé ici, à l’instar du reste de cet album tout aussi homogène. Reprenant grosso-modo le même schéma de construction qu’entendu précédemment les intenses et équilibrés « F.F.F », « Kill Yourself » et « One Of The Dying » vont eux-aussi réussir leur coup tant l’efficacité y est sans bornes et l’alternance rythmique continue, afin de toujours donner envie à l’auditeur d’en découdre et d’aller au contact dans la fosse ou ailleurs. Cependant si la vitesse sait se fait entendre quand il le faut celle-ci est loin d’être majoritaire, la bande préférant jouer la majeure partie du temps sur des passages imposants à la lenteur plus ou moins relative, sans que cela ne nuise une fois encore au rendu général qui reste toujours aussi furieux. Preuve en sont les excellents « X-Rated », « Racial Hate » et « No Cure For Hate » aux ambiances rampantes et où la lourdeur massive prend immédiatement à la gorge, sans jamais relâcher son étreinte ravageuse de par une linéarité absente et quelques solos bien sentis qui aèrent tout cela.
Se terminant du mieux possible avec notamment le monstrueux « Respect » tout en muscles et en énergie décuplée (dont l’introduction n’est pas sans rappeler celle de « 5 Minutes Alone » de PANTERA), où le côté explosif est particulièrement vivace et mis sur le devant de la scène par un rythme enlevé qui se révèle être parfait pour finir de lâcher complètement les chevaux, et faire disparaître les derniers signes de stress de l’auditoire qui va être totalement détendu après cela. D’ailleurs la conclusion très classique sous le nom de « Awakening The Masses » va finir d’achever les derniers réfractaires avec sa construction sobre et tout en variations diverses, qui dévoilé une ultime salve de plaisir non-dissimulé à un disque sans fautes de goût et qui passe bien le cap des écoutes multiples.
Si l’on chipotera sur le côté prévisible et interchangeable à la longue de chacun des dix morceaux ici présents à la fois parfaitement homogènes et mis en valeur par une production puissante et chaude (au rendu relativement naturel fort agréable), il n’y a rien à reprocher à cette galette qui prouve que ses créateurs ont eu raison de revenir aux affaires. Evoluant dans un genre assez peu représenté en France le gang d’Albertville (qui prouve que sa ville peut faire parler d’elle autrement que pour le souvenir des jeux olympiques d’hiver de 1992) a donc réussi sans soucis son examen de passage attendu depuis si longtemps. En espérant dorénavant que celui-ci lui serve de tremplin positif pour la suite et qu’il n’y ait pas besoin de patienter si longtemps pour entendre une suite à ce très bon premier jet sans prétentions, qui a tout ce qu’il faut pour se vider la tête tranquillement et sans chercher plus loin que de faire quelque chose de bondissant et couillu qui fait du bien par où ça passe.
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