The Love Below - Every Tongue Shall Caress
Chronique
The Love Below Every Tongue Shall Caress
Ouh, la vilaine bêbête que voilà. Parmi la mouvance des groupes hardcore cherchant à sonner sludge (qui fait suite à celle du sludge n’en étant pas mais n’est pas celle des coreux slo-mo bien peignés derrière leur riffs blackened – faut suivre), The Love Below a très vite gagné en popularité par une signature sur le label A389 et un enchainement de productions faisant suite à leur démo parue en 2009. Le groupe de Californie ayant constamment évolué, il était impossible de pronostiquer ce que le successeur de Reproductive Rights (EP influencé par Left For Dead et Cursed) allait offrir bien que les deux morceaux présents sur le split avec Homewrecker laissaient présager d’une musique allant plus vers les atmosphères pas atmosphériques pour un sou couplées aux riffs traitreux typiques du hardcore marqué par Pulling Teeth. Pour résumer, du vice et de la teigne : si tu étais moi, tu irais déjà voir par toi-même de quoi il en retourne !
Pas de bol, tu n’es pas moi (mais ça ne t’empêche pas d’être sûrement une chouette personne), donc je me dois de continuer à appuyer qu’à la manière de Code Orange Kids ou Old Wounds, The Love Below ne ressemble à rien d’autre que ces jeunes groupes de hardcore trop vite lancés dans le pit pour s’être forgés une culture musicale. Au-delà d’une pochette qu’on imagine illustrer un album de Fistula plutôt que celui d’une formation signée sur le label de Dom Romeo et quelques moments où se rappelle le Pulling Teeth de Paranoid Delusions / Paradise Illusions ou Dystopia lors de backing vocals d’autistes (« Holy Dose »), aucune référence ne vient en tête à l’écoute de Every Tongue Shall Caress, comme si les hargneux avaient fait chauffer mediafire un après-midi pour en tirer la conclusion que le hardcore, ça te prend soit par derrière, soit par en dessous. Une vision de courte vue ? Certainement mais la « courte vue » va décidément bien au genre, les vingt-deux minutes de l’essai pouvant se résumer à une succession de balayettes ! Simple mais jamais basique, l’album enchaine dans sa première partie ses morceaux les plus bruts et thrashy proches de ses compositions précédentes (même méthode que le No Heroes de Converge : on brûle tout et après on discute), avant d’aller vers plus de variétés, entre moments fats (« Swallow The Leader », « Uncomfortable » ou la deuxième moitié de « Nazi Uniform » par exemple) et groove rajoutant de l’efficacité à l’ambiance pas franchement à l’amour de son prochain (impossible de ne pas se déhancher sur « Social Fuck Disease » !).
Pourtant The Love Below reste constamment hardcore malgré une basse aux notes longues et grasses comme le mot « Hypercholestérolémie » et un chanteur vomissant sa peine. Merci pour lui d’ailleurs, ses gueulantes sans maîtrise et but autre qu’être over the top of la déglingue étant pour beaucoup dans l’envie de revenir régulièrement vers Every Tongue Shall Carress. Jerry Wayne Woolbright Jr suit la bipolarité générale par une voix entre la plainte et la haine, prête pour l’assaut au couteau mais trébuchant constamment sur les poubelles laissées au sol. Il permet même de rajouter un demi-point à une œuvre joyeusement dégueulasse mais trop placée sous l’égide du court jus là où il aurait fallu développer pour vraiment faire valoir la caution sludge de l’ensemble. Vingt-deux minutes avec quelques rebuts (à l'image d’un « Buyers Remorse » trop décalé après les trois compétitions handisports le précédant), c’est un peu léger mais vu les uppercuts au kilo qu’offre ce qui reste un premier album, la découverte vaut bien de lâcher une part de son budget coke pour ce rail-ci. Un possible futur grand du hardcore.
| lkea 17 Septembre 2012 - 1549 lectures |
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