Corrosive Elements - Cut The Serpent's Head
Chronique
Corrosive Elements Cut The Serpent's Head
Même s’il va fêter dans quelques mois ses vingt années d’existence force est de reconnaître que le nom de CORROSIVE ELEMENTS n’est clairement pas le plus connu au sein de la scène parisienne comme nationale, la faute principalement à une production musicale particulièrement réduite... vu que ce « Cut The Serpent’s Head » n’est que son deuxième album, neuf ans après un « Toxic Waste Blues » remarqué et qui avait eu de bons échos. Pourtant entre ces deux disques aucune nouveauté n’est venue se faire entendre (hormis le live publié en 2016) au point qu’on avait fini par quasiment oublier l’existence du quintet, qui heureusement revient aux affaires avec un long-format impeccable toujours dans la mouvance Thrash/Death N’Roll remuant et sympathique, à la maturité plus affirmée et où l’expérience acquise en commun se fait entendre de façon plus marquée. En effet durant presque quarante-trois minutes on va prendre plaisir à écouter cet opus aux larges influences Hardcore et aux délicieux passages Punk qui vont se greffer habilement au style si efficace du combo, dont le rendu va se révéler relativement accessible pour les chastes oreilles tout en conservant suffisamment de violence et d’énergie pour être attractif et faire mal aux cervicales.
Du coup avec tout ça on ne peut que saluer l’ouverture intitulée « Conquering The Divine » qui dévoile immédiatement toute la variété rythmique de ses auteurs, en proposant du bon tabassage bien virulent avant ensuite d’enchaîner entre du mid-tempo remuant à foison et d’autres parties plus lentes et rampantes calées entre quelques blasts bien sentis. Jouant l’équilibre des styles de bout en bout entre le côté gras et furieux du Metal de la mort et ceux plus fluides et débridés d’obédience thrashy cette première composition offre un parfait récital sans fautes de goût, et aidé par de l’excellent solo à la fois fluide et harmonique (ce qui sera une constante tout du long de cette galette). Et si l’on retrouvera ce même schéma en guise de conclusion sur le tout aussi impeccable « Fascistalism », le reste de cet enregistrement va proposer suffisamment de variété pour que chacune des plages soient différentes des autres en ayant leur identité propre. La preuve avec le fluide et rapide « Ignorance Is No Longer Bliss » qui joue majoritairement sur l’explosivité et le tabassage incessant, ou encore avec le simple et épique « So Long Sucker » au dynamisme de dingue et où la lenteur bien que présente est mise clairement sur le côté au profit d’une rapidité de tous les instants. Cependant cela va être le contraire sur le très réussi « The Unseen » où ça martèle plus fortement, sur fond de noirceur accentuée et de plans écrasants massifs particulièrement oppressants et agréables. Du coup on peut aisément dire que cette première partie a franchement de l’allure et pour la terminer dignement « An American Hero » intervient pile dans le bon timing en poursuivant la voie entamée sur la compo précédente... tout en poussant plus fermement sur des chœurs et riffs à la HATEBREED et en levant le pied quand il le faut, afin de densifier tout cela et enchaîner ainsi sur la seconde moitié de ce cru 2024 qui va s’avérer tout aussi plaisante.
Car visiblement décidés à ne pas lâcher la cadence déjà entamée les Parisiens vont balancer directement le débridé et frontal morceau-titre aux accents vigoureux et musculeux, où malgré quelques cassures et passages tribaux l’ensemble est mené tambour battant et à fond la caisse la plupart du temps, sans que l’attention ne soit relâchée un seul instant. De fait on appréciera tout autant l’excellent et presque dansant « Enter The Final State » aux accents guerriers implacables et à l’écriture plus dépouillée, où se mêlent accélérations et ralentissements en permanence... ce qui sera aussi le cas du très bon « The Right To Remain Poor » ainsi que de l’homogène « Among The Casualties », qui prouvent que même sur la longueur cette réalisation n’est jamais monotone et garde toute son attractivité (même si quelques plans sont parfois étirés un peu inutilement).
On aura donc compris depuis longtemps qu’on est en présence de quelque chose de très réussi et qui va clairement amener de la visibilité à ces auteurs, qui espérons le ne mettront pas autant de temps à l’avenir pour repasser par la case du studio. Cependant on ne fera pas la fine bouche devant cette réussite indéniable qui s’enfile facilement et à toute allure, sans qu’on n’ait jamais le temps de regarder sa montre ou de zapper sur autre chose... signe donc du rendu particulièrement implacable des franciliens qui ont désormais tous les atouts pour viser plus haut à l’avenir, sans confondre vitesse et précipitation. On est en tout cas certains que le contenu ici présent va parfaitement faire son office sur scène et qu’on retrouvera ces vieux briscards un peu partout en concert d’ici peu, histoire de faire vivre la bonne parole et de montrer qu’il n’y a pas besoin de faire un pataquès et excès de modernisme pour être efficace. Si vous ne les connaissez pas encore il est donc l’heure de se pencher dessus et nul doute qu’une fois arrivés au bout de ce second chapitre vous serez convaincus du résultat, et il se peut même que vous en redemandiez... on prend les paris ?!
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