Speckmann Project - Fiends Of Emptiness
Chronique
Speckmann Project Fiends Of Emptiness
A l’instar de son compère et ami Rogga Johansson le vétéran Paul Speckmann n’a pas non plus le temps de s’ennuyer tant il multiplie les différents projets annexes qu’ils soient récents ou anciens, et justement en parlant de vieilleries histoire de remplir encore un peu plus un planning déjà très conséquent le voici qui a décidé de relancer avec son acolyte Suédois SPECKMANN PROJECT, après presque trente ans de sommeil. N’ayant sorti qu’un seul album en 1991 celui-ci contenait des morceaux refusés pour MASTER mais que sa tête pensante refusait de voir disparaître, du coup entouré de deux comparses de l’époque de sa formation phare il sortit cet unique opus avant que le trio ne disparaisse corps-et-biens avant de réapparaître aujourd’hui pour offrir un second opus tout aussi primitif que le précédent. Effectivement celui-ci trouve le moyen d’être plus simplissime encore que ce que le vétéran Américain propose depuis trois décennies avec son groupe favori désormais basé en République Tchèque (et qui semble retrouver du poil de la bête).
Car oui cela est possible vu que tout ici est rudimentaire et ultra-court (ça ne dépasse jamais les trois minutes trente secondes montre en main), tant les riffs et les patterns de la batterie donnent la sensation d’être toujours les mêmes du début à la fin, et d’un niveau général basique au possible. Pourtant bien que tout cela donne une impression légitime et constante d’uniformité et de répétition le boulot est parfaitement effectué, et l’on finit par se prendre au jeu de cette musique où la vitesse est quasiment constante et ne se voit ralentie que lors de courts moments de répit. D’ailleurs ces sentiments vont apparaître dès le départ avec trois compositions assez ressemblantes et interchangeables (« Absolute Power », « Indifferent », « A Sick Carnival »), menées à fond la caisse et qui sentent totalement les années 80 de par cette radicalité et surtout cette écriture primaire au possible où l’on croirait entendre chaque note en boucle. Cependant cette durée express permet à tout cela de ne pas être redondant et l’on passe facilement d’un titre à l’autre sans coup férir, tant le rendu global y est hyper homogène et surtout ne lasse pas… contrairement au dernier long-format raté des deux compères sous leurs noms respectifs. Bien sûr les inévitables petits moments de décrochage seront présents mais ils seront finalement assez rares, tant le quatuor a su délivrer ce qu’il faut de légère variété pour éviter de piquer du nez en ayant la sensation d’écouter la même chose pendant une demi-heure.
Cela va apparaître d’abord discrètement sur les très bons « Destroy The Weak » / « The Stall » aux accents remuants prononcés, et ensuite de façon plus marquée sur la deuxième partie de ce disque notamment quand l’ensemble est plus radical comme avec « A Diabolical Sense Of Proportions » et surtout via « Fiends Of Emptiness » qui dévoile une facette Thrash old-school implacable aux accents venus de l’Allemagne (tant ça sent bon les débuts de SODOM et KREATOR), et totalement jouissive. Ce ressenti sans être aussi extatique sera aussi présent sur les plus lents « The So-Called Tyrants » et surtout le lourd et rampant « Then The Calm Before The Storm » à la noirceur renforcée et aux accents Heavy-Metal affirmés (notamment sur les solos), où ici nulle trace d’accélération ne se fait entendre. Pourtant sur cette ultime plage va surprendre au début vu qu’elle trouve parfaitement sa place de par cette simplicité qui ne dépareille pas avec le reste déjà entendu, tout comme une certaine lourdeur qui n’est cependant jamais pantouflarde, montrant que même en cessant de jouer à cent à l’heure la bande reste solide et appliquée en conservant sa fluidité générale. Du coup aussi surprenant que cela puisse paraître on arrive au bout du disque satisfait et surpris d’avoir pris autant de plaisir au sein d’un travail commun des deux musiciens, ce qui n’était plus arrivé depuis des lustres. Alors feu de paille ou réel retour de l’inspiration ? Pour l’instant il est trop tôt pour le dire mais ce qui est sûr c’est que le vétéran de Chicago en a encore sous la semelle, un exploit après autant d’années dans un style si rudimentaire et prouve qu’il a encore de beaux restes malgré une discographie très inégale mais en regain de forme depuis quelques temps, pourvu que ça dure !
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