Discrétion semble être un qualificatif adéquat pour évoquer la carrière des Bordelais de
SILICIUM. En effet, alors qu’un premier EP était paru en 2008 («
Linked to the Machine »), rien n’a plus été publié, du moins à ma connaissance, jusqu’à cette fin d’année 2024. Cela laisse le temps de murir, c’est certain, d’autant que l’on retrouve au sein du groupe deux figures bien connues de la scène française : le batteur d’
EXOCRINE et un des guitaristes de
DROSTE, cela pouvant servir de jolie carte de visite au moment de démarcher labels et / ou concerts. Malheureusement, je ne retrouverai pas dans ce «
Apocalyptic Scheme » ce qui peut me plaire dans les autres formations évoquées, ce qui est finalement normal puisque ce sont des entités distinctes n’évoluant pas dans le même registre. Ainsi,
SILICIUM est davantage orienté sur un
death metal plein de
groove mais également moderne dans son approche, pour ne pas dire foncièrement
deathcore mélodique. Absolument rien de honteux évidemment, d’autant que la poignée de compositions proposées s’avère variée : des accélérations presque
black dans « Downfall » avec la voix à l’avenant par exemple, des ralentissements dignes d’une formation plus brutale et quelques ponts ou autres arpèges hérités de la musique progressive, signes que le quintette prend le temps de la réflexion dès lors qu’il s’agit de structurer ses idées. À ce titre, la durée des morceaux se situant toujours aux alentours des six minutes tend à confirmer cette volonté de proposer une musique étoffée, riche, tout en permettant aux musiciens de brasser l’ensemble de leurs influences.
Il reste que même si le disque est bref, mon attention va déclinant, déjà parce que je n’ai jamais été amateur de cette approche où quelques pointes de gros
stoner se font même parfois sentir (« Hell on Wheels »), tout en ayant cependant l’honnêteté de reconnaître le soin apporté à la production ainsi qu’à l’exécution, propre, nette et sans bavure. En même temps, les mecs ont de la bouteille, connaissent leur sujet, un ratage complet semblait improbable. Mais ce rendu impeccable a aussi pour défaut de manquer d’accroche, la versatilité du chant, s’il excelle dans les différentes tonalités, faisant peut-être perdre un peu trop de l’identité profonde du groupe qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il laisse parler ses penchants
heavy death mélodique (« Time Machine »). Quoi qu’il en soit, si j’habitais Bordeaux, je n’hésiterais pas trop à aller voir la bande en concert : c’est carré, puissant et certainement destiné à un public plus large (jeune ?) d’idées que moi. Là, comme cela faisait longtemps que les membres n’avaient pas joué ensemble, il est possible que cela explique le côté décousu, j’attends donc une sortie plus rapprochée pour prendre la pleine ampleur de cet élément chimique.
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