Anus Mundi - Les heures pâles
Chronique
Anus Mundi Les heures pâles
Si vous pensez que PESTE NOIRE fait de la merde, que PENSEES NOCTURNES rime avec chiasse et que DIAPSIQUIR crée de gros étrons, vous allez sûrement dire qu’ANUS MUNDI fait de la chiure. Pas une grosse chiure comme ses compatriotes certes, mais tout de même une chiure. Attention ce n’est pas nécessairement une critique, surtout pour une formation qui a choisi de s’appeler ANUS MUNDI. Je suis même persuadé que les 5 musiciens qui la forment le prendront comme un compliment. Et même si ce n’était pas le cas le vocaliste au moins doit être habitué à toutes sortes de critiques puisqu’il s’agit de Vestal, également chanteur de MERRIMACK depuis 2010, et donc normalement habitué à se manger de bonnes réflexions. Si, si, et encore plus maintenant qu’il va ouvrir pour MAYHEM sur sa tournée européenne 2014. La reconnaissance entraine toujours la hargne de certains.
« Une chiure », voilà donc comment je décrirais ANUS MUNDI, ou « Anus Mondain » d’après la traduction proposée dans le livret, pour la simple raison qu’il reprend des éléments qui en ont dérangé plus d’un dans les groupes sus-cités, mais aussi parce qu’il est une synthèse du black à la française, mâchée et chiée. De manière générale, Les Heures Pâles laisse beaucoup de place au black metal et aucune polémique n’est envisageable. Le rythme, les compos, les vocaux, les mélodies mises en avant... nous avons un groupe « noir » de chez nous, dans la lignée des CHANTS DE NIHIL ou de SACRIFICIA MORTORUM (« À ma sœur »). Ne serait-ce qu’avec ces passages nous tenons un album riche et réussi.
Mais voilà, les Français ne s’en contentent pas et proposent 20, 30, 50 références à d’autres groupes français. Les ajouts, nombreux, sont toujours fulgurants. Ils ne s’éternisent jamais mais viennent pimenter chaque morceau. Ainsi l’introduction commence avec un accordéon à la PENSEES NOCTURNES et se termine avec un monologue récité à la ARYOS. « Milles dents noires », titre de 15 minutes passant par tous les rythmes imaginables, cache en son sein un clavier qui rappelle les poèmes maudits de MYSTIC FOREST. Quant à « Sainte Vesse » il plante à sa troisième minute un break avec une voix à la fois plaintive et décadente à la DIAPSIQUIR : « C’est en 89 je crois, en automne (...), ni ta chair ni ton âme n’avaient connu l’érosion des hommes. Tu portais encore des couches. Mais ta mère avait déjà mon prénom sur ses lèvres. C’est alors que je l’ai vue, ton auréole, ton auréole inversée... ». Oui, les paroles sont en français, tout comme les noms des pistes, même si elles ne sont que rarement audibles.
Je pourrais continuer à décrire les titres suivants, ce serait d’autres influences qui seraient citées car on retrouve à chaque recoin diverses surprises, chœurs, vocaux féminins, saxo... Mais, je le répète encore, les bases et l’âme restent black metal. Et c’est fait avec tellement d’ingéniosité que l’on est tout de suite agrippé et envoûté par les compositions. Le groupe ne se perd jamais en route et parvient à cracher 7 titres authentiques, majestueux, émouvants, troublants... La surprise est totale à un point tel que j’ai sans cesse envie de réécouter l’album. Il faut passer outre les commentaires de ceux qui ont été déçus par leur performance en concert car leur musique n’est pas vraiment faite pour être jouée en salle. Il faut l’écouter seul en bon misanthrope et alors le charme ne peut qu’opérer. Les émotions sont aussi fortes que nombreuses et je fais de cet album l'un des meilleurs de 2013 !
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