[ A propos de cette chronique ] Vous aimez les fous ? Vous aimez la provocation sans faille ? Vous aimez être dérangés dans votre petit confort mental et éthique ? Vous aimez avoir la sensation que ce que vous écoutez vous plante un pique dans le cœur ? Vous aimez que ça vous glace le sang ? Vous aimez frissonner tellement vous êtes mal à l’aise ?
D’accord, réjouissez-vous mes amis, car je suis là, avec un groupe de psychopathes tout droit venu du pays d’Ikea (ah ah !) et des Krisprolls. Là je vous préviens tout de suite on y va très fort car Woods of Infinty compile en son sein tout ce qu’il y a de plus vomitif en ce bas-monde. Racisme, pédophilie, viol, homophobie… on est comme ça chez Woods of Infinity, on y va pas par quatre chemins. Déjà rien que l’artwork en dit long, avec ce bébé en pochette, et cette photo imprimée sur le CD qui sent fort le viol d’adolescente autour du feu de bois en forêt. Rien que ça.
Alors évidemment, on pourrait crier tout de suite à l’infamie, en disant que je suis un ignoble connard, parce que premièrement j’achète ce genre de disques et que deuxièmement je le chronique. Mais rassurez-vous un tantinet, Woods of Infinity c’est surtout une grosse provocation très basse, et un humour excessivement cru (comme le prouve le sample de New York, New York présent dans ce disque, une prise de position très « What The Fuck ? La genta esta muy loca »…). Même si les membres du groupe sont certainement un poil débauchés, ils ne vont sûrement pas faire du tourisme sexuel à Bangkok le week-end. Tout ça est donc plus de l’ordre de la catharsis ultime ou d’un immense fantasme entièrement pervers et assumé.
« Förintelse & Libido » est la première sortie des suédois et si elle a très longtemps été sold-out, le label français Those Opposed Records (label de Wolok, N.K.V.D., Supplicium, entre autres…) a eu la bonne idée de rééditer cette première production dans un digipack des plus soigné et augmenté des paroles en anglais (tout mais pas ça…).
Musicalement, Woods of Infinity ça ressemble à quoi ? Vaste question à laquelle je répondrais facilement « J’en sais trop rien, mais c’est hideux…. ». Le groupe se complait joyeusement dans une production pourrie comme ce n’est pas permis, et dans une crasse mal-mixée. On se retrouve donc avec la sensation horriblement désagréable de sentir le sang s’écouler dans nos conduits auditifs. On rajoutera à cela des riffs dégoutants, abjects et puants joués sur une guitare nullissime et accordée d’une manière douteuse. La batterie ne relèvera pas le niveau puisqu’elle exhibe fièrement ses patterns simplistes et son sens rythmique approximatif. Le chanteur se contentera de hurler avec un micro empreint d’une saturation extrême et incroyablement artificielle…
Oui je sais, ça ne donne pas vraiment envie… Mais malgré tout ça, Woods of Infinity est un groupe exceptionnel. Il possède un talent unique, celui de torturer chacun de ses riffs à l’extrême en partant parfois d’une mélodie presque enfantine. Woods of Infinity change en sombre merde tout l’or qu’il peut éventuellement toucher et dans un délire presque coprophile, j’adore ça… Le premier titre « Förlorad » est d’une exemplarité sans faille avec ce sentiment de puanteur extrême qui surgit dès les premières notes. Et que dire de ce passage en guitare claire à une minute vingt qui rend le tout absolument hideux et tellement inconcevable dans notre esprit (on pourra aussi citer le riff final plus bidon qu’un baril de pétrole mais paralysant à l’extrême). « Förintelse & Libido » est extrêmement violent pour notre pauvre petit crâne, mais il est aussi très délicat… En d’autres termes, il prend bien soin de détruire sa proie.
Il n’y a que ce groupe qui peut provoquer ce genre de sentiment car si Diapsiquir joue également sur une imagerie à la limite du pédo-gore (à titre d’exemple), Woods of Infinity la retranscrit dans sa musique, et avec une fierté palpable pour couronner le tout. A tel point qu’un tel disque est tout simplement éprouvant à tout les sens du terme… Ecouter « Förintelse & Libido » d’une traite dans être happé par l’atmosphère ou sans ressentir un certain dégout/malaise relève du Livre des Records (ou de la maladie mentale)… J’ai parfois du couper ce disque tellement il me mettait mal et pourtant des disques tordus, on m’en livre par camion-benne …
L’ambiance du groupe pourrait se décrire visuellement par une copulation avec une chèvre dans une cabane en bois, sous les yeux d’une douzaine de fillettes bâillonnées avec une chanson honteusement douce et délicate en fond sonore. Woods Of Infinity est un groupe monumental. Personne ne sait faire ce genre de « musique » sur cette vaste terre et uniquement pour ça, je leur tire mon chapeau.
Un excellent test pour votre santé mentale et un disque vomitif qui vous pousse dans vos propres retranchements musicaux. Pour les plus courageux d’entre vous, sans aucun doute.
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