Livarkahil - First Act of Violence

Extrait de la fiche accompagnant le CD promotionnel de « First Act of Violence »:

Citation : Members of the press talked about LIVARKAHIL as the "next best thing " of French metal scene. (TRASHOCORE)

Tiens? Se pourrait-il que, profitant de la renommée intergalactique du webzine dont vous parcourez actuellement fiévreusement les chroniques – gasp, je suis bien parti pour me perdre dans cette phrase à la noix – pour se gaver de CDs promos, un micro-site ukrainien ait détourné sans vergogne notre patronyme, l'amputant de son premier H comme le font bon nombre de métalleux peu regardants sur les points de détails orthographiques? A moins que … Voyons voir ce que, à l'époque, j'avais bien pu écrire dans la chronique de « No Cure For The Fools »:

Citation : … il serait ... exagéré de s'emballer trop vite et de prétendre que le groupe a déjà une personnalité bien trempée. En fait … le matos ici présenté est ... un poil trop formaté pour révolutionner le landerneau metallistique.

Non, ça ne colle pas trop. Ah, attendez voir... Je crois que je le tiens:

Citation : c'est la prod' de cette galette qui étonne, ... tellement grosse qu'on pourrait presque avoir l'impression d'être en train d'écouter une de ces Next Big Things NuclearBlastiques ou CenturyMediathèques plutôt qu'un tout jeune groupe français.

Eh bien! C'est dingue ce que la traduction du français vers l'anglais embellit les choses...

En même temps il est vrai que la démo précédente était sympa, et les 3 titres proposés étaient particulièrement bien emballés. D'ailleurs l'« emballage » (gros son, format, impact, prod') a encore progressé un poil, Seb Tuvi ayant aidé le groupe à confectionner un bien bel objet, gonflé aux hormones, net et sans bavure.

Mais j'ai bien peur que la forme ait quelque peu pris le pas sur le fond. En effet là où sur 3 titres le groupe s'en sortait bien, sur presque 4 fois plus, il s'essouffle carrément. Et à vrai dire le track listing de la démo, auquel on adjoindra le tout nouveau et relativement inspiré « My Civil War », constitue le very best of de ce 1er album, ce qui ne rend pas forcément très optimiste quant à la capacité des parisiens à se renouveler.

Mais retournons donc à la case départ: Livarkahil pratique toujours un Power/core martial et virulent dont l'aspect death metal précédemment mis en avant me semble par contre franchement en recul, aspect qui transparait ne serait-ce qu'à travers les vocaux de Herr Krauss, de plus en plus « core » et de moins en moins growlesques. Mais c'est carrément l'esprit des morceaux qui a imperceptiblement changé, l'écoute d'un "Be My Plastic Queen" étant à cet égard assez frappant: sur la démo, ce titre évoque encore assez nettement l'abrasivité et l'épaisseur poisseuse de ses racines death metal, mais sur l'album, la nouvelle version a nettoyé ces références au kärcher d'une approche beaucoup plus clinique. Pour brosser un rapide tableau des 11 titres de l'album – l'interlude constituant une exception notable et d'ailleurs bienvenue –, il faut évoquer une succession de saccades punchy mais classiques, de mosh parts remuantes mais convenues et de riffs efficaces mais simplissimes, le tout teinté d'une couleur plutôt sombre et passé au filtre d'une froideur subtilement mécanique. Les titres résultants sont par conséquent hyper calibrés et peinent à faire se hausser notre arcade sourcilière, ce que n'arrangent pas des refrains souvent un peu lourdauds et desservis par le registre vocal d'un chanteur au registre quand même assez limité.

En gros, l'écoute de l'album donne l'impression d'entendre un mélange de Machine Head et de Sepultura époque « Roots » (cf. la « dynamique » unidimensionnelle des lignes de chant) à la sauce new school, en plus « core » donc, avec un gros son et une approche assez clinique. Tout ça pour, au final, ne dire malheureusement pas grand chose de neuf ni de transcendant. Bref, ça fonce, c'est carré, ça tape là où ça fait mal, mais c'est relativement plat et au final assez peu accrocheur. Enfin, pour rendre à Jules ce qui appartient à César, reconnaissons que « First Act of Violence » provoque la quantité syndicale de headbang bovin et envoie bien la sauce. Mais tout ça nous coule dessus comme de la Heineken éventée sur le K-way d'un spectateur du Paris-Roubaix, et en fin de course, quand il s'agit de faire le bilan de ce qu'il reste de tout ça, on se retrouve bêtement à sec. Mon conseil sera donc de vous procurer la démo « No Cure For The Fools », d'y adjoindre la tubesque « My Civil War », et pour le reste, à vous de voir si vous êtes client de ce genre de crémerie. En tout cas on déconseillera cette galette aux von_yaourt de tous poils, ras ou longs.

Maintenant, petit jeu bête et méchant: essayez de deviner ce qui figurera sur la promo sheet du 2nd album du groupe … Perso, je parierais sur

Citation : Ca fonce, c'est carré, ça tape là où ça fait mal. (TRACHOCORE)

voire même plutôt

Citation : It's fast as hell, hard and cold as steel, and it will crush your balls like no fucking froggies ever did before ... (TRAASHOKORE)

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