Decline of the I - Inhibition
Chronique
Decline of the I Inhibition
Je me demande parfois si A.K trouve le temps pour dormir la nuit. Non content de sortir cette année un album avec Vorkreist et de jouer de la guitare sur le dernier Merrimack, revoilà le bonhomme avec un nouvel opus personnel sorti sous la coupe du projet Decline of the I. On passera sur le fait qu'en plus de ça le musicien travaille aussi sur Neo Inferno 262 ou Malkhebre et s'autorise des participations à d'autres projets tels que Diapsiquir. Sans aucun doute nous tenons ici le musicien le plus productif du Black Français et ma foi je n'ai aucune raison de bouder ce nouveau projet vu que j'apprécie en règle générale ce que l'homme produit.
Pour tout dire, cela fait déjà un petit bout de temps que le nom de Decline of the I est parvenu à mes oreilles. Sans pour autant dire que c'est le groupe qui « buzz » (on parle de Black Metal et je trouve ça ridicule de parler de « buzz » ou de « hype » dans une si petite communauté... On n'est pas chez Morandini putain !) en ce moment, beaucoup de mes connaissances avaient déjà été faire un tour sur Myspace pour écouter les quelques extraits proposés. Il faut dire que la description du projet laissait présager une tournure intéressante avec des influences Black mais aussi Industrielles et Dubstep ce qui permettait de faire saliver les bouches ou au moins de les faire parler.
A.K propose visiblement ici une démarche plutôt novatrice dans sa façon de faire de la musique car s'il avait déjà expérimenté l'utilisation de machines via Neo Inferno 262, « Inhibition » est résolument un disque atmosphérique voire progressif me rappelant la démarche des groupes de rock progressif connus de tous. Bien évidemment, le tout reste Metal via une certaine lourdeur dans le son et des cris décharnés mais le résultat sonne comme un Metal finalement reposant, incitant à la tranquillité et aux voyages de l'âme. Point d'Alcest ici contrairement à ce que pourrait laisser penser la dernière phrase car si Decline of the I pose son ambiance par lui-même, il reste néanmoins dans une noirceur palpable et bien loin d'être surjouée. L'ambiance est le point fort de ce disque notamment appuyée par un sampling qui va peut-être paraître très cliché aux yeux de certains mais que je trouve pour ma part approprié. On notera par exemple le sample du bien connu monologue de Veronika dans « La maman et la putain » sur « Mother and Whore » (logique, me direz-vous) et celui de « La Possibilité d'une île » sur « Static Involution » . Rien à dire, le sampling est plutôt original et il frappe fort (surtout dans le premiers cas). Malgré cette prise de risque dans l'approche, on notera tout de même des recettes plus classiques, comme les chants grégoriens sur « Static Involution » qui forment une pratique bien connue des amateurs du genre mais toujours aussi efficace.
Parmi ce flot d'influences diverses celle qui surprend également beaucoup c'est la Dubstep, style actuellement bien en vogue (étant donné que Madonna ou Flo-Rida en mettent dans leur titres, je pense que là on peut parler de « hype »...). En fait, il n'y a pas non plus de quoi en faire un foin puisque cette influence est utilisée avec la plus grande parcimonie comme dans « Art or Cancer » qui se pare d'un très léger wooble sur la fin... Pas de quoi crier à l'Excision (arf !). Pour le reste, Decline of the I se pare d'une lourdeur qui se fond dans un mélange de dissonances proches du Black Metal Orthodoxe, mais aussi d'une sorte de sonorité qui oscille selon moi entre une sorte de mid-tempo permanent doom/sludge/post-je-ne-sais-pas-quoi.
On peut aussi dire que la cohérence de l’œuvre est remarquable puisque tout semble couler comme si ce mélange était le plus naturel du monde. Je pense que c'est tout simplement parce qu'A.K se livre sûrement un peu plus dans ce disque que quand il travaille en groupe. Il paraît évident que « Inhibition » se révèle être un opus bien plus personnel qui permet à notre homme de nous offrir ses sentiments les plus profonds. Pour faire simple, ici on va jusqu'au bout du concept d'être et comme le dit Jacques Mesrine lui aussi présent dans cet opus : « Et je considère que c'est pas si mal que ça d'aller jusqu'au bout ». Sans prétendre pousser le concept d'homme jusqu'à son paroxysme, Decline of the I se contente d'être là et c'est finalement le point de départ d'une existence, que ce soit en tant qu'individu ou qu'entité artistique. Vous vous apercevez donc que finalement le fil qui construit cette démarche est plutôt bien tissé par son auteur, tant sur le plan musical qu'intellectuel.
Après cette description je pense qu'on peut au moins dire qu'« Inhibition » est un disque qui a le mérite d'être personnel et intéressant. Bien sûr, il n'est pas exceptionnel car il comporte quelques longueurs et quelques redondances qui rendent l'ensemble un peu difficile à digérer d'un coup mais je pense que si vous aimez un peu les groupes ouverts et osant sortir des sentiers battus, vous devez vous penchez un petit peu sur Decline of the I. Un bon moment qui laissera un souvenir agréable aux fans de groupes sombres, remplis d'ambiances et recherchés.
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