Sickbag - Shade Among Shades
Chronique
Sickbag Shade Among Shades
Le grindcore et moi, ça fait deux. Je ne juge pas, y en a des biens et quelque part, nous nous devons d'aider ces gens-là. Mais j'étais quand même étonné de recevoir un message de cette brutasse de Keyser me demandant de chroniquer à sa place le nouvel album des français de Sickbag. Un passage sur leur myspace plus tard, le constat est là : Sickbag a délaissé la couenne au profit du pétrole.
Au revoir le grindcore et bonjour le post sludgeblablacore ! Il faut dire qu'avec un des petits crassous d'Hangman's Chair à la guitare ce changement n'est pas si étonnant. Par contre, le côté fortement necro de ce Shade Among Shades l'est plus : ça crache de façon spontanée et puissante à la manière des groupes de crust nordique. La bave apparaît dès « I Told You Why I'm Here » et ses roulements de batterie et autres blast. Les racines grind surgissent encore par à coup (« I Told You Why I'm Here » ou « To The Broken Minds… ») mais la production craspec les rapproche d'un crust qui lessive la cervelle. Les choses sérieuses commencent avec le titre éponyme et son riff sludge qui vire presque au post hardcore pour laisser place à une guitare tournant en boucle, entrecoupée de stridences qui renforcent cette impression d'entendre un groupe jouer dans ta chambre. Tout s'enchaine, soit par des larsens, soit par une batterie cherchant son rythme entre les morceaux. Sickbag nous passe même au barbec' Downien avec « …For The Weak » et son groove à la merguez. Le préfixe post s'applique particulièrement à une chanson comme « Scar Manifesto » offrant une montée en puissance qui déboule sur des guitares aussi lourdes que rock. Il est clair que des morceaux comme « …For The Weak », « Scar Manifesto » et « Night Prowler » (le thrash des bayous, c'est bien) volent la vedette à un « I Told You Why I'm Here » un peu poussif et un « Shade Among Shades » qui tourne en rond.
Malgré le pied que l'on prend, on ne peut s'empêcher de se dire que les différentes influences parcourant cet album auraient mérité d'être mieux digérées ou plus poussées. Le jeu du « tel riff, tel style » s'applique parfaitement à Shade Among Shades et, bien que les enchainements soient bien amenés, cette pluralité ne comble pas la trop faible présence de grands moments (excepté « …For The Weak » et « Night Prowler » qui arrachent bien). Mais ce goût d'inachevé est normal après tout, le groupe vient de changer de style et cet EP est…
…Quoi ?
C'est pas un EP ?
…
Un… un album ?
Quoi ?
Ah oui mais non ! On ne sort pas un album de 28 minutes dans un genre si ambiancé, à la lourdeur qui doit infuser pour se diffuser. C'est qu'on s'est enquillé du violent, du Trap Them, Celeste et autres Plebeian Grandstand, on s'est habitué monsieur ! Certes, leurs compositions sont globalement bien foutues et doivent mettre une sacrée rouste en live mais on a vraiment le sentiment à l'écoute de Shade Among Shades de goûter un apéritif en attendant de prendre quelque chose de plus consistant. D'ailleurs, l'album peut être commandé via Big Cartel pour 8 euros soit le prix d'une belle mise en bouche au restaurant. En attendant, moi j'ai la dalle.
| lkea 2 Mai 2010 - 2188 lectures |
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