Yugal - Enter The Madness
Chronique
Yugal Enter The Madness (EP)
A peine quatre années d’existence, un premier EP très prometteur (Illusion of time), un feedback médiatique des plus sympathiques, ayant donné lieu à une série de concerts en support de références hexagonales telles No Return, Trepalium, Belenos avant une première grande scène au prochain Motocultor.
Dopés par l’accueil du public autant que par celui de la presse, nos Vannetais préférés remettent le couvert avec un nouvel opus techniquement plus pro mais à l’essence vivifiante identique.
On ne change pas une formule qui suinte bond la nouveauté, surtout dans un genre qui regorge de bons groupes parmi la nouvelle génération ; Dead Cowboy’s Sluts et leur voisin Nantais Malkavian, en tête.
Commençons par l’objet ; magnifique digipak avec des graphismes très engageants, invitant à l’écoute ; un petit livret contenant les lyrics inséré à l’intérieur ; le taf de qualité est à saluer ; bien au-dessus de la moyenne pour un EP.
Côté prod, un classique cinq titres ouvrant sur un Mindless Fool dont l’intro ferait plus penser à un Luth qu’à une guitare acoustique.
Suit une débauche de riffs particulièrement lourds dont je ne me lasse pas ; une identité certes plus proche du Metal indus que d’un Thrash classique. Mais le classicisme n’est pas légion chez Yugal et c’est se qui force le respect.
Le Thrash est néanmoins présent dans la timbre raclé du frontman ; les amateurs de voix claire ne seront pas à la fête ; couplée à une double caisse frénétique sur les refrains, l’ensemble amorce le déboulonnement annoncé.
Free Jail, deuxième effort du skeud ne déroge pas à la règle, avec ses plages de cordes groovy à faire pâlir un Yossi Sassi. La rythmique se veut plus lourde, on se rapproche d’un Machine Head des meilleurs jours.
Le titre éponyme est une curiosité à appréhender en plusieurs écoutes ; la raison ? Un début rythmique lourd très Métal Indus, débouchant sur une accélération, breaks, puis changements de rythmes ; un chant hargneux et hurlé tendant vers du Death bien gras, des chœurs limites punk old school, des solos de grattes très heavy… ce n’est plus une compo mais une encyclopédie ! Aussi déstabilisant que jouissif et l’on se prend à rêver du résultat en live.
Psychotic est clairement un titre judicieux, au potentiel pogo/mosh/circle inéluctable ; une intro calme et entêtante, des riffs criards et blasts à s’en briser les vertèbres, ça groove à souhait notamment les vocaux maîtrisés à la perfection, le frontman modulant sa voix comme n’importante quel instrument.
Du grand art, d’autant que la compo dépasse les 5 minutes tout en réussissant le tour de force de ne jamais être redondante ; tour à tour lente et massive limite mid tempo, groovy et jumpy à souhait, avant de terminer sur un déchaînement de violence sonore qui justifie à lui seul le titre du skeud.
Fearless Pride est quant à lui plus classique dans sa présentation, une sorte de calme après la tempête. Étrangement le titre s’arrête au bout de 5 minutes 20 et laisse découvrir sa véritable originalité sous la forme d’une compo cachée pas Métal pour deux sous, mais franchement dépaysante pour ceux qui auront la patience d’attendre quatre bonnes minutes.
Yugal a démontré sa maturité, sa capacité à explorer son concept jusqu’au boutisme ; à l’instar d’Acyl, une réelle intelligence dans la façon d’aborder le genre.
| KOLONEL 12 Mai 2014 - 1560 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | « Illusion of Time » est assez sympa et frais oui. Je savais pas qu'ils avaient déjà une seconde sortie. C'est cool. |
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1 COMMENTAIRE(S)
13/05/2014 02:37