Chryseis - Presence Of The Past Chronique
Chryseis Presence Of The Past
La bonne surprise de l'année s'appelle C.H.R.Y.S.E.I.S. comme Consortium of Human Resistance from Yuggoth for the Search and Exploration of Irregular Systems que vous me permettrez d'appeler simplement Chryseis, parce qu'il faut pas déconner non plus, ils ont beau faire de la très bonne musique nos deux gars de Montluçon, les noms qui prennent trois heures à écrire ça va deux minutes.
Je ne vais pas vous l'apprendre, en France, on fait metalistiquement parlant dans à peu près tous les styles, du heavy barré au trve black enregistré sur un quatre pistes dans le garage de sa mémé en passant par le brutal death qui tâche. Mais les amateurs de techno-thrash n'avaient jusqu'à présent pas grand chose à se mettre sous la dent. On pourrait peut être citer Krakkbrain, obscur groupe avec à la basse un certain Jean-Jacques Moréac (comment ça, ça se voit que je suis fan ?) que pour ainsi dire personne ne connaît et qui officiait dans une forme de thrash technique. Oui mais voilà, là où Chryseis apporte quelque chose de singulièrement original sur la scène française, c'est dans sa façon de remettre au goût du jour une forme de techno-thrash progressif très proche de Pestilence ou Nocturnus sans pour autant tomber dans le plagiat de bas étage ou l'impression de déjà entendu.
Mais que puis-je bien donc entendre par « techno-thrash progressif » allez vous me demander, vous ne qui êtes peut être né de la dernière pluie – c'est-à-dire à peu de chose près d'avant-hier, auquel cas vous êtes vachement précoce pour arriver à me lire ? Et bien par « techno-thrash progressif » j'entends Pestilence et Nocturnus. Comment ça je l'ai déjà dit ?
Bon, alors pour être plus précis, prenez une base de thrash, enlevez-lui son côté bestial et irréfléchi et rendez-la injouable en mettant des cassures et des variations partout : vous avez du techno-thrash. Maintenant pour le rendre progressif, ajoutez-lui une bonne dose de guitares synthé, de basses synthé et fretless, et n'oubliez pas de faire un ou deux instrumentaux bien atmosphériques avec force violoning et solos non amorcés et très en avant venus de nulle part. Vous avez du techno-thrash progressif.
Pour ceux qui ne voient pas à quoi cela pourrait ressembler, imaginez du Mekong Delta avec moins de descentes de manche, mélangé au côté clinique et saccadé de Illogicist avec de magnifiques ambiances à la Mithras. Mince, ce ne serait pas plus simple de dire que ça ressemble à du Pestilence et du Nocturnus ?
Vous l'aurez compris, Chryseis s'adresse à un public averti d'amateurs de metal intelligent, posé et réfléchi, qui ne rechignent pas à laisser toute forme de groove ou de brutalité au placard, exception faite des vocaux ultra profonds d'un chanteur particulièrement inspiré, venant soutenir à merveille les passages les plus entraînants d'une musique savamment composée et orchestrée.
C'est d'ailleurs là toute la force d'un groupe qui officiant dans un style extrêmement proche des gloires du techno-thrash et du techno-death de la première moitié des années 90, arrive à apporter une petite touche d'originalité avec des sonorités aériennes que l'on croirait tout droit venues d'une autre planète. De la même manière qu'un Mithras, Chryseis arrivera sans trop de difficultés à réussir le tour de force de vous faire oublier son illustre filiation au bout de quelques minutes, tant la qualité de ses compositions sera la seule chose qui marquera votre esprit.
