Od Vratot Nadolu - Mercury
Chronique
Od Vratot Nadolu Mercury (EP)
Au risque de répéter des évidences, le sludge n’est pas uniquement une affaire d’octave ou BPM. Le style ne repose même pas sur le fameux colossal qu’aime présenter comme caractéristique majeure la pléthore de faux amis à la lourdeur mélodieuse sentant une recherche franchement embarrassante sur un terrain se devant d’être exploré à l’arraché. Non, « c’est l’intention qui compte », celle de martyriser d’une haine dans ce qu’elle a de plus moche et bornée, la volonté simple d’exploser les bides de riffs bêtas pratiqués avec l’obnubilation de l’intoxiqué transmettant son état de manque à la façon d’un Tetsuo Shima en pleine crise. Regarde tes organes tomber sur le parquet. Vois comme c’est pas propre.
Ceci posé, il parait inutile de dire qu’Od Vratot Nadolu se classe dans la case du sludge d’éventreur, l’un des titres allant jusqu’à porter le nom d’un film où le personnage principal se retrouve avec l’estomac transformé en magnétoscope (« Videodrome », référence à une réalisation de David Cronenberg à voir absolument si ce n’est déjà fait). Même lorsqu’il parcourt les terres du powerviolence – ce qu’il fait souvent –, Mercury reste bien placé dans sa catégorie première par une interprétation mongolienne ainsi qu’un groove typique à l’image des descentes de « Forever ». Mais ce n’est pas tout : ses compositions entre la rage du powerviolence et le dégueulasse du sludge lui permettent de sonner comme du Man Is The Bastard ayant piqué le matos d’Admiral Angry et atteint du même Delirium Tremens que Buzzov•en, un sludge présenté dans son versant le plus hardcore et le moins attaché à s’appesantir, la basse utilisée ici comme guitare cognant déjà suffisamment le sol.
Ce qui nous donne un disque aussi con que bon n’oubliant jamais de dézinguer à tout-va, cela même durant les quelques passages à sample ou expérimentations basées sur des effets apocalyptiques le parsemant (« A Friend With Problems » ; le synthé détraqué de « Gangster Love »). Il est cependant dommage que le second chanteur se croie membre d’un groupe de metal, ses growls ne tenant pas la mesure face à la teigne s’occupant de la plupart des lignes de chant, de même que certains morceaux se contentent d’étaler leur artillerie («...That Fucked Up Face »; « From the Neck Down »). Mais le plus grand regret à l’écoute de cet EP est à chercher dans le fait qu’il ne sera qu’un enfant unique d’une formation disparue qui sinon aurait naturellement mérité d’être qualifiée d’« espoir ». Après l’enterrement intempestif de Potop (dont Od Vratot Nadolu est issue), l’arrêt de ces festivités-ci donne à croire qu’habiter en Macédoine file une sale bougeotte…
| lkea 20 Février 2013 - 1324 lectures |
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