Sternatis - Blazebirth Hall
Chronique
Sternatis Blazebirth Hall
La douleur est forte à l’écoute de STERNATIS… Aussi forte que l’envie de remercier son existence… La raison de ces sentiments partagés est bien simple : cette formation est l’une des seules survivantes du BlazeBirth Hall. Et encore, elle n’a jamais fait partie de ce collectif équivalent à nos Légions Noires, mais son créateur, Moroth, en a toujours été proche. Il a travaillé avec certains des membres de ces formations russes cultes, et il en a été fortement influencé. Seulement, il n’avait sorti qu’une demo en 2000, rééditée sur CD en 2017, et jamais rien d’autre. Le voilà enfin en piste, et il prouve qu’il pourra assurer la relève et l’esprit du BlazeBirth Hall qu’on croyait perdu… Effectivement, si nous faisons un tour des groupes qui le composaient, on constate l’hécatombe.
D’abord parce que peu de personnes composaient ce collectif, et qu’ainsi on trouvait soit Ulv Gegner Irminsson soit Kaldrad soit les deux au sein de BRANIKALD, FOREST, NITBERG, WOTAN SOLV, RAVEN DARK et VARGLEIDE. Le premier est mort assassiné en 2005. Le deuxième avait abandonné ses groupes quelques années après. Et alors qu’on pouvait nourrir l’espoir d’un retour à l’avenir, il est mort bêtement fauché par une voiture. YGGRASSIL n’a de son côté jamais rien sorti à ma connaissance, et il reste donc RUNDAGOR, qui a disparu des radars depuis près de 20 ans. Un album paru en 2018 n’était que l’édition d'un enregistrement datant de 1997, inédit. On imagine mal Dagorath, unique membre de la formation, redevenir actif subitement…
Voilà pourquoi l’existence de STERNATIS est un miracle, et voilà pourquoi il entraîne nostalgie et mélancolie. Sur sa démo de 2000, Moroth avait été accompagné du maître Kaldrad à la basse, et de Ransverdi, le batteur officiel de toutes les sorties ou presque du BlazeBirth Hall. Voilà, c’est déjà suffisant pour prouver sa légitimité. Pour ce premier album, le line-up a évidemment changé. Le batteur est le jeune Noersyl Skept (né en 1991) et le bassiste est Wizard, de FORGOT (né en 1974). À eux trois, il recrée les ambiances magiques qui ont secoué le monde du black il y a bien longtemps. Ils parviennent à geler le temps comme ils nous gèlent tout le corps à travers des compositions déchirantes et maléfiques à la fois. Les guitares sont saturées, la batterie est déchainée, les ambiances… sont frigorifiées. C’est que les vocaux sont particulièrement agressifs, raclés comme les Russes savent si bien le faire, et ils changent parfois de timbre pour devenir plus graves, ou plus clairs, mais toujours pour ajouter des émotions.
Le titre de l’album est sans équivoque : Blazebirth Hall ! On traverse un désert de glace et l’on revoit dans un reflet son propre visage, changeant, passant de celui de notre jeunesse à celui actuel puis à celui qui nous attend dans un avenir pas si lointain. Et parfois c’est un visage inconnu, sans doute celui d’un ancêtre, qui apparaît et nous rappelle qu’il vit encore sans doute quelque part en nous, alors que nous ne le célébrons plus, que nous ne le connaissons même plus…
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo