Ça ne chôme pas chez Tormented! Un an après le savoureux EP
Graveyard Lust, les Tourmentés ressortent de leur crypte avec un deuxième album nommé
Death Awaits, suite du très bon
Rotten Death de 2009 qui avait été réédité en 2011 par Listenable Records. C'est également sur le label français que débarquera fin mars un opus que j'attendais d'oreille ferme. Mais pas avant un moment. Malgré mon attachement au nouveau groupe d'Andreas "Dread" Axelsson, des doutes surgissent toujours en cas de sorties trop rapprochées. Les Suédois allaient-ils commencer à gaver leurs auditeurs?
La réponse ne se fera pas attendre puisque dès le début crescendo de "Death Awaits" qui évoque celui de "Hit The Lights" de vous-savez-qui-j'espère, on sent que Tormented n'a pas bâclé le travail et a su reproduire la qualité de ses œuvres précédentes. Certes, au nord rien de nouveau. Le quatuor continue sur sa lancée sans changer quoique ce soit à sa recette et j'aurais tout aussi bien pu mettre le lien vers les chroniques de
Rotten Death et
Graveyard Lust tant ce
Death Awaits sonne de façon similaire. Mais qu'est-ce que c'est bon, qu'est-ce que c'est bien fait! Non, vraiment, ça méritait une nouvelle bafouille en hommage à des musiciens qui ont tout compris au death metal et en incarnent l'essence même. Les Scandinaves, emmenés par le duo de vieux briscards Andreas Axelsson (ex-Marduk, Incapacity, Edge Of Sanity) au chant et à la guitare et Roberth Karlsson (Scar Symmetry, Facebreaker, ex-Darkified, Edge Of Sanity, Incapacity, Pan.Thy.Monium...) à la basse, ne ré-inventent pourtant pas la roue. On navigue ainsi en plein death metal old-school typiquement suédois avec ce son baveux et grésillant caractéristique. Les riffs ne sont pas non plus très nombreux et les morceaux tendent à se ressembler. Mais le talent est bien là et les compositions sont animées de cette flamme qui fait toute la différence entre les groupes juste sympathiques et les combos dont on se souvient du nom. Citons les rythmiques majoritairement rapides qui fleurent bon le thrash (tchouka-tchouka accéléré en pagaille) voire le punk et qui rendent les titres efficaces à mort. Les riffs en tremolo à la noirceur hypnotique ("Death Awaits" à 1'34, la bourrine "Blood Orgy" et son ouverture qui fait le ménage, "I.O.T.D." à 4'14, "Funeral Fire" à 0'44, "Into The Crypts Of Death" à 2'57, le début de "Black Sky", "In The Presence Of Death" à 0'34...). Ou encore les leads mélodiques ("Death Awaits", les démarrages de "I.O.T.D.", "To Spill Her Blood", "Into The Crypts Of Death" et "In The Presence Of Death", etc.) instaurant une ambiance horrifique délectable contée de voix de maître par un Andreas Axelsson à nouveau en grande forme. Au risque de me répéter, Dread est un des gros atouts de Tormented. Si le riffing label noir suffit amplement à faire de
Death Awaits un album de choix pour tous les aficionados du DM cra-cra à l'ancienne, le chant du frontman le rend carrément indispensable. Là encore rien d'original, c'est du growl râpeux intelligible nous racontant des bonnes vieilles histoires de films d'horreur, mais on sent le bonhomme possédé, habité par ses paroles. La preuve la plus indiscutable? Sur le hit "To Spill Her Blood" et son refrain démoniaque. On s'y croirait tellement que j'ai moi-même failli faire à ma propre copine les choses décrites dans ce morceau et dont faire couler le sang n'est pas la plus douloureuse. À moins que c'était à cause du riz pas assez cuit, je ne sais plus! En tout cas, ce "To Spill Her Blood" est intéressant à plus d'un titre. Outre le chant de sérial killer, son rythme davantage modéré fait du bien et montre que même quand Tormented fait du mid-tempo, le résultat est tout aussi convaincant que quand il bourre!
Que voulez-vous, ils sont comme ça les gens doués, ils savent tout faire! Du groove efficace, du bourrin jubilatoire, de la mélodie qui hantent, du riff qui tue, du chant catchy et possédé, de l'ambiance horrifique et j'en passe. Du coup, pas grand chose à reprocher à Tormented si ce n'est un classicisme borné mais dont personnellement je suis bien content. Si vous aimez le death à la suédoise de la fin des années 1980/début des années 1990 et des groupes qui reprennent le flambeau avec les mains sales et des habits troués qui puent comme Death Breath, ruez-vous dans vos cimetières préférés pour vous procurer la bête. La mort nous attend tous mais elle va devoir courir bien vite pour attraper un Tormented plus vivant que jamais!
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