chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Eths - Tératologie

Chronique

Eths Tératologie
On peut reprocher beaucoup de choses à Eths. En plus d'avoir un nom de groupe qu'on ne sait jamais comment prononcer, le groupe a le mauvais goût d'avoir une chanteuse sans gros nichons comme Nightwish, Hydrogyn ou n'importe quel groupe vaguement gothico-death. Cependant, celui que je ne ferai jamais – vous inquiétez pas, ça va venir – c'est bien le fait d'utiliser le français comme langue de prédilection, avec une invention pour les titres extrêmement rare, qui rejoint un peu celle de Reuno (le chanteur vraiment énervé de Lofofora, pas celui énervant de la rive gauche post-marxiste parisiano-montmartraise).

Jugez plutôt : entre autres titres de ce nouvel opus intitulé "Teratologie", soit étymologiquement "Etude des malformations" (de "Teratos" : déformé, ex. : tératogénèse, Patrick Devedjian, et de "Logos" : étude, parole, ex. : logorhée, proctologie) : "Holocauste en trois temps" (qui me rappelle un "Embryons déssechés" d'Erik Satie), "Bulimiarexia", "Priape", "Ileus Matricis". Certes, tous tournent autour des thèmes favoris de Candice (la chanteuse aux petits nichons) la mort, la haine de soi, le corps et évidemment, le point de croix, cependant, je les trouve assez originaux et plutôt bien trouvés.

J'avais plutôt aimé les deux premiers opus d'Eths, "Samantha" et "Autopsie". Leur troisième effort, "Soma", ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Ou si vous voulez il m'a laissé un souvenir plus périssable qu'un morceau de viande laissé sur le bord de la fenêtre sous 40°C en plein soleil (essayez, vous m'en direz des nouvelles). Et voilà que 3 ans après, et quelques départs (batteur et bassiste) plus tard, Eths revient avec un nouveau bébé. D'un point de vue général et gastronomique, ce disque m'a fait l'effet d'une choucroute au cassoulet avec supplément fois gras et tartiflette, et sauce mayonnaise pour accompagner : vu de loin tous les ingrédients ont l'air bon, mais tout mélangé, c'est un peu lourd et ça reste sur l'estomac. Eh bin c'est ça "Teratologie" : l'impression que les membres du groupes ont voulu mettre toutes leurs idées dans l'élaboration du disque : résultat c'est roboratif (69 minutes, 15 titres dont une seule intro) mais il y en a trop, trop de tout.

Trop de voix en même temps : Candice qui chante avec sa voix de petite fille qui ferait triquer un pédophile même castré chimiquement, Candice qui gueule, Candice qui chuchote pour faire glauque et torturé, le guitariste qui gueule en même temps que Candice. Trop de riffs de guitares en même temps, trop de choses simultanément et pas assez de continuité dans les compositions. Qu'on ne vienne pas me ressortir que je n'aime pas les compositions complexes, et mon amour immodéré pour le "Colors" de Between the buried and me et l'intégralité de la discographie de Tool montre le contraire. C'est que là on se retrouve en face d'une complexité que je trouve moyennement très bien gérée, un peu patchwork.
Je comprends la démarche, et elle est bien louable, mais je la trouve trop empruntée ici. Certains passages sont géniaux (le début de "bulimiarexia" ou d'"ondine"), mais d'autres, à force d'accumulation diverses, s'en retrouvent tellement alourdis qu'il n'y a même plus de dynamique, qu'on trouve ça pataud et mou (et par on, je veux dire moi, ma femme et mon chien, qui me donne des avis très concis : quand il aime, il aboie une fois et il remue la queue et quand il aime pas, il aboie une fois et il remue la queue. Bon en même temps c'est un chien très con, pourvu qu'il y ait à bouffer, il arriverait à écouter un album de Bob Sinclar en entier).
Il y a vraiment aussi des moments ou je me suis ennuyé. Je ne sais pas si c'est à cause de la voix de Candice qui m'a lassée ou la qualité des compositions ("hydracombustio" est un bon exemple de ça). Tout ça m'a laissé un goût de soufflet retombé. Et c'est con quand un soufflet retombe, ça gâche la bouffe et ça c'est pas bien.

Cerise (dé)confite sur ce gâteau trop chargé, les deux dernières chansons, dix-huit minutes à elles-deux, achèvent l'auditeur sous une dernière pelletée d'ennui. Soyons juste la dernière chanson, fait trois minutes et contient après 10 minutes de silence reposant, un bout de guitare désaccordée dans la nature. Il y a certainement une private joke là-dedans qui a du bien faire rire les musiciens au moment du mixage, mais bon moi hein…

Restent quelques points positifs là-dedans : la production est vraiment nickel, à la fois limpide et puissante, et le groupe a vraiment fait un album très et peut-être trop varié. Bref , c'est fâcheux, je n'aime pas être méchant avec les gens que je respecte un peu (enfin surtout pour les textes en français), mais là, je dois le reconnaître : en voulant faire bien, Eths a un peu raté son coup.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Eths
Patchwork metal
2007 - C1D Production
notes
Chroniqueur : 6/10
Lecteurs : (8)  7/10
Webzines : (4)  7.13/10

plus d'infos sur
Eths
Eths
Patchwork metal - France
  

écoutez
tracklist
01.   Stultitiae laus
02.   Bulimiarexia
03.   Ondine
04.   NaOCl
05.   Tératologie
06.   V.I.T.R.I.O.L
07.   Priape
08.   Hydracombustio
09.   Atavhystérie
10.   Rythmique de la bête
11.   Ileus Matricis
12.   Ileus Terebelle
13.   Holocauste à trois temps
14.   Animaexhalare
15.   Liquide éphémère

Durée : 69 min.

line up
parution
12 Octobre 2007

voir aussi
Eths
Eths
Soma

2004 - Sriracha Sauce
  

The Crown
Crowned In Terror
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Griffon + Deicide + Inhumat...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Août 2024
Jouer à la Photo mystère