Ce mimétisme est d'ailleurs poussé au point que la production de ce Presence Of The Past est elle aussi furieusement ancrée dans les années 90. Le groupe ayant fait avec les moyens du bord, la production a un côté extrêmement « roots », qui pourrait déplaire aux habitués des grosses prods très propres d'aujourd'hui. Oubliez la batterie bien proprette, ici les cymbales au son peu défini viennent empiéter sur des guitares grésillantes qui contrastent singulièrement avec la propreté des guitares et basses synthé, de la basse fretless et des passages atmosphériques en tout genre (le violoning sonne d'ailleurs comme un effet de BossGT6, même si peu de monde doit être en mesure d'entendre ça, moi le premier).
Bref, cette production peut paraître aux yeux des gens qui n'ont pas été élevés au son des démos de Nocturnus comme le point faible de l'album, mais ne saurait déplaire aux puristes. J'irais même jusqu'à dire qu'elle renforce encore un peu plus la cohérence de l'ensemble.
Résolument ancrée dans le passé, et pourtant furieusement actuelle, la musique de Chryseis ne pourra laisser indifférent les nostalgiques du metal technique des années 90* comme les amateurs de metal progressif actuel. En un mot comme en cent, Chryseis est le groupe qu'il manquait au paysage du metal français.
*Pestilence et Nocturnus à tout hasard. DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 10 COMMENTAIRE(S) citer | Ces gars jouent bien et pour avoir vu leur matos d'enregistrement ils s'en sortent bien sur cet album.
Support. | citer | La production est le gros point faible de l'album, ils le savent, et ça fait d'ailleurs des mois qu'ils bossent dessus pour leur nouvel opus à paraître très bientôt et dont tu peux d'ores et déjà écouter deux morceaux pré-mix ici : www.myspace.com/chryseisband | citer | Mouais, ça fait pas mal de temps que l'album tourne dans mon lecteur, et c'est toujours le même constat : à chaque fois que résonnent les premières notes de « Presence of the Past », c'est toujours la même réaction : « Oh non, l'album à la prod' toute pourrie … »
Alors OK l'album est riche en plages et introductions atmosphérico-SF très sympas et très travaillées, entre les derniers Pestilence (enfin je ne parle pas du tout dernier hein) et Mithras (et là je comprends pourquoi le yaourt accroche …). OK le groupe fait dans l'originalité plutôt que dans le « hype » et le remâché. OK on trouve des réminiscences Nocturnussiennes, voire Coronero-Carcariassiennes (sur « Human Form » par exemple). OK on a le droit à de bonnes lignes de grattes lead.
Mais la forme détruit complètement le fond. Déjà la batterie, je ne sais pas trop si c'est le cas, mais j'ai maintes fois l'impression d'écouter une vieille BAR un peu miteuse. La prod et le mix sont – il faut bien le dire – nuls à chier, et donc tout particulièrement durs à encaisser entre 2 albums « normaux » (non en effet, je n'écoute pas beaucoup de necro black ni de retro-black/thrash chilien …). Le chant et nombre de passages plan-plans souffrent du syndrome Breakdust : ils puent la tiédasserie insipide des albums de metal français de seconde zone des 90's. Enfin les lourdeurs et maladresses sont légions ici. Des exemples ? Vers 0:24, puis 0:42 sur « Cybernetic Rebirt », c'est balourd et chiant. A 3:22 sur « Cryogenic Journey » on a l'impression d'un jeune groupe de lycéens sans imagination à la fête de la musique. Et ces « saccades » à 2 :53, c'est d'un naïf et d'un maladroit ! Et là encore je prends des passages au hasard d'une écoute…
Heureusement que l'album finit sur des morceaux plus intéressants, mais ça ne rattrape pas vraiment l'impression d'ensemble. 6/10 pour les bons côtés évoqués plus haut, et en guise d'encouragements … Si c'était sorti sur un label, ce serait 3/10 …
| citer | cglaume a écrit :
Par contre, même si c'est toujours chipoter que de parler étiquette, tu racontes nawak quand tu parles de techno-thrash pour Nocturnus et Pestilence: ces deux là étant fermement ancrés dans le death, on parle de techno-death. Le techno-thrash, c'est Watchtower, Coroner, Mekong Delta, Wolfspider, ... Va pas nous embrouiller ! Déjà que Mitch s'entête avec sa définition du Dark Metal qui va à l'encontre de l'utilisation habituelle du terme !!
