Si l'on m'avait dit un jour que je serais de nouveau amené à chroniquer un album de Nebelhexë, je n'y aurais pas cru. Si en plus, on m'avait dit que j'irais jusqu'à lui mettre la moyenne, j'aurais pris mon interlocuteur pour un fou. Si enfin, on m'avait dit que je doublerais la mise, j'aurais instantanément appelé les secours.
"Essensual" m'a tellement marqué dans le mauvais sens à l'époque que je pensais en avoir terminé avec ce projet douteux. Par curiosité, j'ai pourtant jeté une oreille à ce troisième essai de la norvégienne et j'avoue avoir été agréablement surpris par ce retournement de situation. Y aurait-il un espoir au sujet du cas Andrea Haugen ? Il semblerait que oui.
Petite parenthèse avant de commencer, je pense avoir trouvé la véritable origine de la dame. Si vous inversez les lettres de Nebelhexë, vous obtenez Ëxehleben qui prononcé avec un accent arabe (ndd: je précise que cette remarque ne présente aucun caractère raciste ; j'écoute moi-même du black metal, c'est pour dire) donne clairement Aix-Les-Bains, la célèbre ville thermale de Savoie. Cela pourrait expliquer en partie le retour aux sources (même pas honte) qu'opère Andrea avec "Dead Waters", génitrice autrefois du projet ambient/folk Hagalaz' Runedance. Tout en évoluant dans un registre ambient / gothique, ce nouvel album reprend une teinte plus mystique et folklorique, l'électronique et la pop s'effacent au profit d'un style plus naturel, plus profond et sa musique retrouve enfin l'inspiration et l'émotion qui manquait à
"Essensual". Bien que l'instrumentation use encore de nombreux effets (boîte à rythme, samples, ...), elle s'appuie surtout sur des sonorités traditionnelles pour distiller ses mélodies ; le chant habité d'Andrea renforce également le folklore qui entoure sa musique, tout comme les percussions. A travers ces 10 compositions calmes et ambiancées, "Dead Waters" instaure une atmosphère étrange et reposante avec un brin de mélancolie qui s'avère plutôt convaincante.
Si ce "Dead Waters" semble assez prometteur, il reste cependant quelques petites choses qui auraient pu être bien meilleures. Vous allez me dire que c'est personnel (je n'aurais pas la prétention de prétendre le contraire) mais le chant reste assez approximatif, notamment sur les parties les moins planantes. J'ai beau me dire que c'est sa manière de chanter (avec cette voix grave très particulière), mais ça manque vraiment de feeling parfois pour moi. La qualité des titres est également variable, allant du très bon ("Beyond The Ninth Wave", "Against The Wall", "Charmed (Again)") au très moyen ("Skindeep", "Fallen"). On sent encore qu'Andrea a le cul entre deux chaises et a du mal à trouver sa voie entre ses expérimentations électro-gothique et son passé pagan.
Quoiqu'il en soit, dans l'ensemble, ce troisième album sous le nom de Nebelhexë remet indéniablement Andrea sur le droit chemin. Contrairement à son prédécesseur, "Dead Waters" se révèle inspiré et plaisant à écouter bien qu'il lui manque encore assez de matière pour toucher profondément l'auditeur. Il n'y a plus qu'à espérer que le prochain album laisse échapper toutes les émotions que ce projet aurait dû délivrer depuis toutes ces années.
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