Le Noyau Dur - Renaissance
Chronique
Le Noyau Dur Renaissance
Il faut souvent savoir laisser le temps au temps, ne pas s’arrêter à sa première impression, laisser les choses se décanter pour finalement y revenir un peu plus tard. Et on a parfois la surprise de voir cette première impression ébranlée. C’est un peu ce qui s’est passé pour moi avec cet album de LND. Je dois avouer que je fus assez surpris par la première écoute, voire un peu décontenancé par une musique qui n’était pas celle que j’attendais.
LND est donc le nouveau projet de Djag, bien connu pour ses bons et loyaux services au sein de Black Bomb A et plus récemment Sarkazein. Et le bougre a su s’entourer pour cet album de personnalités bien aguerries de la scène française, jugez plutôt : Jay (ex-Call Us As You Wish, qui a également enregistré et mixé cet album), Sam (BBA), Entonie (LTNO, Treponem Pal, l’excellent groupe de reggae-dub Elephant System), RV (Loudblast, BBA), K-Shoo (ex-Boost, Noxious Enjoyement), Reuno et Phil (Lofo), Anthony (Sherkan), François (Loudblast), Fred (Sarkazein)…bref du beau monde.
« LND se définit comme « une créature musicale hybride de caractère » », c’est ce que l’on peut lire sur la petite bio du groupe. Et comme le dirait Perceval : « C’est pas faux ! ». Il serait assez ardu de donner une étiquette bien définie au groupe, la musique de LND mélangeant hardcore, électro, métal, indus… Certains pourront être, comme moi, un peu désarçonné à la première écoute par ce style qui se démarque aisément de ce que l’on a l’habitude d’entendre sur la scène HxC ou globalement métal en France. La principale surprise venant pour ma part de ces nombreux samples ou sons électro enrobant un certain nombre de chansons (« LND », « En ville », Boss ») et donnant une texture toute particulière à cet album, même si le groupe sait aussi (et heureusement) nous envoyer de la pure sauce hardcore avec des titres bien virulents (« Sage de s’véner » et son refrain imparable, « Vivre libre » et ses sing-alongs, « Back in business », « Outside » ou la furieuse « Multiple »). A noter également quelques titres plus calmes comme « Mes lâmes » ou « A la mémoire » sur laquelle Djag nous récite un très beau texte, une chanson qui ne ferait pas tâche sur un album de Noir Désir ! Les titres sont d’ailleurs assez longs pour la plupart, tapant facilement dans les 4-5 minutes voire plus.
Djag quant à lui est enragé comme à son habitude ("vivre libre », « Back in business ») et crache toute sa hargne tout en réglant son compte à la connerie ambiante à travers des thèmes chers au HxC : liberté d’esprit, indépendance, rejet des normes etc…et une bonne grosse envie de botter de culs !
LND signe donc là un album très personnel et varié, une sorte de mix entre Tagada Jones, (feu) No Place For Soul et Lofofora, surfant sur plusieurs influences sans jamais tomber à l’eau. Le seul reproche étant la durée peut-être un peu excessive (1’14’’30 quand même !). Le groupe s’est finalement stabilisé avec un line-up différent de celui de l’enregistrement et travaillerait déjà sur un nouveau bébé ! Ca chôme pas avec Djag.
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