Je te le concède fort volontiers mon cher Cyril, tu remarqueras d'ailleurs que je n'ai jamais dit que Pestilence et Nocturnus faisaient du techno-thrash. Mais, il se trouve que l'acceptation du terme techno-death a évolué : aujourd'hui, on parle plus volontiers de techno-death pour du Necrophagist ou du Theory In Practice que pour des groupes à la Pestilence ou Nocturnus.
Et comme je pense que tu seras d'accord pour dire que Chryseis se rapproche plus d'un Mekong Delta que d'un Necrophagist, j'ai raccourci pour mettre l'étiquette techno-thrash. A un moment, j'avais voulu mettre techno-death old school, mais je crois que ça aurait été un peu obscur.
Enfin bref, y a bien que les vieux comme toi pour chipoter là dessus. | citer | von_yaourt a écrit : Krakkbrain, obscur groupe avec à la basse un certain Jean-Jacques Moréac (comment ça, ça se voit que je suis fan ?) que pour ainsi dire personne ne connaît
Taratata: qui c'est qui a "Innercut" en CD chez lui (même qu'il est dispo pour 3 fois rien chez Holy !!) ?
Par contre, même si c'est toujours chipoter que de parler étiquette, tu racontes nawak quand tu parles de techno-thrash pour Nocturnus et Pestilence: ces deux là étant fermement ancrés dans le death, on parle de techno-death. Le techno-thrash, c'est Watchtower, Coroner, Mekong Delta, Wolfspider, ... Va pas nous embrouiller ! Déjà que Mitch s'entête avec sa définition du Dark Metal qui va à l'encontre de l'utilisation habituelle du terme !!
| citer | Juste écouté les deux morceaux sur myspace, j'ai pas eût encore le temps d'écouter l'album en entier (il attend sur le bureau), et c'est très très bon.
Juste comme ça pour ceux qui voudraient l'album, il est dispo auprès du groupe pour 10 euros seulement, frais de port compris. | citer | Excellente chronique et groupe qui m'a l'air très sympa effectivement! | citer | "Consortium of Human Resistance from Yuggoth for the Search and Exploration of Irregular Systems...
J'adore | citer | En tout cas, chuis impressioné par ta cadence de chronique ! | citer | Bonne chronique pour un style que je ne connais pas du tout, ça donne envie de s'y mettre.
Je commence par Pestilence et Nocturnus c'est ça? | AJOUTER UN COMMENTAIRE | Techno-Thrash Progressif 2007 - Autoproduction notesChroniqueur : | 8.5/10 | Lecteurs : | (5) 6.9/10 | Webzines : | (3) 6.83/10 |
plus d'infos sur | Chryseis Techno-Death/Thrash - 1996 - France | | |
tracklist01. | Escape from Yuggoth | 02. | Sub-Zero Mission | 03. | Cybernetic Rebirth | 04. | Astral Reflections | 05. | Cryogenic Journey | 06. | Human Form | 07. | Emptiness Nostalgy | 08. | The Sons of Tunguska | 09. | Oceans | 10. | The Music of Erich Zann | Durée : 41:39 |
line up- Uruk-Xul / Batterie, Basse Synthé, Claviers
- Omnio / Chant, Guitares, Guitare Synthé
parution11 Septembre 2007 |
10 COMMENTAIRE(S)
03/07/2009 14:25
Support.
01/07/2009 13:05
01/07/2009 07:26
Alors OK l'album est riche en plages et introductions atmosphérico-SF très sympas et très travaillées, entre les derniers Pestilence (enfin je ne parle pas du tout dernier hein) et Mithras (et là je comprends pourquoi le yaourt accroche …). OK le groupe fait dans l'originalité plutôt que dans le « hype » et le remâché. OK on trouve des réminiscences Nocturnussiennes, voire Coronero-Carcariassiennes (sur « Human Form » par exemple). OK on a le droit à de bonnes lignes de grattes lead.
