Janvs - Nigredo
Chronique
Janvs Nigredo
JANVS est un groupe italien qui s’est révélé en 2007 grâce à un album de black dit intelligent, mature et remarquable : Fvlgvres. Mais après avoir réussi à enfoncer le clou dès l’année suivante, il aura fallu attendre 6 ans pour découvrir cette suite. Enfin... une suite... ce Nigredo reprend en fait 4 titres de leur première démo, datée de 2004 et inaccessible désormais puisque moins de 100 copies avaient été tirées.
Mais au lieu de se contenter de reproposer la même chose, Malphas et Vinctor, désormais accompagnés de Massimo Altomare, un célèbre batteur ayant joué pour SLAVIA, DAEMUSINEM, DISIPLIN ou GLORIOR BELLI, ont choisi de réinterpréter chaque piste. Effectivement, 10 années ont passé depuis la démo en question et ils n’ont plus exactement la même vision de leur travail désormais, un peu comme DIMMU BORGIR avait désiré changer Stormblast ou THE KOVENANT rafraichir In Times Before The Light. La tâche est ardue et généralement déplaisante pour les fans. Mais cette fois-ci le petit coup de jeune devrait bien mieux passer puisque la version originale est inconnue, empêchant toute comparaison.
Considérons alors ces quatre titres comme des nouveautés. Pardon ? Il y a cinq titres ? Oui, mais non. Parce que le petit dernier, « 793 » est une reprise du morceau qui ouvrait Eld d’ENSLAVED. Celui qui faisait 16 minutes, c’est ça. Là il n’en fait plus que 13, mais c’est bien suffisant, limite long, mais vu qu’il est placé en dernière position il ne gêne pas vraiment. Il fait plutôt figure de bonus à un album qui en avait besoin car sans lui il n’aurait totalisé que 26 minutes. La reprise n’est pas vraiment surprenante d’ailleurs car l’univers de JANVS s’est inspiré de celui des Norvégiens, dans leur période fin de millénaire. Les Italiens ne sont donc pas des amateurs de black pur et dur et préfèrent privilégier les côtés les plus éthérés, ceux qui incitent au voyage de l’âme, donnent envie de plonger dans une introspection contemplative et accompagnent idéalement le guerrier après ses batailles.
« Abisso », « Imperium », « Suicidio », « Rovina », quatre morceaux très calmes au rythme constamment lent, sans réelle accélération. Il en résulte de bonnes odeurs sereines légèrement matinées de nostalgie. Rien ne vient troubler la paix générale. Une fois l’album lancé, l’auditeur se retrouve sur une barque qui avance avec légèreté, se balançant plaisamment. Mais si c'est d’une douceur agréable, il y a tout de même de bons passages soporifiques. Ce n’est pas si contradictoire que cela en a l’air. C'est que les morceaux ont tendance à installer un ronron fatal pour l’attention. Heureusement, il y a quelques variations dans les vocaux qui permettent de faire sursauter le somnoleur. Bon exemple avec « Imperium » et les vocaux déclamés d’un certain Palingenius, sosie vocal du chanteur de WOODS OF INFINITY. Ces petites différences de timbres sont les bienvenues car elles permettent de donner une petite saveur originale à chaque morceau.
Nigredo s’écoute d’une traite, d’une belle traite. Il interpelle encore une fois par sa maturité, celle que l’on ressent également face au visuel du livret. C’est simple, mais personnel. C’est beau, mais sans être remarquable. On a envie d'y revenir mais pas d'en faire un album culte. Bon travail en somme.
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