Falloch - Where Distant Spirits Remain
Chronique
Falloch Where Distant Spirits Remain
Avec le boulot, les responsabilités, les obligations familiales, le temps manque cruellement pour chroniquer, écouter de la musique et surtout découvrir de nouvelles choses. Rien qu'avec toutes les formations que l'on voit évoluer au fil des ans et qui continuent de sortir des albums, il y a de quoi largement combler une année de nouveautés en ce qui me concerne. Et entre les anciens groupes que je ne connais pas et ceux qui émergent, j'ose à peine imaginer le nombre de perles que je n'aurai jamais l'occasion d'écouter dans cette vie. Quoiqu'il en soit, j'aurais sauvé l'honneur en 2011 en pariant sur ce jeune duo écossais officiant autrefois dans l'art noir et dont le nom ne manquera pas de vous rappeler une prestigieuse formation de l'Oregon dont je suis particulièrement adepte. Pour être franc, c'est d'ailleurs la seule chose qui m'a poussé à me pencher sur Falloch, un pastiche d'Agalloch ne pouvant se révéler qu'intéressant. Mais Falloch est loin de la simple caricature et bien plus qu'intéressant.
La plupart du temps, les premiers albums des groupes de folk possèdent une aura particulière. Maladroits sur différents plans, ils compensent par une fraicheur et une authenticité qui s'estompe souvent au fil des ans, la naïveté de la jeunesse laissant place à une maturité qui ne permet plus l'expression de sentiments aussi bruts. Les premiers Agalloch, Tenhi et autres Nucleus Torn en sont de parfaits exemples. Si je vous parle de ça, c'est évidemment parce que Falloch s'engage sur le même chemin avec ce premier album non exempt de défauts, mais dont le charme est indéniable.
Entre les paysages hivernaux d'Agalloch et les errances oniriques d'Alcest, Falloch pose son style aux frontières du metal et du rock qui puise son inspiration dans la nature la plus profonde, une musique hors du temps. Pour un premier album, le moins que l'on puisse dire, c'est que les écossais n'ont pas fait les choses à moitié. Cela ne fait aucun doute, "Where Distant Spirits Remain" résulte d'une longue maturation et d'une recherche esthétique poussée tant sa richesse et sa profondeur vous laisse bouche bée. Les compositions aux structures complexes offrent chacune, un éventail assez large d'atmosphères, alternant déchainements contrôlés, tristes lamentations et rêveries. La mise en place instrumentale et les arrangements sont impressionnants : le groupe parvient à empiler les couches d'instruments (piano, violon, flûte, guitares acoustiques, ...) sans pour autant ajouter de confusion, chaque élément apportant sa petite contribution à la beauté de ce tout parfaitement homogène. Quant au chant, il est majoritairement clair bien qu'on retrouve quelques passages hurlés de temps à autre. De manière anecdotique, on trouve également un peu de chant féminin mais ce dernier est plutôt utilisé comme un instrument.
Comme je vous le disais un peu plus haut, "Where Distant Spirits Remain" est loin d'être parfait : le chant clair manque encore de conviction et de diversité, certaines mélodies et passages sont assez plats, et d'une manière générale, leur style n'a pas tout à fait trouvé d'identité propre, trop proche de ses influences. Mais quelle maîtrise des atmosphères ! Rares sont les sorties aussi prenantes et envoutantes. Tout au long de ces 52 minutes, Falloch rend hommage à la nature et à ses forces à travers une musique à la fois riche et subtile, parfaitement dosée entre violence et passages atmosphériques. Avec une durée comprise entre 6 et 11 minutes (à l'exception des 2 instrumentales), chaque pièce apporte son pesant de magnifiques mélodies et de temps forts, pour aboutir au sublime "To Walk Amongst The Dead" qui concentre pour moi, tout ce que le groupe sait faire de mieux.
Avec ce premier album, Falloch aurait pu n'être qu'un groupe prometteur mais les anglais inscrivent déjà un chef-d'oeuvre à leur courte carrière. Malgré ses quelques défauts, "Where Distant Spirits Remain" séduit par sa beauté et son authenticité, à la fois complexe et paradoxalement facile d'accès. En tous cas, il faudra faire très fort pour la suite car la barre est démesurément haute. Un de mes coups de coeur de l'année.
| Dead 18 Septembre 2011 - 2702 lectures |
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