[ A propos de cette chronique ] Cet album a fait débat au sein de la rédaction. Fallait-il le chroniquer ou non? L'orientation politique très à droite de ce groupe américain racialiste en faisait frémir certains, effrayés à l'idée que Thrashocore ne se transforme en Fachocore alors que le site se veut totalement neutre. Mais les groupes gauchistes étant légion sur notre beau webzine, il fallait bien contre-balancer tout ça et c'est là que moi, Keyser, seul rédacteur a n'avoir ni morale ni éthique et qui mange des bébés africains tous les matins, interviens pour vous parler d'Arghoslent. Une formation qui mérite amplement qu'on s'intéresse à elle, surtout que les gros méchants républicains ne le sont en fait pas tant que ça si on a l'intelligence d'aller plus loin que des pseudos immatures ou une réputation de rednecks arrogants.
En y regardant de plus prêt, Arghoslent se pose même en groupe à la culture bien supérieure à la moyenne. Les Américains ont simplement une lecture élitiste de l'Histoire, argumentée et pertinente. Histoire, héroïsme, batailles, voilà donc le credo d'
Hornets Of The Pogrom, présenté par une pochette tirée de la célèbre
Revolte Du Caïre d'Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson et un livret non moins magnifique. Des thèmes développés qui vont de paire avec une musique épique et belliqueuse. Arghoslent, c'est en effet un death metal orienté old-school aux titres longs (plus de 5 minutes) et soignés, enveloppés d'une production puissante, juste et sincère, sans batterie triggée. Point de blast-beats ici, le tempo varie mais ne se fait jamais trop rapide, ni trop lent. Portée par une voix gutturale puissante et virile peut-être un peu trop monocorde, un jeu de batterie précis et rapide, et accompagnée d'une basse lourde toujours audible (break bien groovy sur "Swill Of The Knaves" notamment), la musique d'Arghoslent n'en fait jamais trop mais montre une maîtrise parfaite de ses membres, pour une efficacité à plein régime.
Mais ce qui fait vraiment la différence sur ce
Hornets Of The Pogrom, troisième album du quintette formé en 1990 et pourtant toujours méconnu, ce sont bien les riffs de guitare. Personnelles, originales, efficaces sans être simplistes, entraînantes (mon Dieu ce riff d'intro sur "Oracle Of The Malefic Rhizome"!) entêtantes et marquantes car toujours empruntes de mélodies mémorables ("In Coffles They Were Led", "Swill Of The Knaves", "The Nubian Archer", "Dog And Broom", "Oracle Of The Malefic Rhizome", "The Grenadier"), les trouvailles de la paire talentueuse Pogrom et Holocausto sont au centre de la musique d'Arghoslent. Le riffing y est d'ailleurs presque heavy metal, tout comme certaines rythmiques galopantes. Sur des morceaux épiques et construits intelligemment, les guitaristes ont tout le temps de se faire plaisir, pour le bonheur de l'auditeur qui se délectera sans modération de ce joli travail de composition. Seuls les soli s'avèrent peu inspirés et relativement maladroits.
Arghoslent propose ainsi avec
Hornets Of The Pogrom un death metal racé et mélodique qui devrait plaire à une large majorité. Sans non plus être sensationnel, j'avoue bailler à quelques endroits (ça me fait toujours ça quand ça ne blaste pas, en gros bourrin que je suis), cet album s'avère une sortie intéressante et pleine de qualités dont les thèmes abordés se révèlent plus intellectuels qu'à l'accoutumée dans un death metal plus habitué à la tripaille, qu'on partage ou non la vision du combo d'outre-Atlantique. Un opus surprenant où riff est le maître-mot.
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