Mais la forme détruit complètement le fond. Déjà la batterie, je ne sais pas trop si c'est le cas, mais j'ai maintes fois l'impression d'écouter une vieille BAR un peu miteuse. La prod et le mix sont – il faut bien le dire – nuls à chier, et donc tout particulièrement durs à encaisser entre 2 albums « normaux » (non en effet, je n'écoute pas beaucoup de necro black ni de retro-black/thrash chilien …). Le chant et nombre de passages plan-plans souffrent du syndrome Breakdust : ils puent la tiédasserie insipide des albums de metal français de seconde zone des 90's. Enfin les lourdeurs et maladresses sont légions ici. Des exemples ? Vers 0:24, puis 0:42 sur « Cybernetic Rebirt », c'est balourd et chiant. A 3:22 sur « Cryogenic Journey » on a l'impression d'un jeune groupe de lycéens sans imagination à la fête de la musique. Et ces « saccades » à 2 :53, c'est d'un naïf et d'un maladroit ! Et là encore je prends des passages au hasard d'une écoute…
Heureusement que l'album finit sur des morceaux plus intéressants, mais ça ne rattrape pas vraiment l'impression d'ensemble. 6/10 pour les bons côtés évoqués plus haut, et en guise d'encouragements … Si c'était sorti sur un label, ce serait 3/10 …
30/10/2007 19:35
Par contre, même si c'est toujours chipoter que de parler étiquette, tu racontes nawak quand tu parles de techno-thrash pour Nocturnus et Pestilence: ces deux là étant fermement ancrés dans le death, on parle de techno-death. Le techno-thrash, c'est Watchtower, Coroner, Mekong Delta, Wolfspider, ... Va pas nous embrouiller ! Déjà que Mitch s'entête avec sa définition du Dark Metal qui va à l'encontre de l'utilisation habituelle du terme !!
Je te le concède fort volontiers mon cher Cyril, tu remarqueras d'ailleurs que je n'ai jamais dit que Pestilence et Nocturnus faisaient du techno-thrash. Mais, il se trouve que l'acceptation du terme techno-death a évolué : aujourd'hui, on parle plus volontiers de techno-death pour du Necrophagist ou du Theory In Practice que pour des groupes à la Pestilence ou Nocturnus.
Et comme je pense que tu seras d'accord pour dire que Chryseis se rapproche plus d'un Mekong Delta que d'un Necrophagist, j'ai raccourci pour mettre l'étiquette techno-thrash. A un moment, j'avais voulu mettre techno-death old school, mais je crois que ça aurait été un peu obscur.
Enfin bref, y a bien que les vieux comme toi pour chipoter là dessus.
30/10/2007 17:49
Taratata: qui c'est qui a "Innercut" en CD chez lui (même qu'il est dispo pour 3 fois rien chez Holy !!) ?
Par contre, même si c'est toujours chipoter que de parler étiquette, tu racontes nawak quand tu parles de techno-thrash pour Nocturnus et Pestilence: ces deux là étant fermement ancrés dans le death, on parle de techno-death. Le techno-thrash, c'est Watchtower, Coroner, Mekong Delta, Wolfspider, ... Va pas nous embrouiller ! Déjà que Mitch s'entête avec sa définition du Dark Metal qui va à l'encontre de l'utilisation habituelle du terme !!
24/10/2007 16:53
Juste comme ça pour ceux qui voudraient l'album, il est dispo auprès du groupe pour 10 euros seulement, frais de port compris.
24/10/2007 12:01
23/10/2007 23:52
J'adore
23/10/2007 23:37
23/10/2007 23:15
Je commence par Pestilence et Nocturnus c'est ça?