Run Of Lava - Exploded Allusion
Chronique
Run Of Lava Exploded Allusion
Ils l'ont fait ! Contrairement à leur collègues ovaloïdophiles, les français de Run of Lava ont transformé l'essai qu'était l'EP «
Corrosion » (et on arrête ici la métaphore rugballistique vu que – tout autant que les autres sports à grand spectacle qu'on nous fait régulièrement bouffer de force – je me bats les amygdales des (contre-)exploits de nos gladiateurs des stades). Déjà prometteurs sur leur 4 titres sorti à la mi-Mai - où l'on devinait une personnalité certaine, brassant hargne hardcore, puissance power-thrash, grosse paire de coucougnettes death et pauses fumettes sludgy-doom -, les Run of Lava se sont encore bonifiés en passant sur un format long.
Pas de phénomène de dilution, donc, dans ce processus, et pas le temps de s'ennuyer sur les 41 minutes de « Exploded Allusion ». Le groupe a cette fois-ci l'espace nécessaire pour développer son propos et mettre tour à tour en avant telle ou telle facette de sa personnalité. Ainsi l'album commence par deux grosses baffes: « Expanded Function » présente en introduction un missile qui résume bien les divers talents de ces p'tits gars, et « Abscess » passe la 2e couche de mandales en se concentrant sur le côté véloce et puissant de La Force. Puis, hop, avec « Dry » - dont le début me rappelle une version stoner de l'intro du « Hellraiser » de
Entombed, allez savoir pourquoi - on va s'engluer avec joie dans un hardcore sludgy mid-tempo, épais comme un sandwich à l'huile d'éponge. « Opinium » voit ensuite le groupe verser une louchée de punk dans son hardcore métallisé, sans pour autant oublier de se ménager un passage
Cathedral/Sabbath à grosses fleurs en milieu de morceau. Puis on replonge avec « Artificial Device » dans une ode hardcore-doom où les brumes du calumet qui faire rire piquent les yeux. Et ça continue à alterner comme ça jusqu'au bout, avec, pour la petite histoire, en huitième position un instrumental bien lesté en samples où les Run of Lava nous livrent leur vision d'un Japon décadent (« Azumi ») et en guise de dessert une reprise de Black Sab' pas franchement hors de propos dans ce contexte (« Electric Funeral »).
En plus de cette opulente variété et de l'efficacité des plans vénèr', on n'aura pas trop de deux mains pour applaudir :
- des soli « modestes » mais bien sentis, toujours à fond dans la disto, psychédéliques à mort et livrés avec pattes d'eph' en prime
- Bastien, un chanteur polyvalent dont la versatilité vocale atteint des sommets sur « Dry », où le gus enchaîne les passages, alternant rapidement chant stoner rock, voix punky rappelant étrangement Jello Biafra des Dead Kennedy (similitude que l'on remarquait déjà au sein de Dejected , groupe qui partage des zicos avec Run of Lava), hurlements hardcore/grind de boxeur dopé, grognements death, voix thrash, limite black, rappelant les vieux Sodom (3:36), puis des aboiement plus classiques hardcore/thrash. Mais le gars sait aussi placer des bidouillages sur sa voix pour produire un rendu plus froid et industriel quand il le faut (sur « Abscess » par exemple), ou encore se laisser épauler par des chœurs hardcore de temps à autres
- des samples très bien intégrés – ce qui est souvent loin d'être le cas dans le domaine – qui participent grandement à l'atmosphère des morceaux (« Azumi »), voire au développement de la puissance dégagée (« Post Traumatical Box » à 0:48, et surtout « Abscess » à 2:06)
Bref, si vous aimez autant les parties de « On se met sur la gueule à coups de tatanes » que les séances de massage des neurones au THC, ruez vous sur ce nouvel acteur de 1er rang de la scène hexagonale : ça latte, ça fume, ça fait du bien quoi !!
| cglaume 19 Octobre 2007 - 2056 lectures |
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